Chapitre 4 - Déjeuner avec un ami

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— Bon appétit, répondit Capucine.

Elle goûta une bouchée et vit au regard d'Idriss qu'il attendait son avis. Il semblait un peu stressé. On aurait cru un cuisinier qui attendait validation de son chef.

— J'aime beaucoup, avoua-t-elle avec sincérité. Idriss, c'est un pur délice, ça fait voyager.

L'homme parut rassuré.

— Je suis content que ça te plaise.

Capucine ne fut pas en mesure de lui répondre car elle venait déjà de prendre une nouvelle bouchée.

— C'était le plat préféré de mon père.

Là, le cœur de la jeune femme se serra et elle posa la main sur l'avant-bras d'Idriss.

— Après l'époque du « Ne joue pas à la dinette comme une tapette », il est passé à « Je suis fier de toi mon fils ».

— Et il avait raison de l'être. Idriss, ce plat est super.

Cela rappela à Capucine le rêve de son protégé, mais également sa recherche d'emploi.

— Alors, où en es-tu pour tes candidatures ?

Idriss lui coula un regard puis sourit tristement.

— J'ai trouvé un poste dans un supermarché. Je m'occupe de l'approvisionnement le matin. Je suis un peu le mec que l'on cache, mais au moins ça me fait un salaire.

Une fois de plus, Cap fut triste pour son ami. On entendait bien dans sa voix qu'il ne faisait pas le métier de ses rêves. Et elle aurait tellement aimé que quelque chose de bien arrive dans sa vie.

— D'accord, bon c'est un début, lança-t-elle dans un sourire.

Il était de son devoir de se montrer encourageante. Si elle la première montrait sa déception, comment Idriss pourrait être heureux ?

— Je sais que tu as vu mon amie pour l'affaire des loyers impayés.

Capucine prit une nouvelle bouchée et dut se concentrer sur le discours d'Idriss et non pas l'agréable sensation en bouche que le plat lui procurait.

— Oui, elle... Elle, comment dire...

— Léane est toujours directe et rentre-dedans, confirma Capucine, la bouche pleine.

Idriss sourit et elle se demanda si c'était à cause de la description de son amie ou bien le fait qu'elle parlait en mangeant.

— Ton amie a dit qu'il fallait lancer une enquête. Elle est sur l'affaire et d'après elle, le juge attendra.

Léane lui avait dit quelque chose qu'Idriss ne lui avait pas renseigné lorsqu'ils avaient parlé des loyers : son compte bancaire avait servi à payer l'appartement durant plusieurs mois alors qu'il était en prison. Ensuite, ça avait été au tour de son père de s'en charger. Mais jamais ô grand jamais le petit frère n'avait pris la relève.

Le problème était que l'appartement était au nom du père et qu'Idriss était le garant. Le petit frère quant à lui, n'avait jamais été rien d'autre qu'un simple hébergé. Et malgré l'air confiant de Léane qui aimait rappeler à tout le monde qu'elle ne perdait que rarement un procès, Capucine savait que les choses s'annonçaient difficiles.

— D'après l'avocate, le plus important est d'adoucir les mœurs avec le propriétaire. Donc j'ai pris contact avec celui-ci pour lui confirmer que je prenais le dossier à ma charge.

Idriss n'avait vraiment pas de chance. Se retrouver avec deux loyers à payer à sa sortie de prison, ce n'était pas l'idéal.

— Ensuite, étant donné que mon frère est parti et que mon père est mort, elle m'a aidé à écrire mon préavis. Elle a dit que Toulouse étant une zone tendue, je passais de trois mois à un mois, ce qui diminue grandement l'argent que j'aurais à sortir.

Capucine s'en voulut de ne pas avoir pensé à lui dire d'envoyer son préavis. Ça, elle aurait pu le faire.

— C'est une chance que je sois le garant, sans quoi il m'aurait fallu une dérogation.

Oui enfin, l'homme n'était pas encore sorti d'affaire.

— Tu penses que ça va être possible de régulariser les mois manquants en un mois ? demanda Capucine.

C'était ça le véritable problème. Et son côté infirmière avait envie de lui proposer une aide financière. Seulement le petit démon Léane dans sa tête lui rappela que ce n'était pas la chose à faire. Enfin du moins, pas tout de suite.

— Elle m'a également aidé à débloquer le compte de mon père, continua Idriss. Il n'y avait pas grand-chose, mais ça devrait tout de même couvrir une bonne partie des impayés.

Voilà, le petit démon Léane avait eu raison.

— J'ignorais qu'il avait mis de côté pour ses fils. Je lui en ai un peu voulu de nous avoir laissés dans la misère alors qu'il aurait eu de quoi payer quelques paquets de pâtes.

Capucine se contenta de l'écouter. Parce qu'elle ne pouvait pas se permettre de donner son avis sur le père d'Idriss, encore plus qu'il était mort.

— Mais je réalise maintenant qu'il a réfléchi à l'après.

Cela rappela à Cap qu'on en voulait souvent à nos parents et qu'en grandissant, on réalisait qu'on les avait pris en grippe injustement. Bien sûr, cela ne s'appliquait pas à Ondine Locate qui avait un caractère bien trempé. Enfin... Peut-être que si. Enfin, un peu du moins.

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NDA : Quatrième chapitre !

L'histoire avec Léane et la drogue étant du passé, nous suivons Capucine débutant une nouvelle semaine de travail et surtout la jeune femme retrouvant Idriss. Et oui, son personnage est toujours là, et risque de l'être longtemps :)

Comment trouvez-vous l'avancée de leur relation (attention ! Ils se tutoient désormais ^^) ?

Mission célibat 2.0 (Publication très lente)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant