Il y a quatre ans...
Chûya était assis à la table de sa cuisine, un verre de vin rouge à la main. La pièce était plongée dans l'obscurité, il était tard. Il se plaisait dans cette atmosphère morose, sombre, ou peut-être y était-il juste habitué, il y vivait sans arrêt après tout, même de jour.
Il appréciait le goût de la boisson qui glissait le long de sa gorge. C'était une soirée comme les autres, pourtant, il avait comme un mauvais pressentiment, l'impression, qu'il aurait préféré ne pas avoir, que quelque chose s'était passé.
Il était rare qu'il ait ce genre de ressenti en pareilles circonstances, chez lui, seul. Une fois, il en avait eu une et n'en avait connu son origine que plusieurs heures plus tard, lorsqu'il avait appris qu'un certain maquereau s'était jeté dans le fleuve dans le but d'en finir et avait bien faillit réussir, sans doute sa tentative la plus dangereuse à ce jour. Que de fait, il était inquiet, mais plutôt mourir que de l'avouer, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur, à son plus grand malheur.
Ses pensées furent interrompues par des coups donnés sur sa porte. Il regarda l'heure sur son téléphone : 23h47. Qui pouvait bien venir chez lui à une heure pareille ? Il se leva et sortit de sa cuisine pour se diriger vers son entrée. Il ouvrit la porte et fût soulagé de trouver derrière, son partenaire du Double Noir. Soulagement qui disparut bien vite à la vue de la mine défaite de Dazai. Ce dernier avait la tête baissée, les yeux perdus dans le vide, jamais Chûya ne l'avait vu comme cela, perdu, triste.
- Dazai ?! Mais qu'est ce que tu fais ici ?
Le rouquin s'efforçait de paraître agacé comme à son habitude mais dans sa voix transparaissait l'inquiétude qu'il ressentait vis-à-vis de cet homme qu'il connaissait malgré lui par cœur.
- Chûya... prononça-t-il dans un murmure presque suppliant sans oser lever les yeux vers son collègue.
Le susnommé, confus et ne sachant pas quoi faire, se décala pour laisser le suicidaire entrer. Le plus grand avança machinalement dans le domicile de son ami pendant que celui-ci fermait la porte derrière lui.
C'est à ce moment que Chûya remarqua ses mains recouvertes de sang, le sien dans ses veines ne fit qu'un tour et il s'exclama :
- Bordel, t'es blessé ?!
Instinctivement, il se précipita vers lui pour tenter d'apercevoir d'où provenait tout ce sang. L'autre restait silencieux, ce qui inquiéta encore davantage le plus petit.
Soudain, il releva la tête du jeune homme face à lui de deux doigt sous son menton et eût le souffle coupé de voir ses yeux d'un naturel joueur et ses joues imbibés de larmes.
- Dazai, parle-moi s'il-te-plaît ... Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-il en ne trouvant pas de blessure -physique- visible sur le corps de son partenaire.
- Odasaku ... Chûya ... Il est ... Mori m'a empêché de...
Il haletait, peinant à exprimer ce qu'il s'était passé, son souffle était saccadé et il avait l'impression de ne plus pouvoir respirer correctement. Face à sa détresse évidente et dans une impulsion qu'il ne saurait expliquer, Chûya vint déposer sa main droite sur la joue de son homologue et en essuya les larmes à l'aide de son pouce. Dazai se détendit à son contact et arriva enfin à formuler une phrase compréhensible.
- Il est mort dans mes bras,... c'est son sang, pas le mien...
Et il éclata en de lourds sanglots sous le regard médusé du roux. Le cœur de celui-ci se serra, l'entendre et le voir pleurer lui était insupportable. Il avait l'impression que chaque larme qui coulait de ses yeux bruns étaient des lames qui lui transperçaient le cœur.
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Soulmates ~♡OS Soukoku♡~
FanfictionDes ennemis ? Des amis ? Des âmes-soeurs ? Comment les décrire ? Nul ne le sait. Une évidence pure pour leur entourage, une idée inconcevable pour eux. Depuis leur rencontre toujours confrontés, pourront-ils mettre de côté leur fierté, pour un jour...
