Les Gardiens Invisibles - Livre 1

Chapitre 1 - La capture

Il est 6h30 quand Philippe se lève. Comme à son habitude, il descend et prépare le café, puis en amène une tasse à son épouse. Il redescend ensuite pour installer la table du petit déjeuner. Il se sert un « jus » et part le déguster dans la future chambre de Chloé où il se fait mentalement un planning des travaux : "d'abord la peinture sur les portes et boiseries. Ensuite coller la fibre, et puis...".
On l'appelle déjà pour le petit déjeuner. Il consulte sa montre : 7h45. Tout le monde est enfin prêt. Une bise aux enfants avec les recommandations d'usage, un baiser à son épouse et le classique "tu embrasseras ta mère pour moi".
Huit heures pile. Cinq quatre trois deux un... Contact, moteur, en route !

Philippe regarde partir la voiture. Il voit ses enfants et son épouse lui faire de grands signes par les fenêtres ouvertes. Un petit coup de cafard l'envahit qu'il tente de combattre en se convaincant que c'est pour la bonne cause. Derniers signes, coup de klaxon. Il se retrouve à présent tout seul.

***

Quelque part ailleurs ....

Au même instant, dans une grande salle, un homme marche de long en large. Il s'agit du commandeur Hankazha.

"Général Broneck, êtes-vous conscient de l'importance stratégique de ce lieu ?
- Oui commandeur mais... lui répond la personne au garde à vous.
- Cela suffit. Si nous sommes découverts ou pire... Je n'ose même pas l'imaginer...
- Je ferais le nécessaire pour que cela n'arrive pas Monsieur.
- Mon Ami, nous travaillons dans l'ombre depuis plus de 5000 ans. Seuls quelques initiés de part le monde connaissent notre existence. Nous devons nous méfier de tout et de tous, continue Hankazha en s'approchant de Broneck. A-t-on des nouvelles de notre agent ?
- Oui Commandeur. À vrai dire, il est difficile de l'approcher. Beaucoup de personnes vivent dans la maison. Nous avons tenté une opération de secours qui a été un échec..
- Et que comptez vous faire Général ?
- Donner cette mission au Capitaine Zymog. S'il en est un qui puisse réussir, c'est bien lui. Il a l'expérience du terrain et ses aptitudes au combat ne sont plus à prouver, affirme Broneck avec assurance. De plus, d'après les dernières informations reçues d'un Spysun, une seule personne réside actuellement dans la demeure.
- Faîtes ce qui vous semble juste Général. Vous avez carte blanche pour cette mission délicate.
- À vos ordres Haut Commandeur.
- Le nouveau transport de troupes est-il opérationnel ?
- Oui Haut Commandeur. Les essais ont été réalisés avec succès, et, comme le dit le sergent Mozec, y'a plus qu'la peinture...
- Contactez le Commandant Traxis de la compagnie Moon pour tout matériel spécial nécessaire à votre mission. Vous pouvez disposer.
- Haut Commandeur". Broneck le salue, fait demi-tour et sort de la pièce.

***

Dans la chambre, Philippe travaille comme un forçat. Les travaux avancent bien : la première couche de peinture est posée, et, pour ne pas perdre trop de temps, il découpe en avance les bandes de revêtement de fibre de verre.
"Demain matin : pose des lés. Dans l'après-midi : couche de peinture acrylique. Comme il fait beau, cela va sécher très vite..."
Réfléchissant à voix haute, il est interrompu par sa sonnerie de téléphone portable.
"Oui allô ?
- Bonjour Amour. Nous sommes arrivés chez Mamie. Jaurais dû t'appeler bien avant mais tu sais... Et toi ça va ?
- Je me sens un peu seul. La maison est toute silencieuse sans vous, mais ça va... Les travaux avancent mieux que prévu. Quel temps vous avez là-bas ?
- Trop chaud. Mais avec le vent on supporte. Ah oui, Mamie t'embrasse. Mon Petit Fifi d'amour je vais te laisser. Nous allons faire un tour à la plage. Bisous (et en murmurant ) je t'aime...
- Moi aussi je t'aime".

Il s'apprête à remettre son portable dans sa poche, quand bêtement il regarde l'heure : 15h00 !! Il n'a pas arrêté de journée ; il en a même oublié de déjeuner. Philippe a assez travaillé pour aujourd'hui. Il se dirige dans la salle de bain et file sous la douche. L'eau chaude le détend. Il termine sa toilette et se dirige vers la cuisine afin de se prendre un encas. Il ouvre le frigo et se prépare un sandwich "juste pour caler !". Son repas fini, il attrape ses clés de voiture et part au magasin de bricolage du coin pour du matériel électrique.
Il ne revient à la maison que vers vingt-et-une heures. En chemin, il a rencontré René et sa femme qui l'ont invité à prendre l'apéritif. De fil en aiguille, de discussions en discussions, il rentre plus tard que prévu. Il se prépare tout de même un plateau télé et part s'installer devant le téléviseur. Il mange avec appétit, certainement à cause du fait qu'il ait "sauté" un repas. Il regarde distraitement le programme diffusé sur la chaîne satellite.
"Même brancher au câble ,c'est vraiment des programmes de merdes !!"
Il prend la télécommande, arrête le téléviseur, met son plateau dans la cuisine et monte se coucher.