Pogue for Life {Outer Banks - Rafe Cameron}

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸 : 𝚄𝚗𝚎 𝚟𝚒𝚎 𝚍𝚎 𝙿𝚘𝚐𝚞𝚎

Point de vue d'Alya 

Revenir à Outer Banks est bien loin de ce que j'avais pu imaginer... À peine arrivée, voilà que je suis capturée et sauvagement agressée par deux hommes russes violents et complètement fous que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam. Et pour couronner le tout, l'un deux perd patience et me tire dessus lorsque je leur explique gentiment que je n'ai jamais entendu parler du Royal Merchant ! Bonjour l'accueil ! Moi qui avais rêvé rejoindre en descendant du bus mes meilleurs amis et ma sœur pour leur faire la surprise, j'ai eu à la place la chance de me vider de mon sang après qu'une balle ait transpercé ma chair et soit venue se loger dans mon ventre...

Il n'y a pas à dire, c'est un réel plaisir !

Allongée sur mon lit, je ressasse tous les événements marquants qui se sont passés au cours de ces derniers jours : mon enlèvement, mon séjour à l'hôpital, les retrouvailles avec mes parents, mon retour à la maison.

Le tintement de la sonnette qui retentit dans tout le logement me tire de mes pensées. Qui diable cela peut-il bien être ?

Avec difficulté, je me redresse. Je n'ai envie de voir personne... Est-ce si difficile à comprendre ?

Jurant comme un charretier, j'enfile un long pull rose poudré et descends une à une les marches qui me séparent de l'entrée. La distance qu'il me reste à parcourir semble s'allonger au fur et à mesure que j'avance et le moindre effort me paraît insurmontable. J'espère que je ne me déplace pas pour des prunes...

D'humeur exécrable, je jette un coup d'œil méfiant par la fenêtre. À première vue, ce ne sont pas mes ravisseurs. Sachant pertinemment que je ne crains donc rien, j'ouvre la porte.

— Alya ! Je suis si heureuse de te revoir !

— Wheezie ? Mais qu'est-ce-que tu fais là ? m'étonné-je.

— Je voulais prendre de tes nouvelles. J'ai entendu Papa dire à Rose que tes parents étaient venus te chercher et que tu étais rentrée chez toi. Je peux ?

— Oui bien sûr, entre, je t'en prie. Ta famille est au courant que tu es là ?

— Non, j'ai préféré ne rien dire.

— Je comprends, dis-je en refermant derrière nous.

Un sourire chaleureux sur le visage, elle embrasse l'espace qui s'offre à elle. L'attention captivée par les clichés de famille encadrés situés au-dessus de notre petite table en bois sans prétention, elle progresse sur le large tapis à motif tribal qui recouvre le parquet. Puis, prenant sans doute conscience qu'elle a presque fait fi de ses bonnes manières, elle se penche en avant et retire ses chaussures hors de prix.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Oui, je veux bien.

— Je peux te proposer du sirop de grenadine, du coca ou du jus d'orange.

— Du coca, s'il te plait.

— Je m'en occupe, la préviens-je, en me traînant jusqu'à la cuisine.

Sur mes talons, Wheezie me suis ensuite dans le salon avec le plateau contenant nos boissons et quelques confiseries. Pleine de bonne volonté, elle m'aide à m'asseoir ensuite sur le canapé en tissu gris souris.

— Comment tu te sens ? s'enquiert-elle, les sourcils froncés par l'inquiétude.

— On fait aller... Aujourd'hui, j'arrive à plutôt bien gérer la douleur, mais hier, c'était autre chose. J'ai cru mourir, vraiment. D'ailleurs, je tenais à te remercier pour tout ce que tu as fait. Sans toi, je ne serais plus là.