Realm Breaker- 1 - Illusions Perdues

Chapitre 22-Seul à seule

Ainsi, avant de m'obliger à changer d'avis. Je fermais la porte d'un bras tout en m'avançant jusqu'à être près d'elle. ''Je vais rester.'' Je lui souriais à pleines dents alors que la gêne s'emparait d'elle à nouveau. Elle hochait la tête en m'invitant à m'assoir sur l'une des chaises près du feu alors qu'elle prenait déjà place sur celle juste à côté. La curiosité l'emportait alors que je lui demandais ce qui s'était passé après qu'ils m'es jeté dehors. Heureusement, elle sembla contente de m'en parler et j'étais content de l'écouter. Maintenant je pouvais comprendre l'origine de toute cette perte d'énergie. Cela ne me réjouissait pas, mais ces pouvoirs étaient encore nouveaux. Il lui fallait un temps d'adaptation et de la pratique. Une fois qu'elle eut terminé, elle essaya de m'arracher de l'information sur ce qui m'était arrivé. ''Sage, ça ne vaut vraiment pas la peine.'' Déclarais-je en continuant d'essayer de la convaincre de ne pas vouloir l'entendre. Mais au bout d'un moment, je cédais et lui racontais. Je choisis avec attention mes mots et comment je lui racontais pour ne pas trop la choquer, mais je vis dans ses yeux et dans son expression faciale les émotions passer à tour de rôle. À chaque fois que je m'arrêtais en lui disant que le reste n'était pas important ou que je ne voulais pas qu'elle ait à l'entendre, elle s'obstinait. Elle me jeta même le coussin qui se trouvait derrière son dos au visage. Ce qui me fit rire alors que je l'avertissais d'un ton joueur—''Si j'étais vous, je ferais attention mademoiselle.'' L'atmosphère s'était adoucie entre nous et je ne voyais pas du tout le temps passé alors que je recommençais mon récit là où je l'avais laissé.

''C'est pour ça que tu ne voulais pas me voir lorsque tu es revenu.'' Murmura-t-elle pour elle-même lorsque j'eus terminé. Je voulais la rassurer que ce n'était pas le cas, mais je devais choisir mes mots. Au lieu de quoi, je ne fis que hocher la tête. Je voulais la rassurer et lui dire la vérité. Que ce n'était pas de ça faute. Que j'y retournerai volontiers si cela pouvait lui permettre d'être en sécurité, mais je ne pouvais pas franchir cette ligne. Même si j'appréciais chaque secondes passé à ces côtés, je savais au fond que je n'aurais pas dû rester. J'ignorais de nouveau ce sentiment. Essayant de lui changer les idées, je me levais et lui annonçais que j'allais nous chercher quelque chose à boire. Ces yeux s'éclaircirent de joie alors qu'elle s'exclama—''Oh pourrais tu me ramener quelque chose à grignoter ?'' Je hochais la tête avant de sortir et de me rendre à la cuisine. Tout au long, je ne pouvais que penser à cette familiarité entre nous qui s'était tissée au fil des semaines et à comment j'essayais de me battre contre elle-même si j'avais souhaité la voir se développé depuis le premier jour. Si nous avions été tous les deux de simples êtres humains, tout aurait été si simple.

Une fois les choses en main je revins sur mes pas en chassant mes pensées. Je devais simplement me convaincre que je l'aidais en ce moment. J'entrais en tenant habilement les choses d'une main et refermant la porte de l'autre avant de rapidement remarquer qu'elle s'était endormie. Je déposais le tout sur la petite table entre les deux bancs et l'appelait doucement. Je m'agenouillais devant elle en essayant de voir son visage derrière ses cheveux qui étaient tombés devant celui-ci. Hésitant, je levais une main et dégageais les mèches derrière son oreille en m'attendant à ce qu'elle se réveille soudainement. Heureusement, elle dormait déjà profondément. Sa respiration était lente et normale. Je savais que la meilleure à faire serait de simplement la laisser se reposer, seule, mais je ne pouvais pas m'empêcher de la soulever de la chaise et de la déposé sur son grand lit. Au moins, elle n'aurait pas mal à son réveil. Je soulevais les couvertures et les enveloppais autour d'elle. Elle gigota un moment en se déplaçant plus confortablement et je retins mon souffle même si je savais qu'elle dormait toujours. Sur un coup de tête, je me déplaçais de l'autre côté du lit et m'assoyais à ces côtés en la regardant se reposer tranquillement. L'envie était trop forte alors je cédais à nouveau en passant distraitement ma main dans ses cheveux. Le temps passa et la fatigue se pointa le bout du nez. Au lieu de m'en servir comme porte de sortie, je suivis mon envie de rester et je m'endormis.