Chapitre 8 : L'invité

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[TW: Maltraitance]

Mélusine était vivement intéressée par ces légendes. Surtout quand elles évoquaient des mondes parallèles. S'il existait des "passages", il existait des moyens de voyager d'un monde à l'autre et donc, de rentrer chez elle. Elle sursauta au coup de tonnerre, haussa un sourcil, intriguée, en remarquant les grattements et ferma son livre avant d'aller ouvrir.

Elle trouva Erion, qui semblait faire très attention à ne pas abîmer la porte. Dès qu'il la vit, il aboya joyeusement et tourna sur lui-même. Mélusine ne put retenir un petit sourire et lui caressa le crâne. Elle commençait à comprendre que le chien n'allait et venait pas par hasard. Il devait sans doute venir la chercher. Elle ferma la porte derrière elle.

- Je te suis.

L'animal se permit un très léger coup de tête, très contrôlé, contre son bras avant de commencer à marcher, ses griffes cliquetant sur le sol. Il l'emmena dans le salon où ses hôtes l'avaient accueillie à peine quelques heures plus tôt. Pour l'instant, il n'y avait que Phynia qui parlait avec Loïc du menu de ce soir. Les talons de Mélusine l'annoncèrent avant même qu'elle n'apparaisse. Elle s'installa et attendit poliment que Phynia termine de parler. Le cuisiner, ou du moins il semblait l'être, hocha une dernière fois la tête et s'absenta après un petit signe vers Mélusine. Phynia rajusta ses propres cheveux par réflexe alors qu'Erion se couchait là où son Maître s'asseyait en temps normal.

- Merci d'être venue. Tonnerre vient d'arriver, mon époux et Zwen sont allés l'accueillir. Je n'étais pas sûre que voir son dragon ne soit pas un peu trop d'émotions pour votre premier jour.

Mélusine sourit doucement.

- C'est très gentil de votre part. Si ça peut vous rassurer, je suis d'un naturel assez curieux et ouvert d'esprit, je vis rarement les découvertes comme de mauvaises expériences.

- J'en suis rassurée. Cependant, il vaut mieux que vous rencontriez cette bête aux côtés de Zwen plutôt qu'auprès de Tonnerre. Il aime les démonstrations de force... Et je ne tiens pas à ce qu'il y ait des troubles, même accidentels, dans la forêt. Ça angoisse les créatures.

Mélusine nota que Phynia semblait accorder plus de confiance en Zwen que son mari. Elle se demandait quelle était la cause de cette rancœur. Mais elle se demandait également quel type de créatures pouvaient se trouver dans les bois.

- Je vois... Quel genre de créatures se trouvent dans la forêt ?

Elle tourna la tête en direction du couloir, intriguée, en entendant des rires rauques se rapprocher. Les deux hommes venaient de rentrer et traînaient un peu avant d'arriver au salon.

- Des centaines de races de saletés que nous tenons éloignées du monde humain. Je pense que vous en dire les noms ne vous aiderait en rien... Mais dans les plus proches des espèces "existantes", nous avons les rats des marais et les libellules. Les rats peuvent vous arracher un membre en quelques secondes et les libellules peuvent briser les pierres avec leurs dards et sont très vives malgré leur taille.

Mélusine écouta attentivement, comprenant un peu plus pourquoi on lui avait déconseillé de s'aventurer dans la forêt. Le Maître entra enfin dans le salon, suivi par son invité, un grand homme à la peau caramel. Il avait de courts cheveux bruns et des yeux jaunes perçants. Il portait un costume un peu usé avec quelques pièces remplacées par des bouts d'armure en cuir noir. A croire qu'il était prêt pour le combat. Zwen rentra, bien trois mètres derrière eux, le visage baissé, du sang à la commissure des lèvres qu'il se dépêcha d'essuyer quand Phynia lui fit un signe discret.

L'attention de Mélusine fut détournée par l'arrivée de Monsieur, du fameux Tonnerre, et... elle fronça les sourcils, inquiète, en voyant Zwen saigner. L'avait-on... maltraité sans raison ? Elle se crispa et se retint de se lever pour se diriger dans sa direction et demander ce qu'il s'était passé. C'était difficile, mais se dire que cela ne ferait qu'empirer les choses l'aida. Elle se leva tout de même pour se présenter au nouveau venu.

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