TEACHME [PUBLIÉ SUR KINDLE ET AMAZON LES 14 & 21 JUIN]

Chapitre 37 | Ava

Chez Juliann
Dimanche 27 Août
06 : 34

            C'est affreux. Je suis allongée mais j'ai l'impression d'être sur un bateau qui tangue. Pourtant je n'ai même pas le mal de mer. Si ça continue, je vais finir par vomir. Je me relève pour m'asseoir sur le lit en espérant que ça passe. Juliann dort à côté de moi. J'ai envie de l'étrangler. Il a ronflé toute la nuit et a passé la nuit à m'enlacer, comme chaque soir, comme s'il avait peur que je ne m'envole. Le problème c'est qu'il fait chaud, si chaud... Je trouvais ça mignon au début mais aujourd'hui qu'est-ce que ça m'agace !

            Oh, qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi est-ce que je suis de si mauvaise humeur dès le matin ? Je mets les pieds par terre pour essayer de me lever mais c'est une erreur : j'ai tout juste le temps de courir dans la salle de bain pour rendre le dîner de la veille dans les toilettes. Je déteste vomir, ça fait un mal de chien. J'ai l'impression que mes intestins vont se décoller et finir aux toilettes eux aussi.

— Ava ?

            Juliann soulève mes cheveux et touche mon front pour surveiller ma température. C'est vrai que ça fait quelques jours que je ne me sens pas très bien. Il caresse mon dos jusqu'à ce que je me calme, puis m'aide à me relever pour que j'aille me rincer la bouche.

— Ça va ?
— Oui, merci.

            Il tire la chasse d'eau, puis me caresse le dos sans me quitter des yeux pendant que je me brosse les dents. Je le fusille du regard, parce qu'il m'agace ! Argh je suis insupportable.

— Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? J'ai fais quelque chose ?
— Non, grogné-je.
— Tu m'as mis des coups de coudes toute la nuit pour rien alors ?

            Je ne peux m'empêcher de sourire. C'est vrai, le pauvre. En même temps, ça lui apprendra à ronfler aussi fort. Je me rince la bouche, et il pose les mains sur mes épaules pour que je me tourne face à lui. Ma colère s'envole d'un coup. Il faut que j'arrête de me laisser contrôler par mes sautes d'humeur. Je me penche pour déposer un baiser sur ses lèvres.

— Désolée, chuchoté-je.
— Tu vas avoir tes règles ? demande-t-il.
— Oui. Enfin non...

            J'écarquille les yeux.

— J'aurais dû les avoir il y a déjà deux semaines !
— Deux semaines ?

            Son visage s'illumine soudainement. Il fouille dans le meuble sous le lavabo et sort un test de grossesse. Ma parole, mais d'où est-ce qu'il sort ça ?

— Quand est-ce que tu as acheté ça ?
— Après que tu aies jeté ta pilule du lendemain, fait-il tout excité. Tiens.
— Je ne vais pas faire ça devant toi.
— Ava, je connais ton corps par cœur, ne fais pas ta pudique. Aller, au pipi !

            J'hallucine. Je le fusille du regard et m'installe aux toilettes pour faire pipi sur le test. Une fois finis, je me nettoie, pause le test à plat sur la lavabo et me lave les mains en attendant le résultat. Je ne réalise pas. Et si j'étais vraiment enceinte ? Ça devient tellement réel d'un coup... Juliann m'enlace et dépose un baiser dans mon cou.

— Et s'il était négatif ?
— Eh bien ce n'est pas grave, on réessayera mon ange.
— Et s'il était positif ?

            Juliann rit.

— Tu as peur ?
— Oui. Ça a été tellement compliqué avec Drew...
— Ce n'est pas pareil. On sera deux, ok ? On va très bien s'en sortir, j'en suis sûr.
— C'est vrai ?
— Oui ! Tu es une maman formidable, tu n'as pas à douter.
— Et si... Et si je le perdais ?
— On ne le perdra pas, Ava.»

            Je souris. Je lui fais confiance. Au bout de quelques secondes, une première barre apparaît, très rapidement suivie d'une deuxième. C'est positif ! Juliann et moi explosons de joie. Merde, je n'en reviens pas, je suis enceinte !

— Ça mon ange, ça se fête !  me dit-il en me soulevant pour m'emmener dans notre chambre.

            Je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Je ne nous ai jamais vu aussi heureux. Il m'allonge sur le lit et dépose une pluie de baisers sur mon ventre. Je ris à gorge déployée.

— Lui, ça va être un bébé hors du commun, je le sens.
— Juliann...
— Je suis tellement heureux, Ava ! J'ai déjà plein d'idées pour le prénom !
— Hé, calme-toi, on a encore environ huit mois pour y réfléchir. Viens plutôt par là.

            Je l'attire à moi et l'embrasse langoureusement. J'ai envie de lui. Maintenant.

— Attends, t'es sûre que c'est pas dangereux pour le bébé ?

            Je lève les yeux au ciel.

— Arrête de dire des bêtises et fais-moi l'amour.

            Il sourit puis s'empare à nouveau de mes lèvres. Ses baisers sont enivrants, comme d'habitude. Mais aujourd'hui, ils ont une saveur particulière. Un brin de je-ne-sais-quoi qui rend notre amour encore plus vrai.