Chapitre 34 | Juliann

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Je suis con. Vraiment con.

Je tourne en rond dans le salon jusqu'à finalement me dire que ça ne sert à rien de me répéter en boucle ce que je sais déjà. Elle n'a jamais été en couple avec João. Je t'ai attendu ! Et moi j'ai baissé les bras pour... Pour que dalle !

J'arrête de me tirer les cheveux et décide d'aller la voir. Ça fait déjà une heure, maintenant, peut-être qu'elle est moins fâchée ? Peut-être qu'elle voudra... Sa chambre est vide. Son lit est fait, ses affaires pliées, et la porte de la salle de bain est ouverte, alors je sais qu'elle n'y est pas. Elle n'a pas pu sortir, sinon je l'aurais vu.

Je commence à paniquer. Peut-être qu'elle est sortie par le jardin... Non, elle est bien trop mâture pour ça. Je redescends et fouille toutes les pièces une par une : mon bureau, les chambres des enfants, la buanderie... Je regarde même dans le garage, mais je ne la trouve pas. La seule pièce que je n'ai pas fouillé c'est... ma chambre.

Je grimpe rapidement les marches et ouvre la porte de manière un peu trop brusque. Elle est dans le balcon, assise sur une chaise, en train de contempler la vue. Je suis tellement soulagé de la voir.

— Ava...
— Ton dressing n'est qu'à moitié rempli.
— Quoi ?
— Ton dressing. Tu as mis tes affaires d'un seul côté, la moitié est complètement vide.
— Je...
— Il y a mon nom sur un des tiroirs. Le tien est écrit là où il y a tes affaires, et le mien est gravé en lettres dorées sur la partie vide.
— Oui. Parce que je n'ai jamais perdu espoir. Quand j'ai aménagé la maison, j'ai pensé à toi. À ce que tu aimerais. Je me disais que j'aimerais que tu te sentes chez toi.
— Je ne te comprends pas.

            Je me place devant elle et m'agenouille. J'entrelace nos doigts, et ancre mon regard dans le sien.

— Je suis désolé mon ange. Je suis con. Un imbécile, un idiot. Je suis vraiment, vraiment désolé. J'ai baissé les bras, tu as raison. Je te croyais heureuse sans moi, alors je n'ai pas voulu m'immiscer dans ta vie. Et je te demande pardon, je n'aurais jamais dû laisser tomber. J'aurais dû venir te voir ce jour-là. Mais je te jure que quand je t'ai vu ce soir-là, quand j'ai compris que tu venais d'emménager ici... Cette fois, je n'ai pas baissé les bras, mon ange. Mon but a été de te récupérer, même si je pensais que João et toi...
— C'est ridicule, tu crois pas que je serais allée chez lui au lieu de venir ici ? Tu crois que j'aurais couché avec toi en étant fiancé à un autre ? Je n'ai même pas de bague à mon doigt.
— Je t'avoue que je n'y ai pas pensé. J'étais aveuglé par la jalousie. Et je te demande pardon, parce que tu mérites mieux. Tu mérites tout.

            Elle prend une grande inspiration et serre ma main.

— Laisse-moi une chance. S'il te plaît. Je te promets de me battre pour toi  jusqu'à la fin de mes jours. On se l'est promis, non ? C'est pour la vie.

            Elle hoche la tête et sourit. Elle est magnifique. Tellement belle... Je ne sais pas ce que j'ai pu faire de bien pour mériter une femme comme elle, mais je compte bien la garder. Pour toujours.

— Je t'aime, mon ange.

            Elle caresse ma joue, et un orage rugit au loin, miroitant celui qui éclate entre nous, qui fait grésiller l'air.

— Moi aussi je t'aime, mon amour.

            Ces mots... Je ne tiens pas plus longtemps : je me redresse et l'embrasse, me noie entre ses lèvres. Je veux plus. Je veux...

— Juliann...
— Je sais.

            D'un commun accord, nous retournons dans la chambre et nous retrouvons rapidement nus dans le lit. Et je me perds en elle. Encore et encore. On a tellement de choses à rattraper, mon ange.

TEACHME [PUBLIÉ SUR KINDLE ET AMAZON LES 14 & 21 JUIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant