makumi anayi ne abidi.

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Et si cet échec m'anéantissait ? Et si cet échec me brisait tellement que je ne pourrais plus jamais me reconstruire, pour le simple et unique fait que j'aie ouvert cette porte ?

Ai-je la force d'ouvrir cette porte ? Ou plutôt, ai-je la force d'affronter ce qu'il se trouvera derrière cette porte ?

C'est beaucoup trop dangereux, Bethany.

Mais... que serait une vie sans danger ? J'en ai besoin. J'ai besoin de savoir. Je dois savoir. Ou le reste de ma vie ne sera qu'un leurre, un mensonge, un mirage.

Je dois absolument découvrir ce qu'il se trouve derrière cette porte.

Je ravale donc ma salive, le coeur au bord des lèvres, battant à toute allure, si fort que je l'entends dans mes tympans.

La main ferme, contrastant avec mon corps tremblant, je la pose sur la poignée de la porte, que je baisse ensuite.

La porte s'ouvre doucement, dans un silence presque suspect. Mais ce silence n'était que le cadet de mes soucis quand mon regard s'est posé sur le lit, sur eux.

Ma poitrine s'est gonflée d'espoir, d'espoir jusqu'au dernier moment. D'espoir que tout ceci ne soit qu'une farce, d'espoir que tout ceci ne soit qu'un rêve, que je me réveillerai, que tout est faux.

Pourtant, quand j'aperçois sa main glisser le long de son torse nu, jusque sous le drap, en dessous de son bassin, je ne peux que voir la réalité en face.

Dès l'instant où il réagit par un grognement, je sens mon coeur se briser en milles morceaux.

Je sens littéralement mon coeur tomber au sol et se briser sous l'impact de la chute. J'entends ses morceaux s'entrechoquer et cogner le sol.

Je la sens, cette douleur vive dans ma poitrine, rugissant comme un lion, me brûlant comme un brasier. Je la sens, cette douleur qui me consume de toute part.

J'ai la sensation que mon être tout entier se déchire de part en part tant la douleur est insupportable. J'ai l'impression que mon âme vient de se faire couper comme on découpe en morceau une feuille de papier avec un ciseau.

Ce n'est pas seulement mon coeur qui est tiraillé, c'est ma personne toute entière. Mon esprit, mon âme, mon corps, tout mon être n'aspire qu'à une seule chose :

hurler de douleur.

Je tentais tant bien que mal de garder le contrôle sur moi-même, mais plus j'essayais et plus la douleur s'intensifiait.

Alors, j'ai décidé de céder, j'ai décidé de m'abandonner à la douleur,

j'ai décidé d'hurler.

Un hurlement assez fort pour réveiller les deux amants en sursaut. Tous deux semblent ne pas comprendre ce qu'il se passe, puis la femme dessine un sourire narquois et satisfait sur ses lèvres, tandis que l'homme reste dans une totale incompréhension, comme si mon hurlement n'avait pas lieu d'être.

Soudain, mon regard se cogne au sien, tout mon être martèle à ce contact visuel. Une part de moi souhaite le prendre dans mes bras et l'autre souhaite s'effondrer.

Car oui, comme je le redoutais, tout venait de s'effondrer.

Absolument tout ce que j'avais rebâti, venait de s'effondrer.

«Start all over again».Where stories live. Discover now