- T'y vas pas.

- Tu penses que c'est toi qui vas m'en empêcher ? elle riait ironiquement. Je fais mon travail monsieur Akrour, ce n'est pas toi qui vas me ralentir, ça je peux te le promettre.

- Wesh, tu sais c'est qui ? C'est un mec mauvais, il va te retourner le cerveau, j'veux pas que tu finisses là-bas.

- Je suis bien en prison trois voire quatre fois par semaine pour venir te voir donc, tu penses bien que j'en ai maintenant rien à carrer de deux ou trois cellules en plus.

- Sauf que là c'est pas n'importe quelle cellule, Nour tu joues à quoi là ?

- C'est toi tu joues à quoi ? C'est pas toi qui m'a demandé de faire mon taff ? Mon taff consiste à te défendre et à faire en sorte de ne plus voir ta famille pleurer tous les soirs en t'attendant. ma mâchoire se contractait devant ses mots crus mais vrais. Déjà que tu as partiellement refusé l'Appel que je me suis tuée à te faire accepter, là tu veux encore me retenir la taille quand je m'apprête à poursuivre mes pistes ? C'est très mal me connaître. Tu seras bien content quand je réussirais à te faire sortir.

- Ça c'est t'y arrives. le regard de l'égyptienne devenait encore plus sombre et j'me demandais bien jusqu'à où il allait pouvoir noircir comme ça.

- Tu serais sûrement déjà dehors si tu m'avais dit dès le départ où tu étais le soir du meurtre.

Certainement fière de m'avoir fait fermé ma grosse gueule, Nour me toisait une dernière fois du regard, avant de reposer ses yeux sur ses notes et de commencer son grand discours à la mords-moi-le-nœud qu'elle me servait toute la semaine. Les bras croisés sous sa poitrine et un air totalement détaché au visage, mon avocate m'énonçait les différentes pistes qu'elle s'apprêtait à parcourir, me faisant grogner au moment où le nom de l'autre enculé se faisait entendre.

J'voulais pas qu'elle se retrouve là-bas, c'était rempli de taulards présents pour des gros crimes et j'avais même pas envie d'imaginer le nombre de regards déplacés qu'elle allait s'prendre. Déjà rien qu'ici, je voyais souvent le gardien la reluquer de haut en bas, avec un sourire aux lèvres quand il nous laissait seuls.

Comme si Nour venait ici uniquement pour assouvir mes supposées pulsions à l'appel de son corps. Alors que c'était juste une femme qui allait bientôt se marier et qui demandait juste du respect et une place dans son milieu. Combien de fois j'avais vu un des jurys rouler des yeux pendant sa plaidoirie la dernière fois ? En plus, elle avait eu un discours en béton devant le juge et une aisance de bâtard.

J'lui faisais absolument confiance pour la suite, elle était pas du genre à se démonter face à plus fort qu'elle et c'était un peu ce qui faisait son avantage. On avait beau la prendre pour la p'tite incapable du Barreau mais croyez-moi, elle en ferait taire plus d'un.



(...)


MAI 2020

flashback

Les mains fourrées dans mes poches, je passais la porte du cabinet après que celle-ci se soit déverrouillée, sous la commande de la secrétaire. Vite-fait, j'enlevais ma capuche pour paraître plus pro, avant de rejoindre l'accueil du petit bâtiment.

Mon avocate travaillait pas dans un gros building de Paname et vu de l'extérieur, on aurait pu avoir des doutes sur le fait qu'une femme aussi imposante, bosse ici.

- S'cuse-moi ? la métisse qui faisait office de secrétaire, levait les yeux vers moi en fronçant les sourcils.

- Vous avez rendez-vous avec maître Kassab ? demandait-elle directement.

𝘤𝘰𝘶𝘵𝘦𝘢𝘶 𝘯𝘰𝘪𝘳Where stories live. Discover now