Chapitre deux

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Je crois bien que je n'oublierai jamais cette nuit : celle où j'ai failli mourir. 

A vrai dire quand j'y repense, je pourrais presqu'en rire. Mes démons m'avaient vaincu. Je n'avais jamais été spécialement courageux, mais j'avais toujours tout fait pour survivre à mes cauchemars. Du mieux que je le pouvais.

Mais c'est lui qui était venu me chercher, il m'avait sauvé. Je n'avais pas pu mourir. Il n'aurait pas pu le supporter. Non pas qu'il est une quelconque affection pour moi, non. Je n'ai jamais su si il sait que je l'ai entendu cette nuit là, alors qu'il discutait avec Annabeth. Sa voix avait l'air triste, presque lasse. Elle ne semblait pas réellement choquée. Cette même nuit je l'avais passé allongé, à faire le mort.

« J'ai tué sa sœur, je ne peux pas le laisser mourir »

Et le lendemain ils m'avaient laissé seuls pour aller faire une partie de capture à l'étendard. Ils avait passé la nuit à mon chevet, aussi j'étais surpris lorsqu'il était parti, et lorsque j'ouvris finalement les yeux, une femme que je n'avais jamais rencontré me faisait face.

— Mon nom est Mania déclara t-elle plutôt froidement

Sursautant, je me mis sur les oreillers qui avait soutenu ma tête toute la nuit.

— Qu'est ce que tu fais ici ?

Je m'assis, pour le regretter aussitôt, j'avais mal partout. Comme si du fer coulait dans mes veines et entravait mes mouvements.

— Je suis venue... Discuter, me dit-elle en me tendant une aspirine.

Je fronça les sourcils tout en la regardant, mais trop dans les vapes pour remettre quoi que ce soit en question.

— Alors discutons.

— Hey Nico tu m'entends ?

Qui était là ?Et qui me secouait comme ça ?Arrêtez, je ne suis pas mort !Malgré le fait que je souffrais d'une migraine époustouflante, que j'étais assis par terre et que je me trouvais dans les bras de Percy Jackson.

Dans les bras de Percy Jackson.

Cette pensée acheva de me réveiller pour de bon, alors je sursautais et ouvrit les yeux pour ne voir que le beau regard vert de mon ami.

Il fallait que je me ressaisisse.

D'urgence, j'étais en pleine zone de danger.

— Nico, ça va ?

Au début je ne vis que les yeux verts de Percy qui me fixaient d'un air inquiet. La nature ne devrait pas permettre d'avoir des yeux d'une teinte pareille. Puis je me souvins que Percy avait tout de même les yeux de son père, Poseidon en personne.

Le dieu de la mer.

Et le frère de mon propre père.

Et puis je vis la foule qui se trouvait autour de nous, ma sœur, Frank et une autre bonne vingtaine de personne que je ne connaissais pas. Et puis j'aperçus une autre tête familière au milieu des inconnus, celle de la jeune femme que j'avais rencontré à mon réveil. Après ma tentative de suicide.

Je sais bien que j'aurais du potentiellement me sentir gêné dans les bras de Percy, au milieu d'une foule. Allongé comme ça, à même le sol. Souffrant le martyre.

Mais bizarrement non.

J'étais même relativement rassuré.

Au moins Percy ne m'avait-il pas laissé tomber. Il m'avait rattrapé. Comme toujours au fond, il m'avait sauvé la vie, une nouvelle fois.

Et malgré ma joie de cette évidence, une petite voix continuait de me répéter « C'est pour ta sœur qu'il le fait, ne l'oublie pas. »

Et alors mon regards se pose à nouveau sur Mania, et je sais qu'elle lit la haine et le désespoir à l'intérieur. Parce qu'elle plissa légèrement les yeux et m'adressa un sourire compatissant. Elle était une de mes rares amis.

Percy m'aidais lentement à me lever mais je ne peux pas détacher mon regard de celui de Mania. Il passait son bras sous mes aisselles pour me porter et essayer de me faire faire quelques pas. Je sais que j'avais l'air idiot ici à fixer une jeune femme, mais mon monde semblait s'être arrêter. Et je ne pouvais voir qu'elle.

Il y avait une aura étrange qui se dégageait d'elle.

Mes jambes étaient faibles, mais elles me portaient, alors doucement on avança dans la foule. Percy me tenait du mieux qu'il le pouvait. Mais plus on progressait plus j'avais la vague impression d'être observé, par quelques choses qui n'est pas humain. Par mes démons comme cette nuit là, je menaçait de sombrer à nouveau.

Mais cette fois ci ce ne serait pas de mon plein grès, j'allais plonger malgré moi, emporté par la douleur.

Et alors je m'arrêtais à nouveau ici en plein milieu de la place du camp Jupiter, entouré par une trentaine de personnes au bas mot.

Et les ténèbres m'emportèrent.



Inside your head (Perico - Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant