Chapitre 15 : Sanō Hana

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Nao marchait dans les couloirs, c'était la fin de sa première journée de sa dernière année de lycée. Enfin, trois jours après tout le monde car elle avait attrapé un rhume qui l'avait cloué au lit. Dans sa classe cette année, se trouvaient encore Rintarō et Haruna.
Mais pas de jumeaux Miya...

Alors qu'elle se rendait au club de volley qui reprenait aujourd'hui, elle entendit des garçons de sa classe parler d'Atsumu.

- Oh t'as vu sa copine ?
- Non, c'est qui ?
- La mangeuse de l'équipe de volley !
- Ah oui, il se fait plaisir !

La jeune femme se demanda pourquoi Atsumu avait officialisé leur relation sans lui demander son avis, après tout, ça la regardait autant que lui.
Et puis ce simple baiser comptait comme le début de leur relation ?
Ils n'en avaient pourtant jamais reparlé.
Elle décida d'aller exposer ses doutes au jeune homme, s'il y avait une personne qui pouvait lui répondre, c'était bien lui !

En arrivant à la salle elle demanda donc à Rin où se trouvait Atsumu.
Il lui indiqua qu'il était dehors et qu'il lui avait dit qu'il avait quelque chose à régler.

Elle ressortit et chercha le capitaine du regard. Elle le trouva.
Il embrassait langoureusement une fille en la plaquant contre le mur.
Une affaire à régler, tu parles.

Elle détourna le regard et se précipita dans la salle.

- Alors, tu l'as tr–

Suna s'arrêta net quand il vit l'expression affichée sur le visage de son amie. Des larmes menaçaient de couler de ses yeux et sa bouche entrouverte ne lui permettait pas d'aligner deux mots.

Le brun la prit par la main et l'emmena dans les toilettes pour s'enfermer tous les deux dans une cabine.

- Tu les as vu ?
- Tu-tu savais et tu m'as rien dit, les larmes commençaient à couler, tu m'as rien dit du tout.
- Je savais pas comment te le dire.

Nao déverrouilla la porte et sortit. Suna la suivit de près. Samu se lavait les mains à ce moment-là et les regardait d'un air suspicieux.

- Elle sait, elle les a vu, lui dit simplement Rin.

Le visage du lycée changea du tout au tout.

- Oh merde.
- Vous comptiez me le dire quand ?
- On pensait qu'il te l'avait dit et puis comment t'expliquer alors que vous étiez vraiment proche, que finalement–

La voix d'Atsumu le coupa. Il était dans la salle et semblait attendre ou demander quelque chose.
Nao se regarda dans le miroir, essuya ses larmes et prit un air froid et indifférent. Personne ne pourrait deviner qu'elle avait pleuré.
Enfin, surtout personne ne devait le deviner.

Ils rejoignent le reste de l'équipe qui les attendait. Atsumu se leva et fit signe à la fille qu'il avait embrassé de faire de même.

- Bon les gars, je vous présente Sanō Hana, notre nouvelle manageuse, et aussi ma copine.

Tout le monde le félicita et souhaita la bienvenue à la nouvelle. Nao de son côté, se forçait à sourire pour masquer l'immense douleur présente dans son cœur.

- Tu peux aller avec Itō-san, dit le capitaine en la montrant du doigt, elle va t'apprendre les règles du volley.

Nao sentit son cœur se briser. Il venait juste d'utiliser son nom de famille. Lui qui l'appelait toujours par son prénom, venait de mettre une immense barrière entre eux.

Elle sentit Sunarin presser sa main dans un geste de réconfort. Osamu lui caressa maladroitement le dos en lui murmurant qu'Atsumu était un con et qu'il était aveugle de ne pas voir la femme qui se trouvait juste en face de lui.

Les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le banc.
Nao expliqua les règles du volley à sa rivale qui comprenait tout assez vite et posait des questions intéressantes.
Puis alors qu'elle était en pleine explication du rôle du libéro, une balle vient l'arrêter dans son monologue.
Elle se retourna pour voir qui était le responsable et lorsqu'un joueur s'approcha pour voir comment elle allait, la voix cassante d'Atsumu se fit entendre :

- C'est bon, c'est qu'un ballon ! Ça va pas lui casser le nez non plus !

Nao le foudroya du regard. De quel droit se permettait-il de l'ouvrir ?
Elle décida alors de le déconcentrer au service. Un sourire narquois apparut alors sur son visage mais celui-ci disparut bien vite quand Rintarō lui fit signe de ne rien faire.
Leur nouveau capitaine était déjà assez désagréable aujourd'hui, pas besoin de lui donner des raisons pour qu'il le soit encore plus.

Le numéro 1 servit directement sur le brun qui malheureusement, était déconcentré et le réceptionna assez mal. Le ballon rebondit contre ses bras et n'arrêta sa course que lorsqu'il fit arrivé dans le visage d'Hana.

- Mais t'es malade ou quoi ?

Le garçon accourut de l'autre bout du terrain pour voir sa petite amie.

- Ça va, lui demanda t-il d'un ton inquiet.
- Oui, retourne jouer.
- Tu pourrais faire plus attention, Suna, dit sèchement le blond.
- Comme si j'l'avais fait exprès...

Il se prit un regard noir et Atsumu se détourna pour embrasser sa copine.
Il retourna jouer et Nao en profita pour questionner la jeune fille.

- Alors, vous vous êtes rencontrés comment ?
- Oh ! À la fin d'année scolaire, j'ai déménagé juste à côté de chez lui alors on a vite sympathisé. Et puis, avant la rentrée, il m'a déclaré ses sentiments.

L'enfoiré. Il avait joué sur deux tableaux.

- Et toi, comment t'es devenue manageuse de l'équipe ?
- Je suis amie avec Suna et les jumeaux. Donc j'ai fini par m'incruster l'année dernière en temps que manager.
- Tu es amie avec Tsum ? Lui demanda Hana, étonnée.
- Oui, pourquoi ?
- Non, non, pour rien.

Elle était gênée. Atsumu n'avait pas dû parler de Nao à sa formidable petite amie.
La brune décida qu'il irait régler ses comptes avec Atsumu à la fin de l'entraînement.
Pour l'instant, elle devait faire mine que tout allait bien. Elle y arrivait plutôt bien.
Elle continua de lui expliquer les règles du volley et quand à la fin, les garçons partirent se changer, elle remarqua que le blond avait oublié sa gourde sur un banc.
Elle saisit sa chance et se dirigea vers le local où il se trouvait, regardant les plannings.

- Eh, Miya !

Son appel sortit plus sèchement que prévu. Le jeune homme se retourna, interloqué.
C'était le moment, elle devait garder son sang froid et ne rien laisser paraître.

- T'as oublié ta gourde.

Les mots étaient sortis tous seuls.
Elle resta planté là quelque temps.

- Autre chose, peut-être ?
- Non, rien du tout. Salut.

Elle s'était dégonflée.
Il pouvait bien faire ce qu'il voulait, elle allait pas lui courir après. La peine disparaîtra dans deux jours. Un cœur ça se répare.

Pourtant, elle eut un soupçon d'espoir quand il la rappela.
Elle se l'imaginait déjà s'excuser et lui dire à quel point il était amoureux d'elle.
Mais il lui dit simplement :

- Tu sais, tu peux m'appeler par mon prénom. C'est plus facile pour nous différencier avec Sam.

Et il partit rejoindre sa copine qu'il l'attendait dehors.

Retour à la case départ.

Atsumu x oc (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant