Harry. Chap I

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"Ta voix est aussi hypnotisante que le chant de mille sirènes" 

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    Huit heures du matin, la sonnerie de mon téléphone emplissait la chambre, me tirant de mon sommeil. Voices inside my head de The Police, devenue insupportable à mes oreilles pour être la cause de la fin de mon ataraxie chaque matin. J'aimais dormir, quelque part je trouvais un certain réconfort à m'enfermer dans ces ténèbres, cela me coupait de ce monde que j'avais de plus en plus de mal à supporter. Dans deux ou trois centaines de jours ce serait sûrement fini, j'obtiendrais mon diplôme et mon paternel me laisserai enfin tranquille. Et alors, je pourrais enfin m'échapper. Je n'était pas suicidaire, du moins je ne le pense pas, mais disons pour résumer la situation que si une voiture arrivait en face de moi je ne m'enlèverais pas. Ce n'est pas que je n'aimais pas la vie, au contraire, elle était simplement sans intérêt.

    J'étirais mes membres, de faibles rayons de lumière filtraient entre les rideaux de velours noir. Je soupirais et éteignis mon réveil, non sans voir que j'avais plusieurs messages de filles que je n'avais pas rappelé. Je m'en fichais pas mal, elles n'étaient pour moi que des jouets, permettant d'assouvir mes besoins. C'est mal je sais, mais bon, la plupart des gens disent que je n'ai pas de conscience et je suis assez d'accord avec eux. Non pas que je cherche à mal agir, je dirais plutôt je me fiche pas mal de la moralité de mes actes.

 Trève de réflexion, je me décidais à sortir du lit pour enfiler mon jean noir troué aux genoux ainsi qu'un simple tee-shirt. Une fois prêt, j'ajustais ma montre. J'étais en retard. Je n'irais pas à mon premier cours, je fis donc mon chemin jusqu'a la cuisine afin de prendre un petit déjeuner. 

     «-Alors mec, tu sèches encore ? me lança mon ami.

  - Lâches-moi un peu Matthew. Répondis-je sur un ton plus sec que je ne l'imaginais

  - Oh ça va on s'calme le ténébreux en carton, au fait t'as encore laissé Emma en plan, ce matin elle a appelé Tyler, sois-disant qu'elle t'aime et que tu ne veux que du cul et j'en passe. Il a envie de te casser la gueule, mais tu le connais, beaucoup d'parole. Il aura certainement oublié à midi.

   Je soupirais, il était vrai que je baisais Emma un peu plus souvent que les autres, mais uniquement car c'était une fille facile qui ne recherchais que ça, du mois c'est ce qu'elle me laissait penser. J'étais pote avec Tyler depuis la première année, mais il s'énervait fréquemment concernant mes parties de jambes en l'air avec sa soeur. Je ne me faisais pas soucis il allait vite se calmer. 

  -Et bien qu'il le fasse, dis-je sans grande conviction.

  - Allez souris un peu mec ! Bon j'y vais moi j'vais être en retard, oublie pas ce soir c'est la fête pour la rentrée, c'est ton tour d'aller chercher de quoi se mettre bien

    Et sur ce, il s'en alla et j'entendis d'autres gars de la résidence descendre. Autant aller en cours si je voulais être vraiment tranquille, je serais en retard mais les profs ne me disent jamais rien de toute façon. Je pris alors mes affaires et décidait de me rendre à l'amphithéâtre à pieds. 

  C'était le jour de la rentrée pour toute l'université. Autant dire que c'était mon jour préféré. Je haïssait profondément tous ces nouveaux qui affichait un air niais et complètement paumé, toutes ces filles qui se mettaient sur leur trente-et-un pour un sorte de rite de passage du lycée à l'université ou je ne sais quoi, et tous ceux qui ne faisaient pas partie des premières années et se retrouvaient avec trop d'effusions de joie à mon goût. Un beau bal d'hypocrites qui n'avaient qu'une hâte, celle des vacances d'été afin de partir sur les plages se bourrer la gueule et qui n'étaient ici probablement que pour faire plaisir à leurs parents. Puis il y avait moi, je ne savais honnêtement pas ce que je foutais ici. Etudier la psychologie et la musique me plaisait, vraiment, et j'étais plutôt doué. Mais je me sentais comme un poisson hors de l'eau au milieu tous ces gens qui n'en n'avait rien à foutre et ne savaient pas quoi faire de leur misérable existence. Puis je n'étais pas comme eux, et quand bien même j'essayais je n'arrivais pas à rentrer dans le moule, je ne trouvais pas ma place.

DégradationWhere stories live. Discover now