Pensées Abandonnées

Une lettre d'amour

Mon amour,

Si après tout ce temps tu tombes sur ce journal, cela voudrait dire que ton amour pour moi ne s'est pas encore estompé.

Comme tu as dû le lire sur les pages précédentes, malgré la distance qui nous sépare, je continue de chérir le souvenir de tes mots chuchotes à mon oreille avant que le rideau de la nuit ne recouvre nos corps entrelacés.

Ma chambre est toujours embaumée de l'odeur de ces cigarettes que tu fumais à côté de la fenêtre, le regard posé sur cette horloge monumentale. Je m'y plais du moins à le penser. Cela me réconforte de m'imaginer que tu comptais le temps qui nous restait ensemble avant ton départ tant appréhendé.

Penses-tu à moi durant tes nuits solitaires ? Je préfère répondre à cette question comme si c'était toi qui me l'avais posée. Ton nom ne quitte pas mon esprit. A chaque heure qui passe, à chaque clignement d'yeux, ton image me revient. Tes yeux. Tes mains. Tes lèvres. Tout ce qui te constitue et qui m'emplit de mélancolie quand vient la réalisation de ton absence.

Éric,

Je ne me sens pas la force de terminer les pages de ce journal avec un simple je t'aime. Ce ne sont que de simples mots. Si tu avais été à mes côtés, les actes n'auraient été que de simples actes. Non, rien ne peut décrire ce que mon coeur éprouve pour toi, ni le lien qui finira par nous réunir.

Je ne souhaite pas te changer car rien n'est jamais comme on le souhaite. Il se pourrait que ce ne soit que la fougue d'une jeunesse éphémère, mais je brûle d'une envie tout aussi fougueuse d'en profiter jusqu'à l'épuisement.

Je t'appartiens Éric. Je prends le risque de t'affirmer que tu peux faire de moi tout ce que tu souhaites. Je prends le risque de réduire en
miettes les morceaux de mon coeur. Parce que je t'appartiens.