Chapitre 10

Depuis le début
                                    

- Je suis vraiment désolée, soufflai-je.

Je le pris dans mes bras et il entoura les siens autour de ma taille. Cependant une chose me taraudait l'esprit malgré ses explications.

- Et Vic', pourquoi lui il n'a pas peur ?

Son sourire de gamin réapparut quand il s'écarta de moi.

- Vic' me connait depuis la maternelle, il est le seul à connaître la vraie raison de cette bagarre, enfin maintenant il y a toi aussi.

Je me contentai d'hocher la tête et posai ma main sur la sienne en signe de compassion.

- Plus sérieusement Vic', c'est pas son vrai prénom hein ? demandai-je pour détendre l'atmosphère.

Nathan se mit à rire.

- Non ! C'est Victorien son vrai prénom ! Mais qu'est ce que c'était chiant d'appeler son pote Victorien.

- Oui j'imagine ! Et puis la honte d'avoir un pote qui s'appelle Victorien ! m'exclamai-je sur le ton de l'humour.

Nathan éclata de rire avant de se relever, il rentra alors dans ma chambre et s'assit sur mon lit. Il se mit à tester les ressorts avant de s'allonger. Je n'étais plus surprise par sa nonchalance mais je le fixais, attendant qu'il se rende compte de mon regard réprobateur. Il était tout de même impressionnant dans un sens, se permettre d'entrer chez les gens sans pression pour s'allonger sur leur lit comme si c'était plus que normal.

Alors que je m'apprêtais à lui demander de rentrer chez lui, quelqu'un entra dans ma chambre. Thomas était sur le seuil de ma chambre, bouche bée.

- Je vais le dire à Maman ! Tess a un petit ami !

Parfait ! Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça.

- NON Thomas, Nathan n'est pas mon petit ami ! C'est juste le voisin qui vient m'embêter régulièrement ! m'écriai-je.

- Je vais le dire à maman ! répéta-t-il. Tess a un petit ami, Tess a un petit ami !

- Tu dis ça à qui que ce soit, je te massacre ! vociférai-je.

- Je veux tout ton argent de poche en échange de mon silence !

Mon frère regardait bien trop de films.

- Quoi ? Tu peux toujours rêver !

Il était sur le point de crier quelque chose mais je lui lançai un coussin en pleine tête.

- Tu l'auras ton argent vermine ! m'exclamai-je furieuse.

Nathan qui jusque là, n'avait fait que regarder la scène, un sourire moqueur aux lèvres, s'approcha de mon petit frère. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur et sortit de ses poches un billet de vingt euros. Il le tendit à Thomas qui le lui arracha des mains sans même un remerciement.

- J'aime bien le voisin ! dit Thomas en regardant son billet, il peut être ton amoureux !

À ces mots, Nathan éclata de rire et décoiffa de sa main mon petit frère.

- Ouais c'est ça Thomas ! Je te signale que je n'ai pas besoin d'avoir ta bénédiction pour savoir avec qui je dois sortir.

- Donc c'est bien ton amoureux ! lança-t-il.

- Je n'ai pas dit ça ! criai-je exaspérée.

Thomas m'ignora.

- Alors vu que t'es le petit ami de Tess, tu viendras souvent à la maison ? demanda-t-il à mon voisin, comme si je n'étais plus dans la pièce avec eux.

Nathan rigola à nouveau.

- Thomas tu as eu ton argent, maintenant tu peux y aller ! répliquai-je.

Il me jetta à peine un regard et resta tourné vers Nathan.

- Et tu t'appelles comment ?

- Nathan ! répondit-il.

- Cool à la prochaine Nathan ! Fais attention à ma soeur, elle est très méchante parfois !

- Au revoir Thomas ! le salua Nathan alors que mon petit frère fermait la porte derrière lui.

Une fois le gnome qui me servait de frère parti, Nathan éclata d'un rire rauque.

- J'adore ton petit frère ! dit-il une fois calmé.

- Pas autant que moi, marmonnai-je.

Je me relevai de mon lit sur lequel je m'étais affalée complètement épuisée.

- Bon c'est pas tout ça, mais faut que tu partes avant qu'une autre personne débarque !

Nathan se releva et se dirigea avec moi vers la fenêtre!

- Au revoir Tess, j'ai hâte de rencontrer les autres membres de ta famille !

Il avait fait exprès d'appuyer l'intonation sur mon surnom.

- Au revoir Nath, j'espère qu'ils ne te rencontreront jamais !

Il éclata à nouveau de rire avant de partir. Je me rendis soudainement compte que les fois où il avait rigolé aujourd'hui n'étaient pas forcées. Ce n'était pas son rire hypocrite comme il avait souvent, c'était un rire sincère ! Dans la même catégorie que son vrai sourire.

Imprévisible ce gars !

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant