Chapitre 8

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Eddie entraîna Steve à l'intérieur sans cesser de l'embrasser. C'était comme s'il goûtait à ses lèvres pour la première fois. Ou plutôt, non, c'était comme s'il y goûtait d'une façon totalement différente : ce n'était plus un fruit défendu, qu'il touchait avec retenue. Non, cette fois-ci il y avait droit, et pouvait en profiter autant qu'il le voulait.
Steve quant à lui ne se posait plus aucune question. Il ne réfléchissait plus. Pour la première fois depuis longtemps il faisait ce qu'il avait envie de faire. Et putain ce que ça faisait du bien.
Ils se retrouvèrent sur le canapé, Steve au-dessus d'Eddie. Ils n'étaient pas gênés pour le moins du monde, comme l'auraient été certains. Au contraire, ils se sentaient enfin eux-mêmes : c'était comme si, après avoir retenu leur souffle depuis si longtemps, ils respiraient enfin.
Ils ne parlaient pas : leurs regards brûlants disaient tout ce qu'ils voulaient se dire, avouaient tout ce qu'ils voulaient s'avouer. Ils ne faisaient que s'embrasser, se toucher, se découvrir. Steve et Eddie ne faisaient que s'aimer.
Ils apprirent à se connaître au fur et à mesure que le jour déclinait. Les vêtements tombèrent un à un, lentement. Les mouvements se firent de plus en plus désordonnés, de moins en moins sûrs d'eux. Au son de leurs respirations haletantes, les mains se faisaient toujours plus curieuses et les lèvres toujours plus affamées. Au milieu de ce délicieux chaos, les yeux se retrouvaient à chaque fois.
Dans cette pénombre, des mots furent échangés, des murmures, des gémissements du plaisir le plus certain.
Dans cette pénombre, deux hommes s'abandonnèrent l'un à l'autre et offrirent au monde la plus belle des preuves d'amour.

Le lendemain, lorsque Steve se réveilla aux côtés d'Eddie, il sourit d'un sourire sincère, d'un sourire plus éclatant que jamais. Et, cette fois-ci, il resta à ses côtés.
Quand Eddie se réveilla à son tour, il posa les yeux sur le jeune homme près de lui et sourit.

« - Tu es toujours là. constata-t-il

- Je suis toujours là. » répéta Steve en souriant

Et c'est à cet instant précis que Steve eut la réalisation qui le changea à tout jamais : il n'avait plus peur d'aimer. Quoi qu'il advienne, il resterait avec Eddie, au nom de l'amour. Parce qu'il était prêt à tout pour lui. Et, là, à cet instant précis, il était surtout prêt à lui dire quelque chose. Ça le démangeait, à vrai dire.

« - Je t'aime. »

Eddie leva la tête en entendant ces mots. Il plongea son regard dans celui de Steve et souffla :

« - Répète. »

Steve sourit.

« - Je t'aime. » répéta-t-il

Eddie déposa un baiser sur ses lèvres, puis dit à nouveau :

« - Répète. »

Steve sourit de plus belle.

« - Je t'aime, je t'aime, je t'aime. »

Puis, il se mit sur ses pieds et souleva Eddie dans ses bras. Celui-ci, surpris, se débattit pour qu'il le repose.

« - C'est toi maintenant ma princesse. » lui souffla Steve à l'oreille, accompagnant ces paroles d'un clin d'œil

Eddie rougit et se laissa porter. L'autre avança jusqu'à la porte, l'ouvrit, puis cria le plus fort possible :

« - JE SUIS AMOUREUX D'EDDIE MUNSON !! »

Le sourire d'Eddie n'avait jamais été aussi large. Il rigola doucement, se blottit contre le torse de Steve et lui dit :

« - T'es bête.

- Ça aussi tu veux que je le répète ? » lui demanda celui-ci en souriant

Pour toute réponse, Eddie l'embrassa longuement, et entre deux baisers, il murmura :

« - Je t'aime. »

Steve et Eddie restèrent dehors un moment, contemplant le ciel, puis décidèrent de rentrer. Main dans la main, ils fermèrent la porte derrière eux.

Voilà le début de leur histoire.

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