Prologue

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PDV Jack

Et je l'avais vue gravir les marches de la résidence, la robe valdinguant dans le monde. J'aurais pu stopper ce moment et tomber amoureux plus de cent fois.

- Elle était magnifique ce jour là tu sais.

La robe bleue, la chevelure blonde et les yeux perçants elle s'était retournée pour m'observer. Un regard absolu, enivrant. Un moment où tout se stoppait, tout s'en allait. D'une beauté à faire pâlir les roses, même les blanches. Tout autour était terne. Elle était belle ; tout était neutre. Elle était majestueuse ; et tout était si insignifiant.
Je voulais la saisir, la cueillir, la retenir.
Elle avait remonté les marches, et était partie. Comme à chaque moment de la vie qu'elle avait ralenti. Elle avait saisi ses yeux, ses pensées et son cœur brisé. Elle était de ces personnes qui vous plantaient ici un soir de printemps, et toute la vie son visage restait ancré.

Un ange serait jaloux, les déesses se cacheraient.

Un long geste de la main envoûtant, et une courbette pour une danse. Le contact du velours sur la peau, les yeux tristes, la bouche douce et neutre. Les notes augmentaient et tout s'éloignait. S'estompait. On voyait la vie, l'amour, la joie. On voyait l'espoir qui envahissait le cœur.


Elle avait noué ses mains autour de mon cœur.

On était remonté, en haut dans sa chambre des délices. Une brise florale nous faisait frissonner. Vous savez on parlait de nos jours heureux, mais au fond c'était peut-être du mal et de la douleur. Mais elle échappait à tout ça, elle glissait entre la souffrance. On arrêtait tout en une pause fatidique du futur. Ce serait ce moment qui déciderait. La clé qui fermerait la prison de la vie et du bonheur.

En se souvenant un instant, on s'évaporait dans les souvenirs. De nos larmes, de nos cris, de nos douleurs, de notre distance, de nos maux, nous étions devenus tout ce que nous sommes aujourd'hui. Les larmes venant sur son visage de porcelaine, le sciaient en de longues traînées rouges sur ses joues. Elle pleurait sous les notes lointaines de la chanson qui nous remplissait les oreilles. On voulait continuer de rêver. On voulait partir tellement loin, décrocher les lumières des étoiles.

J'étais tombé, tombé si loin dans les abîmes de mon être.
Mais on savait, on savait qu'après, tout serait lié.
Et je savais, qu'à l'instant où je l'embrasserais, je serais à jamais lié à elle. Alors, je relevais la tête, et attendais quelques instants. Je savais que mon esprit ne serait plus jamais libre de se débattre. Que tomber amoureux, bouleverserait mon destin.
J'ai cédé au bout du compte.

Et je l'avais embrassé. Tel une fleure elle s'épanouit pour moi, et l'incarnation fut complète.

Je savais qu'un homme comme moi commettait une grave erreur en tombant amoureux. Si seulement un jour je parvenais à oublier que je l'ai perdu.

Et les larmes aux yeux encore aujourd'hui, je rajoute :
Mais ma vie, vieux frère, ma vie devait se dérouler ainsi.


Une douleur m'avait saisi le cœur, m'avait enlacé de ses mains glacées. Les pleurs refaisaient surface. Je voulais oublier son sourire, ses yeux, sa robe bleue, ses geste gracieux, ses joues décharnées, son regard souvent pluvieux. Elle était partie et on ne savait rien.

Elle était partie en me voyant rire. Elle était partie en me voyant sourire. Elle était peureuse, douce, fragile. Elle était partie un soir à jamais. Elle s'était retournée en un dernier baisé. Elle m'avait laissé, délaissé, abandonné, elle m'avait comme planter un couteau dans mon cœur sombre, trop sombre.

Il ne fallait pas que je tombe amoureux, que mon cœur reprenne vie. Je blesse tellement. J'ai fait des choses que je regrette suffisamment, suffisamment pour y repenser tout le temps. Je me souviens de ses yeux dans lesquels je me noyais, de ses mains envoûtantes s'envolant, de son sourire s'estompant et de ses baiser s'en allant. Je me souviens que je m'étais effondré, que ses mains avaient tenté de cacher mes larmes, mais rien n'y faisait. Anéanti, décharné, je ne voulais plus rien, n'aimait plus rien.

Ma vie est difficile maintenant, je ne trouve plus goût à rien.


Le tissu bleu qui valdinguait et sa douceur, ses sourires, ses lèvres rouges et innocentes, tout. Tout était parti. Envolé. La seule envie qui persistait était de la rejoindre, hélas. Pétrifié, je pleurais chaque soir, avec la peur de l'avenir me serrant les entrailles. Chaque jour était difficile, tellement difficile.
Et aujourd'hui, je me suis remis à pleurer avec ses sourires envolés.


Écoute, il faut qu'elle revienne, sinon je ne m'en remettrai jamais.





~

Ce chapitre a été écrit avec l'aide d'une connaissance écrivaine. Merci de votre lecture <3 

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⏰ Last updated: Jan 31, 2022 ⏰

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