Les Hunger Games De Johanna [Réécriture] ;;

Chapitre 6

Mes pas se succèdent les uns après les autres tandis que les projecteurs m'éblouissent. J'entends le grondement de la foule et pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression d'être importante. Je salue le public et affiche un sourire goguenard, tandis que Caesar m'accueille sur la scène. Je tend une main gracieuse vers lui qu'il s'empresse d'embrasser. Il m'invite à m'asseoir et immédiatement la foule se tait.

« Alors Johanna, peut-tu nous expliquer ta réaction face à l'annonce de ton nom lors de la moisson ? Je suis sûre que le public aimerait comprendre !

Sa phrase se conclut par les applaudissements de la foule tandis que je réfléchis à ma réponse.

-Eh bien, lorsque mon nom a été annoncé, j'ai tout de suite vu mon monde s'effondrer. Je savais que les chances de gagner les jeux étaient faibles pour une fille aussi fragile que moi. Vous savez, parfois la tristesse est si profonde qu'elle se manifeste sous une autre forme que les cris ou les larmes. Moi je n'en suis pas capable, dès que l'émotion me submerge, je ne peux m'empêcher de pleurer malgré moi.

-Je comprends... Nous te comprenons tous. Mais crois-tu en toi ? Ne serait-ce qu'un peu...

-Eh bien, une partie de moi le veut, bien sûr. Mais est-ce vraiment possible ? Je veux dire, nous serons vingt-trois dans cette arène, et il n'y aura qu'un survivant et je sais que ce ne sera pas moi...

Évidemment, je ponctue ma phrase par un sanglot. Il est évident que tout le monde me prend au sérieux à présent. J'ai toujours été bonne comédienne, et heureusement.

-Parle-nous de ta famille, de ton district.

-Ma famille ? Elle compte plus que tout à mes yeux. Partir loin d'eux a été la chose la plus difficile qu'il m'ait été donné de faire. J'aimerai pouvoir embrasser ma mère une dernière fois. Dire une dernière fois à mon père que je l'aime. Combler ce désespoir, cette douleur que leur absence a installée en moi.

La foule est suspendue à mes lèvres, tout le monde me regarde avec un mélange de compassion et de pitié. Mais au fond de moi, je sais que je vais les revoir dans peu de temps. Car je vais revenir, pour moi, pour ma famille, pour l'honneur de mon district.

-Eh bien, Johanna, il ne me reste plus qu'à te souhaiter bonne chance. Mesdames et messieurs, Johanna Mason, district 7 !

La foule m'applaudît. Un immense sourire que j'essaie en vain de cacher apparaît sur mon visage. Je pense très fort « applaudissez, applaudissez, foutez-vous de moi... Mais je vais revenir, croyez-moi. Et lorsque je reviendrai, ce ne sera plus la pauvre petite Johanna Mason que vous verrez, ce sera une guerrière dont les hématomes rappelleront les nombreuses victimes et les souffrances endurées. Croyez-moi, je reviendrai... »