PSAUME 73 (72) MAIS ENFIN

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Mais enfin, Dieu est bon pour Israël,

le Seigneur pour les hommes au cœur pur.

Oui, Dieu est bon.

Pas seulement pour Israël.

Pas seulement « pour les hommes au cœur pur ».

Dieu est bon ... pour tous.

Dieu est bon... sans malice,

sans calcul, sans jugement,

sans rien attendre en retour.

Dieu est bon ... Tout entier don.

Présence. Proximité.

Soutien. Pardon.

Oui, Dieu est bon.

Aussi pour les riches.

Même si ça ne me plaît pas beaucoup.

En moi, envie et jalousie.

Les riches ?

Ceux qui affichent le bien-être.

Ceux qui possèdent richesse et pouvoir.

Ceux qui paraissent.

Ceux qui comptent sur eux-mêmes.

Ceux à qui tout réussit.

Ceux qui n'ont pas peur de manquer.

Ceux qui n'ont pas de peine à boucler les fins de mois.

Ceux qui n'ont pas de crainte

pour payer leurs frais de santé.

Ceux qui n'ont pas d'inquiétude pour leur vieillesse.

Ils sont assurés pour tout.

Pour eux, point de tourments.

Rien n'entame leur riche prestance.

De la peine des hommes, ils sont absents.

(Et moi ? Absente ou présente ? Comment ?

Solidaire ou indifférente ? Moi-même touchée ?

Ou fermant les yeux et le cœur ?)

Ils sont absents de leur propre humanité,

absents de leur vulnérabilité,

de leur fragilité, de leur finitude.

Ils sont pleins d'eux-mêmes, pleins de vide !

La violence toujours prête à surgir pour écraser...

Ils choisissent la facilité.

Ils en mettent plein la vue.

Ils prennent des chemins de mal

et cherchent à dominer par la force.

Ils agissent comme s'ils étaient Dieu

et s'aveuglent de discours trompeurs.

C'est pourquoi ils séduisent.

Ils pensent que Dieu ne voit pas,

que Dieu ne sait pas.

Sans soucis, ils continuent d'entasser,

d'amasser et de s'enrichir.

Mais enfin, quand je vois tout cela

(multinationales, banques, inégalités...),

comment garder un cœur droit

quand je peine chaque jour

dans un travail lourd et monotone

pour un salaire de misère ?

Alors j'ai réfléchi pour tenter de comprendre.

C'était bien difficile.

Jusqu'au jour où j'ai saisi

où ils allaient, les riches !

Mais enfin, ils glissent sur une mauvaise pente,

ils vont vers la catastrophe.

La mort les emporte

sans qu'ils n'emportent rien.

Qui sont-ils alors devant Dieu,

nus et sans solidarités ?

Quand je me révoltais et souffrais,

je me tenais devant toi sans comprendre.

Je restais devant toi, mon Dieu.

Alors tu m'as prise par la main.

Tu vas me conduire,

me guider jusque dans la joie

de ta présence pour toujours.

Tu es mon espérance,

dès ici-bas tout mon désir.

Mon être tout entier brûle,

Tu es mon roc de fidélité,

ma part, mon Dieu pour toujours.

Ceux qui ont compté sur eux-mêmes

sans se tourner vers toi

vont vers la mort.

Pour moi, mon bonheur est en toi,

toi, en qui je me confie,

toi, dont je raconterai les merveilles.


Les psaumes dans mes motsWhere stories live. Discover now