─ le monde est mort sous les étoiles.

Bắt đầu từ đầu
                                    

─  Peut-être qu'il s'est déjà écroulé sur nous sans que nous le sachions.

─  Alors vaut mieux ne pas savoir.



        Il sentait encore le sillons de ses larmes brûler sa peau. Des cicatrices que personne ne verrait jamais, pourtant marquées sur sa plastique pour toujours. Un effrayant tableau pour celui qui n'est pas ignorant. Il continua :




─  Les morts reviennent à la vie seulement les jours de pluie.

─  Pourquoi les jours de pluie ?

─  Car ce sont les seuls jours où le monde se retrouve noyé dans ses propres larmes, et que même le ciel pleure avec lui. Peut-être leur accorde-t-il la renaissance seulement lorsque le monde est triste. Et puis c'est bien connu, la pluie apaise les cœurs souffrants.

─  Comment peux-tu le savoir ?

─  Sûrement parce qu'elle apaise le mien.




          Il finit par entrouvrir les yeux, observant furtivement son interlocuteur. Des cheveux d'un brun profond recouvraient jusque ses paupières, à tel point qu'il en arrivait à se demander comment faisait-il pour voir, alors que sa peau semblait aussi fragile qu'une feuille de papier. L'obscurité ne permettait pas de le détailler avec précision, mais cela lui était bien égal. Il n'avait pas besoin de connaître la couleur de ses yeux, la forme de sa mâchoire, ou encore l'état de ses mains après tout. Pourtant il pouvait être témoin d'une chose, d'un seul fait, d'une unique réalité, c'était qu'il tremblait à s'en briser les os. Fragile et émacié, il se demandait comment il pouvait se tenir encore à ses côtés.



─  Tu as froid ? Tu es malade ?

─  Non, juste fatigué.

─  La fatigue n'est pas la réponse à tout. Tu es à la limite de te briser.

─  Ne parle pas comme ça, on dirait que tu as vu un fantôme, rigola doucement ce dernier.

─  Je ne crois pas aux fantômes.

─  Personne n'y croit, mais tout le monde en a secrètement peur.

─  Peur de quoi ?

─  D'en devenir un.



          Le brun renifla quelques secondes, et baissa la tête vers la ville. Il le savait, plus que quiconque d'ailleurs, que son corps était faible, qu'il n'était plus que l'ombre de lui-même, et que sa peau était à la frontière du diaphane. Mais ce n'était pas son enveloppe charnelle qui avait le plus mal, c'était une évidence.



─  Les gens ont peur d'être oublié, même après la mort. Je ne comprend pas pourquoi, qu'est-ce qu'ils en ont à faire, ce n'est pas si grave.

─  Le monde est égoïste, c'est ainsi.

─  Mais les fantômes aussi finissent par disparaître. Le plus triste n'est pas d'en devenir un, mais que contrairement aux morts, personne ne se souviendra de ces existences invisibles, car se sont déjà des êtres oubliés. Et le monde se fiche bien des larmes qu'ils peuvent verser.



          Achevant sa phrase, il se recroquevilla et posa sa tête sur ses genoux. Plus loin, dans l'une des ruelles environnantes, il aperçu un jeune garçon courir comme s'il fuyait les monstres de sous son lit, puis trébucher lourdement sur les pavés. L'enfant se mit à pleurer, recouvrant son visage de sa douleur, réclamant l'aide de n'importe qui. Aussitôt, un femme se pencha à son niveau pour le prendre dans ses bras, cajolant ce qui semblait être son plus précieux bijou, sa seule raison d'exister. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres.


À NOS SOLEILS MOURANTS, r.tsuchigomoriNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ