PROLOGUE

804 41 18
                                    


PDV CAMILO

Il y a des jours où je me réveille avec le sentiment que l'existence me pèse comme une chape de plomb. Tout me semble vain, sans issue, et tout ce que j'entreprends est voué à l'échec. En même temps,
il suffit que pendant ce genre de journée je reçoive un compliment, que quelqu'un m'approuve ou m'encourage, et j'ai alors l'impression que je pourrais soulever des montagnes, résoudre n'importe qu'elles difficultés avec le sourire. Dans l'autre sens, c'est la même chose. Il suffit d'une critique, d'un seul mot ou d'un seul regard, pour me faire tomber au fond du trou. Alors je me retire complètement, je romps tous mes contacts, je m'enferme dans ma chambre pendant de
longues heures, je ne dis plus rien, on ne
peut plus m'atteindre.

Et puis, il apparaît. Dans les pires moments
comme dans les bons. Il est toujours là, quelque part. Je l'entends, il est présent et je ne peux
pas le nier. Il fait bel et bien parti de moi.

Alors que je me trouvais devant l'un des nombreux miroirs que contenait ma chambre, je le vis, lui.
Il était revenu.

- Carlos..

Il sourit simplement. Le sourire que je hais tant.

- Camilo.

En seulement quelques secondes, mon poing atterrit contre le miroir qui se brisa sous le choc. Un liquide rouge coule alors de ma main, et je regarde mon reflet, désormais indicible. Je reprends mon souffle.

Ce n'est rien.

Je rentre dans ma salle de bain, et essuie délicatement le sang qui régnait sur ma main.
En réalité, ça faisait mal, mais je ne laissais
rien paraître. J'enroule un bandage qui trainait
dans l'un des placards autour de ma main et rejoignis mon lit. Je m'allonge dedans, rabattant correctement la couverture et m'endormis rapidement en essayant de vider mon esprit
de toutes ces atrocités.









——

Mal de vivre Where stories live. Discover now