Le vent souffle mes cheveux jusque devant mes yeux. Ça fait déjà bien trop longtemps que je suis assise ici le regard dans le vide, à regarder le temps défiler comme ces torrents d'eau qui se déchainent sous mes pieds.
Mon regard divague et je vois une silhouette sur le bord du pont prête à sauter. Des billes de verre reluisantes ont remplacées ses yeux, il en échappe un liquide transparent qui coule lentement le long de ses joues. Poussé par une monté d'adrénaline je saute sur mes pieds et coure à pas feutrés vers cette jeune femme qui est sur le point de s'enlever la vie.
Je ne sais pas encore comment je vais agir pour la raisonner, seule chose que je sais c'est que mes pas me guident d'eux-même vers elle. Je suis juste à côté d'elle, le bruit du torrents camouflant le bruit de mes pas de course, elle ne m'a toujours pas remarqué. Je sais que si je la touche, elle sursautera et tombera, je ne sais pas quoi faire, mais je dois agir vite.
- Je ne sais pas ce que tu es venu faire ici, mais tu n'arrivera pas à m'empêcher de partir, lâche-t-elle d'un ton lasse.
- Alors on fait un marché, commençais-je en lui prenant la main. Si tu sautes, tu m'emporte avec toi.
Elle se tourne vers moi et son regard rencontre le mien. Ses yeux qui me paraissaient de loin, vides, me communique tellement de choses à présent que je sens les poils s'iriser sur mes bras. Elle est détruite, son corps entier communique sa détresse.
Elle se recule du bord et je respire enfin. Je ne m'étais même pas rendue compte que j'avais coupé ma respiration.
- Tu t'appelle comment? Pour que je sache c'est qui qui a repoussé la date de mon départ...
- Ava, même si j'aurais préféré que tu dises empêché, répondis-je d'une voix douce.
Ça n'a jamais été mon fort de réconforter les gens. Mais j'essaie de paraitre en contrôle de mes moyens. Après tout, c'est toujours ça l'important non? De paraitre, faire semblant c'est tellement plus facile que de montrer nos faiblesses.
- Qu'est ce que tu faisais ici toi? Me coupe-t-elle dans mes pensées.
Si je lui dis que, de l'autre côté de la rembarre je pensais à me laisser tomber dans le gouffre, laissant derrière moi ma vie sans but, je risque de lui faire penser que c'est une bonne idée qu'on mette fin à nos jours ensemble. Ce qui n'est clairement pas mon but. Alors je lâche dans un soupire:
- Je réfléchissais.
Tranquillement, sans aucune de nous deux ne s'en rende compte, nous nous sommes écarté du bord du précipice. Nous en sommes maintenant à un bon dix mètres.
- Tu veux que je te ramène quelque part ? J'ai ma voiture un petit peu plus haut, lui demandais-je.
- Je ne veux pas rentrer chez moi. Me répond-t-elle directement avec une lueur d'effroi dans le regard.
- Je n'ai jamais parler de te ramener chez toi, dis-je toujours calmement. Si tu veux, on va chez moi et je t'héberge pour quelques temps? Ça me fera une coloc.
- Pourquoi?
- Bin parce que... commençais-je.
- Non je veux dire, pourquoi tu ferais ça? Pourquoi t'es là alors que personne n'a jamais été là pour moi? Pourquoi tu ne veux pas que je saute? Me coupe-t-elle, les larmes recommençant à couler abondamment sur ses joues rougies par le froid.
- Vient d'accord? On parlera plus tard. Pour l'instant on va se rendre chez moi et tu vas prendre une bonne douche chaude, je te passerai des vêtements après. Répondis-je, la trainant doucement vers le stationnement, où ma voiture nous attend patiemment.
Le trajet se passe dans le calme. Aucune de nous deux n'ose piper mot. Trop envahi par nos pensées respectives, nous passons le temps, pour elle à jouer avec ses doigts et pour moi à tapoter doucement sur le volant.
- Voici mon humble demeure, dis-je la voix roque en entrant la clé dans la serrure de mon appartement.
- Merci, lâche-t-elle si faiblement que je penses l'avoir halluciné jusqu'à ce que son regard rencontre le mien.
***
Ça fait maintenant une semaine que l'on habite ensemble. Malheureusement, je ne pourrais dire que Lory va bien. Elle semble un peu mieux que les premiers jours mais ses pensées son certainement encore obscurcies. Elle ne le sait peut être pas encore mais elle m'a empêcher de faire une connerie moi aussi!
- Ava, je suis rentré, dit-elle alors que j'entend la porte de l'appartement se refermer.
- Et puis cette première journée de travail?
Eh oui, avant hier on est aller porter des CV dans des entreprises du coin. On s'est entendu pour qu'elle recommence sa vie ici puisqu'elle ne veut vraiment pas retourner chez elle. Elle habitait dans une ville voisine et c'est vraiment un coup de chance que l'on soit tombé l'une sur l'autre à ce moment là. Même si on ne se connait que depuis très peu de temps, on a vraiment développé une relation d'amitié très profonde.
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Fin de cet OS! Contrairement à d'habitude, pas d'histoire d'amour ici !! N'hésitez pas à me laisser vos commentaires! C'est un potentielle retour après plusieurs mois d'absence en espérant que la lecture vous plaise!
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OS random
RandomÇa me tentais d'écrire des One shot (OS). Chaque OS est une nouvelle histoire avec de nouveau personnage et un nouveau concept (certain plus long que d'autres 😉) Si vous voulez faire des commentaires constructifs ça me fais toujours plaisirs. Bonn...
