13 - Regardez-le

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Il porte une chemise blanche simple boutonnée jusqu'en haut de son cou, un pantalon gris et des chaussures de costume, ses mains sont attachées par des menottes et maintenues par le policier qui le suit. Il lève la tête à son entrée dans la salle et la balaye du regard avec un petit sourire. Il s'arrête sur mon frère et incline la tête vers lui puis il croise mon regard et je me perd dans le bleu de ses yeux, le temps ralenti, j'analyse chaque mouvement de son visage, son sourire qui s'élargit un peu plus, les plis de ses paupières qui se forme, ses yeux qui brillent doucement et son regard, chargé d'émotions.

Il s'assoit devant nous accompagné de ses deux gardes, je remarque que la racine de ses cheveux est rouge. C'était donc une coloration..

Les murmures s'élèvent dans la salle, le juge frappe avec son marteau afin de rétablir le silence et invite la partie des demandeurs : l'état qui accuse Dabi ; d'avancer les informations qu'ils détiennent sur lui, à s'exprimer. Les heures défilent alors que les méfaits du bleu sont exposés précisément et accompagnés de preuves, le ciel s'assombrit. Assis devant nous, il hoche simplement la tête comme s'il se remémorait ce qu'il avait fait. Vient ensuite le tour de la défense, il commence à parler doucement, exposant toute sa vie, se mettant à nue face à des centaines de personnes, n'omettant aucun détail, dévoilant son passé traumatisant, sa prétendue mort et sa descente aux enfers. Puis la rencontre avec ceux qu'il appelle avec douceur ''les vrais héros''. Après avoir fini, le juge nous offre la parole, je commence mais ma voix tremble, se brise, mon frère serre ma main et commence à raconter les moments qu'il a pu vivre avec Dabi. Il le dépeint de manière juste, sans aprioris, dévoilant la vérité la plus pure et les émotions liées à chaque instant qu'il présente. Un silence de plomb s'abat sur la salle quand le juge me demande de prendre la parole, je me racle la gorge et me lève en tremblant.

"La première fois que j'ai rencontré Dabi il se battait contre Endeavor. Il n'attaquait pas sans aucune raison, chaque geste étant porté par la haine que son père Monsieur Todoroki a créée lui-même. Ses yeux reflétaient une grande souffrance, la même souffrance qui brille dans les yeux de mon frère ou les miens lorsque notre alter est poussé à bout. J'ai donc pris la décision de l'aider, car pour moi, il était et est toujours la personne à aider ici même. Ça n'enlève en rien les meurtres et morts collatéraux qu'il a pu commettre mais... Une douleur aussi forte doit être atténuée si l'on ne veut pas dérailler. Je me perds...La seconde fois où je l'ai vu nous avons partagé un moment doux et nous avons beaucoup parlé, j'ai découvert que c'était un homme bon dans le fond, qui s'émerveille de petites choses de la vie dont il a été privé du fait de sa fausse mort. Ce soir-là, il m'a même sauvé la vie lorsque j'ai poussé mon alter à bout, il aurait pu me laisser mourir et personne n'aurait jamais pu l'en inculper."

Je continue de décrire les autres moments où nous nous sommes vu, le camp d'entraînement, puis le soir de son arrestation, ma gorge se noue, je sens mes émotions enfler dans mon cœur, je presse ma main sur ma poitrine, des filets d'eau s'échappe de mon corps et se dirigent vers le sien alors que je reprend, la voix déformée par la douleur dans mon cœur :

"L'avez-vous déjà vu dormir ? Sourire ? Se battre pour quelque chose qui lui tient à cœur. Il est fort, si fort. Avec la haine qu'il gardait en lui, la douleur à chaque utilisation de son alter, c'est impressionnant qu'il soit parmi nous. Aucun de vous ici n'est assez fort pour supporter un quart de la douleur qu'il ressent. C'est un jeune homme de 20 ans qui lutte pour sa vie depuis ses 3 ans. Il croit en les héros, il veut aider les plus jeunes à devenir de bonnes personnes. Tout comme moi et mon frère, il croit en les vrais héros, qui sauvent tout le monde, tout ceux dans le besoin, même ceux qui ne le crient pas, qui le cachent. Combien sont-ils à cacher leur souffrance chaque jour ? Qui sont ces héros qui décident de ne pas sauver tout le monde ? On m'a reproché de mettre ma vie en danger pour sauver, sans aucune réflexion je le referai, car je ne mourrais pas, pas avant d'avoir sauvé les milliers d'enfants qui continuent à souffrir de leur alter. Pas avant d'avoir compris chaque vilain et de l'avoir aidé du mieux que je puisse."

Dabi tourne son visage vers moi, un sanglot s'échappe de ma gorge, comme je suis heureuse de le voir.

"Regardez-le...La pureté de son regard, la force de ses flammes, la détermination de ses actions, il est plus fort que n'importe qui d'entre-nous, il a réussit à détruire la haine qui le ronge depuis son enfance. Il a réussi à rester lui-même, un enfant, un jeune homme, sans perdre son humanité."
Je relève la tête, plongeant mon regard dans celui du juge, j'inspire profondément :
"Qui suis-je si, en tant qu'apprentie héro, je ne protège ni n'encourage pas les gens qui garde et chérisse leur humanité. Dans ce monde en proie à la destruction pour des conflits, je pense que ce jeune homme pourrait bien tous nous éclairer sur leur gestion et leur résolution. Dabi ? Quoi qu'il se passe, je t'attendrai, pour essayer, j'ai confiance en toi, et bien plus."

Je me rassoie, le feu me monte aux joues, mon frère caresse doucement mon dos, les yeux de Dabi brillent une seconde avant que le juge ne le rappelle à l'ordre et lui demande de se tenir droit. Avant de dire qu'il en avait assez entendu et qu'il levait la séance, la seconde partie du procès se déroule le lendemain avec la seule présence des avocats.

 Avant de dire qu'il en avait assez entendu et qu'il levait la séance, la seconde partie du procès se déroule le lendemain avec la seule présence des avocats

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Save them (Dabi x reader)Where stories live. Discover now