Rires et cauchemars

Fabienne l'Italienne

Fabienne n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait, mais elle commençait franchement à paniquer. Elle était dans une sorte de cage surveillée par des soldats en tenue d'époque de la renaissance. Ils étaient avec un plastron métallique impeccablement lustré et armés de hallebardes. On lui avait posé des questions auxquelles elle ne pouvait pas répondre. En effet elle ignorait comment elle était arrivée à l'endroit où elle se trouvait. Déjà elle ignorait totalement où elle se trouvait. Alors le pourquoi elle était ici c'était encore pire. Elle se souvenait d'avoir été kidnappée, droguée et de s'être évanouie. Elle s'est réveillée dans une pièce métallique sombre avec des lumières étranges puis elle a eu un malaise et une sensation de chute et de froid avant de se réveiller au sol, dans l'herbe humide et boueuse sur le bord d'un chemin.

La suite était beaucoup plus simple et tragique à expliquer. Elle fut interceptée alors qu'elle marchait au bord du chemin pour essayer de se repérer et comprendre sa situation. Bien sur les soldats ne l'ont pas cru et surtout pas compris ce qu'elle leur expliquait tout comme elle n'a pas compris à quoi ils faisaient allusion dans leurs questions. Elle fut donc arrêtée sans ménagements et conduite dans ce campement militaire rudimentaire et mise aux arrêts dans une cage.

Elle voyait les autres prisonniers et elle était la seule femme. Même les prisonniers la regardaient de manière peu rassurantes. Cela allait de la franche hostilité au regards franchement lubriques. Elle avait du mal à trancher sur ce qui était le pire des deux. Au moins elle avait une cage pour elle toute seule.

D'un coup les soldats se mirent au garde-à-vous et laissèrent passer un individu habillé de manière très soigné. Visiblement, une personne importante, sans doute un officier ou un noble. Il s'arrêta devant sa cage et la toisa sans aucune empathie.

-Bonjour Madame.

-Bonjour monsieur. Je suis innocente, c'est une méprise, je suis perdue et vos soldats m'ont arrêté par erreur.

-Qui êtes-vous et que faites-vous ici? qui vous envoie?

-Vous ne comprenez pas. Je m'appelle Fabienne et je suis perdue. Je ne sais pas où je suis. Je marchais au bord de la route quand vos soldats m'ont arrêté. Je ne sais même pas qui vous êtes et pourquoi je suis captive.

-D'accord. Vous voulez la manière forte je vois. On finira par tout savoir de toute façon. Amenez la dans la tente d'interrogatoire. Vous regretterez de ne pas avoir voulu me parler.

-Non arrêtez !! Je veux collaborer !! tout ce que je dis est vrai !!

Mais il partit sans ne se retourner ni prêter le moindre intérêt à ses protestations. Les soldats ne furent pas plus intéressés ni ne montrèrent plus d'égards pour elle. Ils la sortirent de la cage sans ménagements et l'emmenèrent de force vers la tente des bourreaux. Malgré ses cris, ses efforts pour se débattre et ses tentatives de luttes totalement inutiles vu la forces des soldats, elle fut dans la tente en quelques minutes. Une fois là-bas s'en suivit une très courte lutte pour l'installer dans un lourd fauteuil en bois. Une fois solidement immobilisée, ils s'en allèrent.

Fabienne n'eut pas longtemps à attendre pour que la suite arrive, deux hommes vêtus de noir encagoulés arrivèrent et la toisèrent quelques secondes. Ils ne lui laissèrent pas le temps de dire quoi que ce soit. Un des bourreaux la bâillonna pendant que l'autre la déchaussa. Une fois pieds nus, on lui attacha les orteils pour bien tendre la plante. Fabienne paniqua car elle avait compris la suite. Elle était extrêmement chatouilleuse et ne supportait pas cela.

La panique ne dura pas longtemps, les bourreaux se mirent au travail. Ils commencèrent par lui gratouiller doucement la plante des pieds du bout des doigts. Le résultat fut presque instantané, Fabienne se mit à se tortiller en poussant des petits cris. Elle poussait des petits gris des gloussement en se débattant de manière totalement inutile, elle était parfaitement immobilisée.