• 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐱 𝐡𝐮𝐢𝐭

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- Sous les feuilles d'un chêne, je me suis fait sécher...

L'instinct maternel.

Il fait référence au lien émotionnel et à l'attention qu'une mère ressent envers son enfant, c'est un sixième sens chez les mères qui détecte automatiquement la détresse et le malheur qui se lit dans les yeux de leurs enfants. Un sentiment d'insécurité qui submerge tout son être quand elle sent le danger rôder près de son enfant.

C'est donc avec expérience que je conclus que Déborah Stewart, ma mère, ne possédait pas ce sixième sens. Ou qu'on le lui a ôté. Où qu'elle s'en fichait royalement. Elle se fichait de moi alors pourquoi moi je devrais lui rendre régulièrement visite ? Pourquoi ?

J'étais à ses yeux un raté, elle me le répétait assez souvent. Un petit rater.

- Sur la plus haute branche, un rossignol chantait...

Oh si vous saviez ce que j'ai envie de lui dire là maintenant...

« - Salut maman, c'est moi, Kyle. Ton raté de fils. Sais tu que je suis le seul survivant dans cette famille ? Le seul en vie avec toute sa tête. Sais tu que tu n'est plus rien, personne. Ton homosexuel de mari est mort et toi tu n'es qu'une folle. Dit moi maintenant ma chère maman, qui sont les ratés ? »

Mais je ne peux pas lui dire ça. Si je suis venue aujourd'hui, c'est parce que c'est son anniversaire et Brianna aurait sûrement voulu que je vienne. Elle aurait voulu que je vienne lui rendre visite chaque jour. Que je lui raconte tout ce qui se passe à l'extérieur. Que je la prenne dans mes bras pour sentir sa chaleur. Que je ne l'abandonne pas... Mais honnêtement, c'est trop demander.

- Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai... Continuais-je pour retenir son attention.

Elle se tourne vers moi et me détaille de haut en bas puis elle écarquille les yeux et ouvre la bouche , surprise.

- Mon petit garçon ! Me dit-elle les yeux pétillants et la voix pleine de surprises.

- Ma petite maman ! Répondis-je sur le même ton en m'asseyant à côté d'elle.

Petite dans le sens où tu es tombée bien bas ma chère mère, petite dans le sens où il ne reste plus rien de la grande et unique Déborah Stewart, petite dans le sens où tu n'es plus personne dans ce monde, maman.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je suis là pour voir à quel point tu es pitoyable. Ahah !

- Tu me manques, maman. Je mens.

- Chante, rossignol, chante toi qui a le cœur gai. Tu as le cœur à rire, moi je l'ai à pleurer...

Elle continue de chanter en enroulant ses doigts autour des miens tout en m'offrant son sourire de folle le plus épouvantable.

Vous vous demandez peut-être, Pourquoi déteste-t-il sa mère comme ça ?

Je ne la déteste pas...

Au contraire, je l'aime. Mais je ressens une puissante satisfaction mentale quand je la vois dans cet état. Quand je vois que les rôles se sont inversés et que maintenant, l'incomprise, c'est elle et pas moi. Celle qui crie au monde en silence, celle qui se bat pour qu'on la comprenne, celle qui à besoin d'aide, du soutien de ceux qu'elle aime, c'est elle et pas moi.

| 𝐄𝐌𝐄𝐑𝐆𝐄𝐍𝐂𝐘 𝐋𝐎𝐕𝐄 |Where stories live. Discover now