Rainy Day |ᶜʰᵃⁿᵍˡⁱˣ

3シ︎ɴᴏᴛ ᴍʏ ғᴀᴜʟᴛ

☂︎ ʜᴇᴀᴛʜᴇʀ ☂︎

ᴄᴏɴᴀɴ ɢʀᴀʏ

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Recroquevillé sur le canapé, ses orteils se crispaient contre le tissu. Ses fines mains ne servaient plus qu'à essuyer ses larmes, qui ne cessaient de se déverser le long de ses joues, normalement bien trop fragiles pour supporter ces torrents monstrueux. Il ne souhaitait qu'une chose, partir d'ici, et vite. Malheureusement il ne pouvait bouger. Il était comme...complètement tétanisé, perdu.
Ces cris lui transperçant les tympans n'en finissaient pas. Ils s'apparentaient à des vagues, s'en allant avant de réapparaitre plus violemment. Seulement ces vagues, Felix voulait qu'elles disparaissent. Il voulait s'éloigner de cette eau qui se rapprochait sans cesse de lui pour l'engloutir, et le noyer dans cette culpabilité d'être la cause de tout ces remus.

Qu'avait-il fait pour mériter cela ?

Lui qui avait pourtant toujours été ce garçon sage et silencieux, celui qui ne dérangeait jamais personne, encore moins ses parents.

Qu'avait-il fait pour souffrir de cette orientation qu'il n'avait pu choisir ? Ce n'était pas sa faute...

s'il aimait les garçons.

Cependant, il faut croire que contrairement à sa mère, qui elle était déjà au courant, son père ne l'avait pas vu d'un bon œil du tout. Il avait vrillé. Complètement. La pauvre mère tentait vainement de le calmer tout en défendant son fils qui lui, était terrifié. Il n'avait jamais vu ses parents se disputer de la sorte, qui plus est par sa faute. Voilà qu'il s'était fait prendre par les vagues, la noyade non loin de lui.

Il y eut un moment, où Felix éloigna ses mains qui cachaient son visage trempé d'eau salée. Ses pieds se posèrent sur le parquet, il se leva, puis se dirigea vers son père, à côté de sa mère. Tête baissée, son regard était vide. Le courant de la mer était trop fort. Il ne pouvait plus revenir sur la terre ferme, et se fatiguait à vouloir rester la tête en dehors de l'eau. Un de ses genoux se posa sur le sol, le suivant arrivant par la suite. La jeune femme éclata en sanglots, lui suppliant de ne pas faire ce qu'il avait en tête, que ce n'était pas sa faute.

Malgré tout il ne l'écouta pas, posant ses mains au sol avant de s'abaisser, afin de présenter ses plus sincères excuses à celui qu'il avait toujours appelé papa. Celui qui pour sûr, n'allait plus l'aimer pour le restant de sa vie. Il était comme ça après tout...radical.

« Excuse-moi je t'en supplie... » Avait-il chuchoté.

Le claquement des gouttes de pluie sur les fenêtres de l'appartement n'était plus que l'unique son comblant ce long silence qui avait suivi ces quelques mots. Plus de cris, plus de sanglots, seulement la pluie.

Toujours dans sa position, Felix ne pouvait voir quelle expression son père avait prise. Il pouvait seulement entendre cette dernière phrase.

« Je peux pas croire qu'un déchet comme toi soit mon propre fils. Tu ferais mieux d'aller crever en enfer. »

Comme lui, sa mère eut l'impression qu'un poignard venait de perforer son cœur. Il resserra les poings, le visage de nouveau trempé, tandis que celui qui venait de prononcer ces paroles poignantes sortait de l'appartement, seulement accompagné de son manteau. Ni elle ni lui ne tenta de le rattraper, bien trop secoués par ce qu'il venait de se passer. La jeune femme se précipita sur son fils pour l'enlacer, le serrant le plus fort possible. Leurs larmes se complétaient.

La pluie comblait toujours ce silence de mort, quand un grondement se fit soudainement entendre. Il attira leur attention, les faisant se positionner à la porte fenêtre menant à leur balcon. Ils regardaient l'eau qui s'écoulait sans ne jamais s'arrêter, provoquant un sentiment d'apaisement intérieur. Puis dans les quelques secondes qui suivirent, c'est la foudre qui frappa. Felix la trouvait belle... Impressionnante, certes, mais belle. Elle ne tarda pas à recommencer, seulement cette fois c'est beaucoup plus proche qu'elle frappa, surprenant le blond qui préféra rejoindre sa mère sur le canapé.

Il posa sa tête sur son épaule, elle lui caressa la nuque de sa fine main. Les deux fermèrent les yeux, puis s'endormirent presque aussitôt. Ils ne pouvaient s'empêcher de s'inquiéter pour le père parti plus tôt, mais leur conscience leur disait qu'il devait sûrement avoir rejoint un ami pour la nuit, qu'il serait de retour le lendemain. Oui, il serait de retour. Felix en était persuadé, ce qui lui permit de s'endormir l'esprit plus tranquille.

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