Enfants Loups 2 - Retour à la civilisation (Sterek Omegaverse Fanfiction FR)

Paria

     La matinée touchait à sa fin. Celle du troisième jour. C'était le temps qu'avait prit Stiles pour atteindre Beacon Hills. Le loup à présent homme n'avait eu d'autre choix que de s'arrêter à mi-chemin pour dormir quelques heures, lui faisant perdre un temps précieux, mais il s'était retrouvé accablé par la fatigue accumulée au long de tout ces kilomètres à courir dans la bonne direction. Par moments, il avait même essayé de faire du stop pour éviter d'avoir à faire tout le chemin à pieds et récupérer son retard, mais il avait bien vite abandonné en se rendant compte que le peu de voitures passant sur cette route ne s'arrêtaient jamais pour le laisser monter. Les bus se faisaient eux aussi si rares qu'à chaque fois que l'un d'entre eux le dépassait il était encore bien trop loin de son arrêt pour espérer l'emprunter. C'était donc porté par ses pattes que le loup de sable avait atteint sa ville d'enfance. Beacon Hills.
     Il faisait face au panneau, prenant un moment pour retrouver son souffle déjà perdu depuis des heures. Son corps tremblait de tout l'effort produit mêlé au peu de répit qui lui avait été accordé, ses jambes arrivant à peine à le soutenir. Il n'avait eu d'autre choix que de s'asseoir quelques instants pour récupérer s'il ne souhaitait pas s'effondrer en pleine rue sous son propre poids. Les frissons remontaient jusque dans sa colonne vertébrale, lui provoquant des tressauts irréguliers. Il soupira, posant la main sur son estomac grondant comme le tonnerre pour annoncer sa famine. Peut-être qu'avoir le ventre vide n'aidait pas à sa condition en effet. Malgré l'urgence de la situation, Stiles devait se rendre à l'évidence : Si il se laissait dépérir ça ne ferait que le ralentir davantage dans la recherche de ses fils, voir le conduiraient à l'échec. Il devait avaler quelque chose.
     Il quitta donc son banc, s'engageant dans cette ville qu'il ne connaissait que trop bien. Evidemment, un torrent de souvenirs déferlaient dans son esprit et il se sentit rapidement nostalgique. Il soupira, se rappelant l'épreuve qu'avait été de quitter cette ville pour amener sa famille à la réserve. Jamais il n'aurait pensé à ce moment là qu'il ne reverrait Beacon Hills qu'à ses trente-et-un ans. D'ailleurs était-il persuadé depuis longtemps qu'il n'y remettrait plus les pieds. Mais il était là, bien présent dans cet endroit qui l'avait vu naître et grandir, déambulant à la recherche de sa boulangerie préférée. Mais en tâtant ses poches, il se rappela quelque chose d'essentiel. Les humains ne chassaient pas pour se nourrir, ils achetaient leurs aliments. Et le loup ne possédait aucun argent. Impossible donc de se procurer quoi que ce soit à manger. Désespéré de cette nouvelle, Stiles se frappa la tête contre un poteau téléphonique. Comment allait-il faire? D'ailleurs quelle piste allait-il pouvoir bien suivre pour récupérer ses fils? Son odorat n'était pas très développé, et Beacon Hills c'était grand. Mais si il demandait aux passants des informations sur ses enfants, sans doute les mettrait-il davantage en danger. Personne ne devait savoir que des Hales circulaient librement à Beacon Hills ou les Calaveras en entendraient immédiatement parler. Ces rapaces avaient des yeux et des oreilles partout.
     Une frayeur envahit l'homme en constatant que sur le poteau où il venait de frapper sa tête, une affiche indiquant le nom de "Caleb" et représentant son presque parfait portrait robot. C'est alors qu'il se rappela les quelques autres papiers du même genre qu'il avait entre-aperçu sur son chemin sans y prêter plus attention que ça. Il arracha celle-ci de son présentoir, la serrant sans sa main. C'étaient des affiches officielles de police, non? Ce qui voulait dire qu'il avait été vu, et sûrement aussi par son père. Le Shérif. Stiles déglutit bruyamment, la salive ayant du mal à se frayer un chemin dans sa gorge. Il allait devoir se rendre à la station au grand galop. Caleb n'y était sans doute plus, mais il obtiendrait sans doute de plus amples informations sur sa position. Il rangea le morceau de papier bien plié dans sa poche puis reprit sa course jusqu'à sa nouvelle destination.
     Il se stoppa non loin de la porte d'entrée, se rappelant qu'il y avait un certain hic qui allait se présenter. Stiles Stilinski était probablement sensé être mort. Heureusement, même si il n'avait pas de miroir, il savait que son physique était différent aujourd'hui. Ses cheveux étaient plus longs, sa barbe existante, et son corps plus robuste. Il arborait sans aucun doute l'aspect d'un adulte désormais. Mais il devait tout de même mentir sur son identité tout en obtenant le droit de rencontrer le Shérif. Il chercha un moment, puis opta pour se présenter comme un autre membre de la famille. Ça pourrait même faire passer la ressemblance comme valide et non suspecte. Il entra donc dans la station et se dirigea jusqu'au comptoir où une jeune femme à l'air énervée se tenait, prête à recevoir. Il se racla la gorge, tirant son col pour tenter de dissiper son malaise.