Le commencement

82.8K 3.3K 756
                                    

Bonjour à tous ! J'espère que mon histoire vous plaira ! Je suppose que si vous êtes ici, c'est que vous aimez Wattpad. Mais y en aurait-il qui préfèrent lire sur papier ? Un vrai livre? Si tel est le cas, La Fille Gelée est en vente sur le site de TheBookEdition ! 
Bonne lecture !

— Je vais chercher du foin ! annonça Aïkida à sa mère.

La jeune fille recouvrit ses épaules de sa longue cape noire d'un geste souple et habituel.

— Je prends Mad, précisa-t-elle ensuite au travers du couloir.

— Sois prudente, ne parle pas trop aux étrangers !

Elea sortit de la cuisine afin d'observer sa fille. Malgré tout ce que racontaient les villageois à son sujet, elle était fière d'Aïkida. Elle était le portrait craché de son père.

        La « Fille Gelée ». Tel était le nom que s'amusaient à lui donner les habitants du village. Son physique atypique attirait l'attention et provoquait une méfiance infondée parmi les Oribanais. La moquerie et la discrimination devenaient de plus en plus faciles en ces temps de crises.

        Aïkida attacha ses longs cheveux, blancs comme la neige, en une queue de cheval lisse d'une longueur raisonnable. Ses magnifiques yeux bleus fouillaient le vestibule à la recherche d'une petite sacoche noire et scrutaient les moindres recoins. Une fois dénichée entre maints objets inutiles, la jeune fille la saisit dans ses longs doigts fins et la rangea dans la grande poche intérieure de sa cape. Elle se retourna ensuite et adressa un sourire resplendissant à sa mère. Ses dents, en parfait alignement, étaient d'une blancheur impeccable.

— Je ne parles à personne maman. Tu le sais bien, ils ont trop peur de moi pour m'adresser le moindre mot.

La jeune fille rit jaune en prononçant ces paroles amères.

        Le vent froid lui fouetta le visage lorsqu'elle mit un pied dehors. Se dirigeant vers l'écurie de la maison en rentrant la tête dans les épaules pour se couper du froid, la jeune fille observa une énième fois le magnifique paysage qui s'offrait à elle. Les collines s'étendaient à perte de vue tandis que de petits villages venaient souiller la magnifique verdure du cadre.

        Aïkida ouvrit la porte du box et s'occupa de son cheval noir comme la suie. À la vue de sa cavalière, l'étalon hennit et se mit à remuer la tête, secouant sa magnifique crinière.

— Tout doux mon beau, tout doux.

La jeune fille sella son cheval après l'avoir brièvement brossé, et s'installa sur sa monture avant de se pencher et de murmurer à l'oreille de Mad tout en caressant son flan. La cavalière et l'étalon s'avancèrent finalement à l'extérieur.

        Une fois sortis du terrain familial et après avoir rejoint le chemin de terre, le cheval se mit à galoper et Aïkida s'agrippa à sa crinière. Elle n'aimait pas lui mettre le harnais, préférant le laisser libre de ses mouvements. Ils descendirent la colline qu'eux seuls habitaient et s'approchèrent du village Oribana sous le soleil resplendissant de fin d'après-midi.

        Lorsqu'ils eurent rejoint l'allée principale recouverte de pavés, Mad ralentit son allure tandis qu'Aïkida rabattait sa capuche sur sa tête. Sa longue cape noire flottait dans la brise, donnant un aspect inquiétant à la cavalière, entièrement cachée par le tissu sombre. Après avoir pris une grande inspiration, la jeune fille incita son cheval à pénétrer dans l'enceinte du village.

        Comme à leur habitude, les passants se retournèrent devant cet être atypique alors que les mères prenaient les enfants par la main. Les hommes, quant à eux, posaient une main protectrice sur l'épaule de leur épouse, lançant des regards noirs dans la direction du duo sombre. Aïkida siffla entre ses dents. Ce comportement méfiant l'agaçait.

La Fille GeléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant