- Rien. elle semblait commencer à s'énerver vu qu'elle se relevait avant de faire la largeur de la pièce, faisant genre qu'elle réfléchissait sur mon sujet. Du coup, la bande donne pas grand ch-

- Fais voir ton visage.

- Hakim, me force pas.

Sa voix se cassait à la fin de sa phrase et je me redressais d'un bond sur ma chaise, guettant les allers et retours de mon avocate qui était de profil à moi, m'empêchant de loucher sur l'entièreté de sa face. Elle faisait exprès.

Silencieusement, je finissais par quitter mon assise pour marcher jusqu'à Nour. Légèrement prudent et ne voulant pas faire de gestes brusques qui pourraient la perturber, je m'approchais d'elle et réussissais très facilement à attraper son menton. Placé bien devant elle, mes yeux parcouraient tout son visage, jusqu'à ce que je m'arrête sur sa joue.

Une ecchymose.

Mes doigts se crispaient sur la peau de Nour et je remontais tout doucement mes prunelles jusqu'à me confronter à celles de la brune. Et rien que de voir une larme qui partait de son œil gauche, ma pression commençait déjà à monter.

Un jour où Ken m'avait sorti sa science - encore -, il m'avait confié que quand la première larme d'une personne venait de l'œil droit, cela signifiait qu'elle ressentait de la joie. L'œil gauche correspondait à de la tristesse. Et les deux, cela représentait de la frustration.

- Pas toi, s'il te plaît. chuchotais-je en sentant mes tripes se tordre. Putain d'merde. jurais-je quand elle hochait de la tête avant de fermer ses yeux, laissant éclore une flopée de larmes qui dévalaient le mont de ses joues rosées. Non bordel, pas toi.

Ne voulant même pas me contrôler, j'écrasais son nez dans mon cou en la serrant fortement contre mon torse, sentant son corps se mettre à trembler. Jamais je n'avais pris Nour dans mon bras, jamais. Mais là, c'était moi qui en ressentais le besoin, le besoin de lui faire comprendre qu'elle n'était pas toute seule.

J'étais entré dans une prison pour une complicité que je n'avais pas exercé, ça ne me faisait pas peur d'y retourner pour avoir broyé les os d'un homme.

- Il a pas pu nous faire ça. répétait-elle, en larmes, contre le col de mon pull over. C'était pas lui.

- Depuis quand ? articulais-je avec la mâchoire serrée.

- Ça date de jeudi dernier.

Six jours qu'elle se promenait avec une marque sur le visage, une marque qui reflétait la levée d'une main sur sa personne. J'allais le niquer, j'savais même pas si j'arriverais à me contrôler si on s'retrouvait rien que lui et moi, face à face. J'lui déchirerais tous ses membres.

- Il a pas recommencé depuis. se justifiait Nour en posant ses mains sur ma poitrine pour s'écarter légèrement et je ressentais un passage de courant frais quand elle quittait mes bras. Il s'est excusé, il me couvre d'amour, il m'a acheté des fleurs et-

- On s'en bats les couilles de ça. la coupais-je en empoignant sa mâchoire avec mes deux mains pour qu'elle lève ses yeux rougis vers moi. Pour aucune raison on frappe une femme, même pas sous le coup de la colère ou quoi. Dénonce-le juste pour qu'il passe une nuit ici et j'te promets que je te le dévisage à vie.

- C'est bon, calme-toi. Je savais que j'aurais pas dû t'en parler Hakim putain. ses paupières s'abaissaient à nouveau et je la voyais ressentir de la culpabilité là où elle en devrait pas en avoir.

- Bien sûr que si. Tu m'alertes tout le monde et tu le plaques.

- Je peux pas.

- Si, tu peux et tu vas le faire.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now