Chapitre 13

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Elle se réveilla le lendemain, la tête lourde. Ses mains étaient douloureuses, comme tous ses muscles. Elle se rappelait vaguement de ce qu'il s'était passé la veille. Elle se rua vers la salle de bain et vomit. La tristesse de perdre son père était dure, horrible. Il avait peut-être été cruel, violent, mais un père reste un père. Il t'a créé, il t'a forgé, ton père même si tu le hais, fait partie de toi. Maoï venait de perdre une partie d'elle.

Elle se releva de la cuvette et se mit devant le lavabo, regardant sont reflet. Elle était laide. Elle passa de l'eau sur son visage, et commença à attacher ses cheveux en deux tresses collées, comme sa mère le faisait quand elle était petite.

Elle enfila un jean large noir avec un crop top, et un gilet que Mikey lui avait passé. Elle eut un moment d'hésitation. Sa mère aurait voulu qu'elle s'habille bien. Elle sortit une jupe. Elle la posa d'un coup, comme si ce simple vêtement l'avait brulée. Elle n'aimait pas se mettre en valeur, il n'y avait rien à mettre en valeur, à part des muscles un peu trop développés pour une fille. Elle se brossa les dents énergiquement pour faire partir le goût ignoble de la bile.

Elle se regarda une nouvelle fois dans le miroir, et s'exerça à sourire. C'était dur. Alors elle fit comme à son habitude, elle poussa les sentiments au fond d'elle. Se forçant à oublier, laissant sa douleur pour plus tard. Exprimer sa douleur était pour les faibles de toutes façons.

Elle regarda le calendrier, on était le 5 août, le jour de la fête. Comme chaque année, la jeune fille avait prévu d'emmener sa grand-mère. Celle-ci aimait tant sortir, c'était très compliqué vu là où elles habitaient et son état de santé. Aujourd'hui elle n'avait pas envie, mais la pensée seule que ça rendrait sa grand-mère heureuse la fit s'activer. Elle souffla, elle se força à avoir des pensées joyeuses, se mentant à elle-même. Elle choisit de se concentrer un point joyeux : le Toman avait été ressoudé. Cette simple pensée la fit se sentir un peu mieux. Elle chercha à éviter toute pensée concernant son père en préparant sa grand-mère, elle continua de penser au Toman, sa seule source de lumière, sa famille. La rumeur disait que c'était grâce à Takemichou que Mikey et Draken s'étaient réconciliés. Elle ne pensait pas qu'une larve comme lui puisse faire ça, mais elle en était ravie. Son discours avait dû jouer, mais avant même que la rumeur s'étale, elle l'avait éteinte. Elle ne voulait pas être le centre de l'attention.

Quand elle finit de préparer sa grand-mère, elle descendit son fauteuil roulant en bas de l'immeuble avant de remonter pour porter sa grand-mère jusqu'en bas. Le fauteuil était plus lourd que la vielle femme à qui la vie avait enlevé toute la graisse. Avant de la porter, elle lui sourit :

- Coucou Mamie, aujourd'hui c'est la fête, on va te sortir.

- Merci Grenadine ! 

- Mamie, c'est Maoï. 

Elle la prit délicatement dans ses bras. Elle fut soulagée de voir qu'elle ne se débattait pas. Elle prit son habituel sac, et claqua la porte derrière elle. Et elle la descendit péniblement trois étage plus bas. Elle traversa les rues à grande vitesse, même si évidement un fauteuil roulant dans ces rues, c'était risqué. Et bientôt un groupe passa. Il s'adressa a Maoï avec un sourire.

- Donne ton fric ou on défonce ta petite grand-mère.

La jeune fille réfléchit quelques secondes, puis sortit une dague de son sac. Si Maoï était forte en combat, une fois avec une dague elle était inarrétable, et ça, le quartier l'avait appris. Au moment où elle la sortit, un commerçant sortie et posa sa main sur son épaule.

- Laisse la gamine et sa grand-mère tranquille.

- Mais c'est-

- Ne discute pas. A plus Maoï.

Une larme, un sourire, un espoir Mikey X OcWhere stories live. Discover now