¹⁶. début du rêve

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Le lendemain tant attendu arriva enfin. Nishikage eut un mal fou à se concentrer lors des cours, tant il attendait la fin de ceux-ci pour filer à l'hôpital. Il n'en pouvait plus d'attendre de voir Atsushi, il devait savoir comment il allait, comment il s'en sortait. Les dégâts n'étaient pas aussi graves que tous avaient pensés, il n'avait aucun os cassé, seulement une brûlure au bras.

Hiroto attendait déjà ses amis devant le grillage, monsieur n'avait probablement pas assisté aux cours de la journée. Seiya pouvait le comprendre. Tous prirent la route de l'hôpital, et Ame décida de briser le silence, suivit de Hiroto, en parlant de tout et de rien. Sur le chemin, ils passèrent même devant une librairie et prirent un livre sur l'astrologie pour leur ami, qu'il puisse s'occuper dans sa chambre.

Quand ils arrivèrent au point de rendez-vous, Maki-san les attendait déjà, une cigarette quasiment finie entre les doigts. Il était habillé d'un long trench-coat brun, ainsi que d'une casquette noire un peu bombée - qui ressemblait à une sorte de béret - sur la tête, probablement pour cacher une énième catastrophe capillaire. Les cinq adolescents comprirent d'où venaient les folies capillaires d'Atsushi à présent.

Entrant dans l'hôpital, ils furent salués par une infirmière, qui semblait bien connaître Maki-san, les deux se tutoyant. Ses cheveux noués en un chignon parfait lui donnait un visage légèrement sévère avec son maquillage un peu sombre. Mais son sourire rassura les cinq lycéens, qui l'a suivirent sans rien dire jusqu'à la chambre d'Atsushi.

Quand ils arrivèrent vers la chambre, il y avait un attroupement d'infirmiers, et un médecin courut jusqu'à la chambre ouverte, d'où des cris en sortaient. Seiya fut le premier à réagir, bien avant l'oncle de son petit-ami, et courut jusqu'à la chambre, pour assister à un spectacle qu'il aurait aimé ne jamais voir.

Atsushi était debout au milieu de la chambre, en pyjama, en train de se débattre avec deux infirmières. Ses bras étaient sanguinolents, rouges d'un sang écarlate terrifiant. Le sang de Seiya ne fit qu'un tour dans ses veines. Un bout de miroir brisé traînait sur le sol, lui aussi en sang, et le poing d'Atsushi était blessé. Des larmes ruisselaient abondamment sur ses joues, alors qu'il hurlait qu'on le laisse tranquille, qu'on le laisse en finir.

« Atsushi ! » ne put que crier Seiya, presque à bout de souffle devant ce spectacle d'horreur.

Le bleu releva la tête, et son visage se déforma d'horreur. Ses cheveux avaient poussés, et tombaient sur son visage. D'horribles cernes ornaient ses yeux, et ses traits étaient tirés par la fatigue. Il semblait si peu dormir depuis qu'il avait atterri ici.

« S-Seiya…? Qu'est-ce que vous faites là…? » marmonna-t-il, tout bas, alors que ses jambes le lâchèrent et que l'adolescent tomba au sol, ses bras toujours ouverts.

C'est comme si le monde s'était arrêté. Les infirmiers qui tenaient Atsushi se penchaient vers lui, mais Seiya les empêcha de l'approcher, prenant le jeune adolescent dans ses bras, qui fondit en larmes entre ceux-ci. Voyant que son patient semblait se calmer instantanément dans les bras du brun, le médecin demanda à tous de sortir, le temps que le bleu se calme, avant de pouvoir panser ses blessures. Il savait que dans cet état, il ne se laisserait jamais faire.

Ce fut une heure plus tard que le bleu retourna dans sa chambre, assis dans son lit, ses amis et son oncle assis autour de lui. Seiya refusait de lâcher sa main, ce qui ne semblait pas le déranger, loin de là.

Personne n'osait briser le silence. Ame et Haizaki restaient côté à côté, Hiroto tapait son doigt contre son genoux, Fudô semblait presque fusiller Atsushi du regard - à moins qu'il fusillait le vide - et Maki-san regardait le sol. Ce fut le garçon à crête de coque qui finit par réagir :

« Tu nous expliques ton putain de délire ?!

- Fudô ! s'écria Hiroto, suivit de Ame. Fous lui la paix !

- Comment est-ce que je peux faire ça ?! On le sauve de son frère, et il essaye de se tuer ! Mais qu'est-ce qui t'a prit bordel de merde ?!

- Fudô, arrête ça !

- C'est bon Seiya… Souffla le concerné. Il a raison. »

Le bleu releva lentement la tête. Ses cheveux étaient noués en une sorte de queue de cheval lamentable. Plus rien ne semblait habiter son regard, ce qui sembla figer l'autre brun qui avait hurlé.

« Je ne sais pas ce qui m'a prit. Je suis désolé Fudô. C'est juste… C'est juste que je ne supporte plus de vivre, depuis des années. Je ne supporte plus ça depuis la mort de mon père, depuis que Nakio s'est mis à s'acharner sur moi, depuis que ma propre mère s'est mise à m'oublier, à tout laisser passer. Je n'en peux plus de ressentir tout ce que je ressens. C'est trop pour moi… Je ne peux juste plus… »

Le silence se fit.

« Alors s'est comme ça… »

Les regards se tournèrent vers Fudô, qui serrait les poings, la tête basse.

« Il est passé où le Atsushi que je connais ?! S'écria-t-il en se relevant d'un bond. Il est passé où celui qui m'a aidé à me débarrasser de mon père qui violentait ma mère ?! Celui qui veut toujours battre la vie à son propre jeu ?! Qui n'abandonne jamais et ne laisse personne lui marcher dessus, hein ?! Il est où, merde ! »

Et le silence se fit à nouveau, avant que le brun ne quitte la chambre en courant. Hiroto le suivit à la seconde où la porte se ferma derrière son ami.

« Je vais aller le raisonner, il est allé trop loin… Commença Haizaki en se levant. Je suis d'accord avec lui Atsushi, mais je ne peux pas me permettre de te faire la morale comme ça.

- Laisse le Ryouhei. Fit le bleu. Étrangement, il souriait. Je crois que j'en avais besoin. »

Le gris fronça les sourcils, curieux de cette réaction, avant de se rasseoir à côté de sa petite amie. Le patient se tourna vers Seiya, qui pencha la tête sur le côté, inquiet. Il sentit la main d'Atsushi se resserrer sur la sienne.

« Je vais aller en France pour me faire soigner Seiya, mon oncle connait un bon hôpital. Tu veux bien m'attendre ? »

Bien qu'il sentit son cœur se serrer, ses yeux s'humidifier, le brun ne put que hocher la tête. Comment pouvait-il le lui refuser ?

ᴡʜᴇɴ ᴛʜᴇʏ sᴍɪʟᴇ | 𝑵𝒊𝒔𝒉𝒊𝒌𝒂𝒈𝒆 𝒙 𝒐𝒄Where stories live. Discover now