TEACHME [PUBLIÉ SUR KINDLE ET AMAZON LES 14 & 21 JUIN]

Chapitre 36 | Juliann

Chez Juliann
Mardi 8 Août
19 : 02

— Pourquoi tu stresses autant ? On sait tous qu'elle va dire oui, me dit la grand-mère d'Ava en se moquant.
— On ne sait jamais, Nana !

            Elle échange un regard avec sa fille, et toutes deux éclatent de rire. Nana a raison, je ne devrais pas être aussi agité. J'étais plus calme que ça lorsque je suis allé voir Ali pour demander la main de sa fille. Et là je panique. Quel idiot.

— T'as la bague ? demande Aïna.
— Bien-sûr que j'ai la bague, tu me prends pour un imbécile ou... Merde, la bague !
— Elle est là, souffle Mariam. Tu me l'as confiée, tu te rappelles ?
— Oui, merci.
— Du coup je confirme, tu es bien un imbécile.

            Je fusille Aïna du regard et me retient de l'étrangler. Cette fille est insupportable, comment Ava peut-elle être amie avec elle ? Elle va vraiment bien avec João. Ils forment le couple idéal. Adèle, elle, est beaucoup plus gentille.

— Tout le monde se calme ! Respire un grand coup Juliann, évidemment qu'elle va dire oui ! me dit la blonde pour me rassurer.
— Merci, Adèle.

            Il y a tout le monde : les enfants, mes parents, Johann, Jade, Cara, Jarred, Mariam, les parents d'Ava, Hena, Nana, ses deux amies... Et même ce crétin de João. J'ai envie de le tarter.

— Je suis fière de toi mon chéri, me souffle ma mère en attachant ma cravate.
— Merci maman, mais je crois que t'es surtout contente que je me sois enfin coupé les cheveux.
— Oui ! Dieu a enfin entendu mes prières !

            Johann se moque de moi, et je le fusille du regard. Je suis vraiment entouré de crétins. Il faut que je me calme. Ava ne va pas tarder à arriver. Tout est prêt : nos familles et nos amis vont se cacher dans la maison pendant que je l'emmène dans le jardin où un dîner d'exception nous attend tous. Les filles ont fait un super boulot car la décoration est magnifique. Je n'aurais qu'à m'agenouiller près de la piscine dans laquelle Inès, Drew et Jared ont jeté des fleurs pour la demander en mariage. Je tenais à faire ça dans l'intimité. Une fois qu'elle me dira oui, j'inviterai nos proches à nous rejoindre pour que l'on puisse fêter ça tous ensemble. Ça va bien se passer. J'espère qu'elle ne va pas...

— Juliann ! s'exclame Drew. Elle arrive, je vois sa voiture !

            Tout le monde se précipite dans des pièces différentes pour se cacher. J'aurais sûrement explosé de rire si je n'avais pas été autant à cran. Quelques minutes plus tard, Ava ouvre la porte et se fige en voyant mon costume. Elle me regarde de haut en bas, puis se mord la lèvre. Oh mon ange, on ne peut pas faire ça maintenant.

— J'ai le petit ami le plus sexy du monde.

            Je souris niaisement, et je la rejoins pour l'embrasser.

— Tu vas enfin me demander en mariage ? Je commençais à m'impatienter.

            En effet, ça fait maintenant un mois que je la fais tourner en rond, un mois que je fais exprès de commencer mes phrases par "veux-tu" et j'avoue que lire la frustration sur son visage m'a fait beaucoup rire.

— File te préparer dans la chambre et rejoins-moi dans le jardin, lui dis-je avant de mordiller son oreille.
— J'ai hâte !  ricane-t-elle.

            Je lui mets une fessée lorsqu'elle s'écarte pour se diriger vers les escaliers. J'espère qu'Ali n'est pas dans les parages...

            Elle met une bonne heure avant de redescendre, mais quand je la vois arriver, je comprends pourquoi. Elle est époustouflante. Elle porte la tenue que j'ai déposée sur le lit : une longue robe blanche qui épouse à merveille chacune de ses courbes. Ses cheveux sont relevés et trône au sommet de son crâne une petite couronne de feuilles dorées qui se mêlent à ses cheveux noirs. Ses yeux ont l'air encore plus perçants sous ses longs cils. Mon Dieu, je veux me marier avec elle aujourd'hui. Tout de suite. Et je devrais sûrement renvoyer tout le monde parce que je sais exactement quels sous-vêtements elle porte. Je ferme les yeux et inspire un bon coup. Il faut que je me ressaisisse. Elle avance jusqu'à moi, souriant de toutes ses dents. La piscine renvoie des reflets bleus sur sa peau.

— Tu es magnifique. À tomber.
— Merci.

            Sa voix se brise. Oh non, qu'elle ne commence pas à pleurer, pas maintenant, autrement je ne vais jamais pouvoir prononcer le discours que j'ai répété en boucle devant mon miroir ce matin.

— Pardon, dit-elle.
— Deux minutes. Attends deux petites minutes, puis tu pourras pleurer autant que tu veux.

            Elle rit et hoche la tête. C'est là que je me mets à genou devant la femme de ma vie. Devant mon âme-sœur.

— Ava. Je pourrais te dire que tu es la femme la plus incroyable que je n'ai jamais rencontré. La plus forte, la plus talentueuse, la plus courageuse, la plus belle. Ça devrait être interdit d'avoir autant de qualité d'ailleurs. Mais ce soir, j'ai envie de parler de ton âme.

            Je lui prends la main et dépose un baiser dessus.

— Ce soir j'ai envie de parler de cette âme qui complète la mienne. Une âme magnifique qui m'a redonné le goût de vivre, qui a su toucher la mienne et me faire voir la vie autrement. Depuis que je t'ai rencontrée, il n'y a que toi, mon ange. Il n'y a que toi qui arrive à vibrer à la même fréquence que moi. Je suis persuadé que tous les deux, nous avons été créés pour être ensemble. Chaque épreuve que nous avons traversé, chaque difficulté, chaque pleurs, chaque nuit passée à désespérer... Tout ça, je suis persuadé que c'était pour nous mener là. Pour me mener devant toi, agenouillé dans le jardin de notre maison pour te demander de lier ton âme à la mienne pour toujours. Pour te demander si tu accepterais de faire le serment de rester avec moi pour le restant de tes jours, faire de moi l'homme le plus chanceux et le plus heureux du monde en acceptant de devenir ma femme. Ava, je veux passer chaque moment de ma vie à t'aimer. À me disputer avec toi avant que nous nous réconcilions au lit. À remercier le ciel d'avoir lier nos destins, et de nous avoir permis de nous retrouver. Ava, est-ce tu veux bien...
— Oui ! dit-elle tandis que ses larmes inondent ses joues.
— Mais je...
— Oui, Juliann, oui !

            J'éclate de rire et finis par sortir un écrin de la poche intérieure de ma veste. Elle pousse un soupir d'admiration lorsque j'ouvre la boîte pour en sortir la bague. Une bague spéciale qui a mis trois semaines à être fabriquée. Je voulais quelque chose d'original pour elle, quelque chose qui reflète notre amour. C'est pour cette raison que les contours dorés de la bague forment des vagues. Au milieu trône une pierre en émeraude d'un vert profond en forme de goutte d'eau qui se marie à merveille avec sa peau caramel. Sur la bague est gravée une phrase que l'on connaît désormais par cœur.

— Elle est magnifique, dit-elle en pleurant. Je t'aime Juliann.

            Je me relève et l'embrasse fougueusement. Je sais que l'on n'est pas encore mariés, mais elle est à moi. Pour la vie.

            Elle s'écarte en souriant, puis passe sa main dans son décolleté. Je fronce les sourcils jusqu'à ce qu'elle en sorte une bague.

— J'allais te l'offrir demain pour ton anniversaire.

            Elle la glisse sur mon doigt et je la contemple, hypnotisée. La bague est en argent doré, elle est magnifique. La pierre au centre a l'air d'être noire, mais à y regarder de plus près, je remarque qu'elle est marron foncé. Comme les yeux d'Ava. Et je distingue la forme d'un éclair à l'intérieur.

— Elle est incroyable.
— Si tu ne l'avais pas fait, j'aurais fini par te demander en mariage. Tu sais Juliann... Si je devais repasser par toutes les souffrances, toutes les épreuves que j'ai dû affronter jusque-là, je le ferais. Encore, et sans hésitation. Je t'aime, toi et ton âme. Je sais exactement qui tu es Juliann Ronadone, et je te prends avec tes erreurs, tes faiblesses et tes blessures. Bien sûr que je veux être ta femme et te promettre de t'aimer pour toujours.

            J'entrelace nos doigts et serre fort. Les autres n'arrivent pas maintenant, et je les en remercie. Je serre ma futur femme contre moi, je ne fais rien pour retenir les larmes de joie qui coulent sur mes joues. Nous nous enlaçons pendant ce qui dure une petite éternité, connectant nos âmes un peu plus, au point de les rendre totalement inséparables.