-Alors ? S’impatiente-t-elle. C’est quoi cette énigme ?
-Tu vas être fière de moi ma Nono ! Lui souris-je. J’ai eu ma petite vengeance sur Adam. Deux fois en plus !
-Arrête de tourner autour du pot ! Accouche ! Dit-elle en se frottant les mains telle la sadique qu’elle est.
-D’abord… je lui ai broyé son service trois pièces !
-Noooon ?! Comment ?

Je lui raconte tout dans les moindres détails. Elle est au bord du fou rire.

-Ben dis donc ! Je suis dégoûtée d’avoir loupé ça ! Et… la deuxième vengeance c’est le fait de t’être envoyé son pote ? Me questionne-t-elle en levant un sourcil.
-T’es folle ! Réponds-je outragée. Tu me connais! Tu sais que je ne suis pas du genre à  coucher avec le premier venu ! Franchement, Noémie !
-Ben… oui… mais…
-Quoi ?! Commencé -je à  m’énerver.
-Et bien, vu ton état…
-Quoi mon état ? Commencé-je à m’inquiéter.
-Suis moi !
Elle m’entraîne dans les toilettes, et me met face à la glace. Je suis figée devant mon apparence négligée.
-Tu comprends mieux ce que je voulais dire maintenant ?
-Oh…mon…dieu !

    Je suis toute débraillée ! Mes cheveux sont en pétards, j’ai les yeux brillants et les joues toutes rouges. Ma robe est toute de travers. Et là ça fait tilt dans mon cerveau. Voilà pourquoi Laurent a abandonné! Sauf qu’heureusement, je suis allée directement rejoindre Nono, et je vais pouvoir rectifier mon apparence avant de retourner rejoindre le groupe.

-Effectivement, mon apparence peut prêter à confusion, mais ce n’est pas du tout ce que tu t’imagines !

     Je remets de l’ordre dans ma chevelure en même temps que je lui explique la raison de mon état catastrophique. Une fois mon apparence humaine retrouvée, j’hésite à  aborder le sujet des paris. Comment lui dire, comment va-t-elle le prendre ? J’angoisse… en même temps je n’ai pas le choix. Noémie est ma meilleure amie et je ne veux pas qu’elle se fasse avoir. Je vais commencer par tâter le terrain.

-Et toi avec Bertrand ?
-Oh Chrissy ! Il est… commence-t-elle des étoiles plein les yeux. C’était… indescriptible ! Continue-t-elle en s’éventant de ses mains.
-Oh…
-Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’es pas contente pour moi ? Je te jure ! Il est parfait ! Je sais que tu penses qu’il est trop…
-Non non, l’interromps-je. Ce n’est pas une question d’âge, quoi que, murmuré-je pour moi-même vu l’âge mental qu’il doit avoir pour participer à un jeu si puéril . En fait… ils… leur groupe… Laurent m’a dit… bafouillé-je.
-Sujet verbe complément ! Tu la finis ta phrase ! S’impatiente-t-elle.

    Je vérifie que personne ne nous écoute avant de lâcher la bombe. Heureusement, il y a peu d’affluence, étrange même, cela doit être dû au phénomène « princesse », vous savez, les princesses ne vont jamais aux toilettes, et vu que le club n’attire que ce genre de femmes… bref ! Je me rapproche d’elle et je me lance.
-J’ai beaucoup discuté avec Laurent, et j’ai appris un truc horrible.
-Horrible comment ? S’inquiète-t-elle.
-Horriblement horrible, dégueulasse, infecte ! En fait nous sommes… comment dire… une sorte de pari entre eux.
-Comment ça ? Me demande-t-elle dubitative, ne comprenant pas où je veux en venir.

     J’arrête de tourner autour du pot et lui balance tout ce que Laurent m’a raconté. Son visage change au fur et à  mesure de ma narration, passant de l’étonnement à l’incompréhension, pour finir par une mine de dégoût et de colère.

-Ah le salaud ! Rage-t-elle. Ça ne va pas se passer comme ça ! Et dire qu’en plus j’ai fait le taxi pour ce connard ! Hurle-t-elle folle de rage. Je vais , je vais…
-Calme-toi Nono, essayé-je de l’apaiser en la serrant contre moi.
Tout à  coup je la sens trembler dans mes bras. Un reniflement, un son étouffé, je m’écarte et là elle éclate en sanglots ! Mince !
-Ben qu’est-ce qu’il t’arrive ? C’est pas la peine de te mettre dans un état pareil ! Tu en as vu d’autres, et c’est pas comme si c’était l’homme de ta vie ! Nono…
-…
Elle baisse la tête, hausse les épaules, renifle encore.
-Sérieusement ? Noémie !
-Non, non, dit-elle d’une petite voix.
-Noémie Tiphaine Chabert ! T’as vraiment craqué pour ce dinosaure ? !
-C’est juste que… il était si attentionné, si doux, si…
-Ça suffit ! La grondé-je. Ça ne fait que quelques heures que tu l’as rencontré, tu ne changeras jamais, deux trois mots doux et tu te vois déjà devant l’autel ! Les princes charmants n’existent pas ! Allé reprends-toi !
-Tu as raison ! Il va voir cet abruti qu’il ne faut pas me prendre pour une conne !

    Elle lisse sa robe, remonte ses seins, se redresse et me tire par le bras. Revoilà ma Noémie ! La guerrière est de retour ! Ça va chauffer pour son matricule au Bertrand !

Shaky LoveWhere stories live. Discover now