Bea Stark : The King of North [TERMINER]

Épisode 2 : Dark Wings, Dark Words

Je suis dans une chambre avec Robb, qui est accoudé à la cheminée, fixant les flammes.

Bea - Ma mère a toujours détesté les gens du Nord. Surtout ton père. Elles disaient que c'étaient tous des barbares puants qui ne savaient pas comment faire de la politique sans tuer tout le monde.

Je me rapproche de lui en souriant.

Bea - J'aurais adoré voir sa tête quand elle a appris la nouvelle de notre mariage.
Robb - Tu penses qu'elle est au courant ?
Bea - Si tout le Nord est au courant, le Sud ne mettra pas longtemps à l'être à son tour. Ça va les surprendre tous, vu nos familles.
Robb - Pensais-tu épouser un Stark ?
Bea - Et bien... je savais bien que mon père voulait à tout prix unir les Baratheon et les Stark. Je pensais qu'on m'aurait marier à l'un de vous sans discuter mais... notre père voulait surtout notre bonheur. Il espérait mais jamais il ne nous aurait forcé.

Robb se tourne pour me faire face.

Robb - Dommage qu'il n'est pas ici pour nous voir, alors.
Bea - Oui, dommage.

Je le regarde dans les yeux.

Bea - Tu penses que ton père aurait accepté notre union ?

Il prend mon visage dans ses mains et me sourit.

Robb - J'en suis même certain. Il voulait t'aider avec le trône, après tout. Il aurait été plus qu'heureux pour nous.

Je souris avant de l'embrasser. Il approfondit quand on entend la porte s'ouvrir.

Roose - Excusez-moi, Sire.

On se lâche avant de regarder Lord Bolton entrer.

Roose - Ma reine.
Bea - Lord Bolton.

Il tend deux papiers vers nous. Robb s'avance vers lui.

Robb - De bonnes nouvelles ?
Roose - Des messages de Vivesaigues et de Winterfell.

Robb les prend, inquiet. Lord Bolton nous laisse seul tandis que Robb regarde les messages.

Bea - Tout va bien ?
Robb - Le père de ma mère est mort. Les funérailles sont pour bientôt. Et le bâtard de Bolton est arrivé à Winterfell. Les Fer-nés ont désertés les lieux mais il n'y a aucune trace de mes frères, Bran et Rickon.

Je m'approche de lui et pose ma main en signe de soutient.

Bea - Ils sont toujours en vie.

Il me regarde.

Robb - Comment peux-tu en être sûr ?
Bea - Je le sens.

Il hoche la tête avant de m'embrasser. Je le regarde avant de reculer.

Bea - Tu devrais aller avertir ta mère.
Robb - C'est vrai. Nous partirons tout de suite après pour Vivesaigues.

Il part de la pièce, soucieux. Après quelques heures de marche vers notre destination, nous nous arrêtons enfin. Quand on descend de cheval, Robb me regarde.

Robb - Je vais essayer de rassurer les Seigneurs. Pourquoi nirais-tu pas avec ma mère ?
Bea - Robb, je sais que tu veux qu'on se rapproche mais elle ne m'acceptera pas. Je suis une Lannister. Mon jumeau a fait exécuter son mari.
Robb - Qui était aussi mon père. Et pourtant, regarde nous à présent.
Bea - Elle est beaucoup plus têtue que toi.
Robb - Je sais, mais il faut que tu persévères. Peut-être que si tu lui parlais un peu de ton passé, elle verrait que tu es différente de ta famille.

Je soupire mais hoche la tête.

Bea - Hum, je vais voir.

Il me sourit avant d'embrasser mon front et de partir. Je soupire à nouveau avant de me diriger vers Lady Stark, qui ne me porte guère dans son cœur.

Bea - Puis-je vous aider, Lady Stark ?
Catelyn - Non.
Bea - Euh... Désolé pour...
Catelyn - Vous ne pouvez pas m'aider. On les fabrique pour protéger ses enfants.

Elle me regarde, toujours contrariée par Robb et moi.

Catelyn - Seule une mère peut les faire.

Elle reprend son travail. Je m'assois à côté d'elle et la regarde faire.

Bea - Vous en avez déjà fait ?
Catelyn - Deux fois.
Bea - C'est efficace ?

Elle s'arrête et me regarde.

Catelyn - D'une certaine manière.

Elle regarde son travail avant de regarder devant elle.

Catelyn - J'ai prié que mon fils Bran survive à ses blessures.

J'hoche la tête tandis qu'elle continue.

Catelyn - Bien des années plus tôt, un des garçons a eu la variole. Le Mestre a dit : ''S'il passe la nuit, il vivra, mais la nuit sera longue.'' Je l'ai veillé pendant ces heures d'obscurité. J'ai écouté son souffle irrégulier, sa toux, ses gémissements.
Bea - Quel garçon ?

Elle me regarde.

Catelyn - Jon Snow. Quand mon époux a ramené ce bébé, je n'en supportais pas la vue. Je ne voulais pas voir ces yeux noirs étrangers me fixer. J'ai prié les dieux de l'emporter. ''Faites qu'il meurt.'' Il a eu la variole. Et j'ai su que j'étais la pire des femmes, une meurtrière. J'avais condamné ce pauvre enfant à une mort atroce parce que j'étais jalouse de sa mère. Une femme qu'il ne connaissait même pas. J'ai donc prié les Sept de lui laisser la vue. Laissez-le vivre et je l'aimerai. ''Je serais sa mère. J'implorerai mon mari de lui donner un véritable nom, de l'appeler Stark et qu'on n'en parle plus, d'en faire l'un des nôtres.''
Bea - Il a survécu. Mais son nom n'est pas Stark.
Catelyn - Non. Je n'ai pas pu tenir ma promesse. Tout ce qui est arrivé depuis, tous les malheurs qui ont frappé les miens... Tout ça parce que j'ai été incapable d'aimer un orphelin.

Elle me regarde avant de baisser la tête.

Bea - Mais vous avez quand même été là pour lui, par la suite.
Catelyn - Pas comme j'aurais dû.
Bea - Il a eu un modèle, au moins. Certaines personnes n'ont pas cette chance, même en ayant une mère près d'eux.

Elle me regarde.

Catelyn - Vous parlez de la vôtre ?

J'hoche doucement la tête.

Bea - Je n'ai jamais eu de mère. Elle m'a porté, elle m'a mise au monde, mais cela s'arrête là. Nous sommes 4 enfants. J'étais l'aînée des quatre. Mais avec elle, c'est comme si j'étais une étrangère. D'ailleurs, le trône aurait dû me revenir. Mon père le voulait, c'était sa dernière volonté. Mais elle a mis mon frère Joffrey en décrétant que moi, j'avais juste le rôle de trouver un mari pour former une puissante alliance et d'ensuite, lui pondre des enfants.
Catelyn - Je suis désolé.

Je la regarde.

Bea - Je m'en suis pas trop mal sortie. J'ai eu mes deux pères alors...
Catelyn - Vos deux père ?
Bea - Euh... Ouais.
Catelyn - Alors les rumeurs sont vraies ?
Bea - Ouais...

Elle me fait un petit sourire avant de reprendre son travail sans rien dire. Bon, on avance. Lentement mais sûrement.