Chapitre trois

776 88 14
                                    

– Tōru ! Tōru ! Lève toi mon chéri ! C'est ta rentrée aujourd'hui ! Fit la voix enjouée de la mère Oikawa qui venait secouer son fils pour le tirer de son sommeil. Tu vas être tout beau aujourd'hui ! J'ai repassé ton uniforme ! 

– Je le suis toujours… murmura Tōru dont la voix était étouffée par son oreiller

– Oui, oui. Tu es le plus beau mon fils. Aller, dépêche toi, Iwaizumi-kun va venir te chercher ! 

– Quoi ? Il… il vient ?! S'égosilla le châtain en se redressant pour regarder sa mère qui lui souriait. Iwa-chan et moi on ne… 

– Oh… oui… c'est vrai… Vous ne vous parlez plus… Excuse-moi Tōru, j'ai tellement l'habitude qu'il vienne te chercher pour vous rendre à l'école… surtout les jours de rentrée… fit la mère de famille soudainement aussi triste que son cadet. Je suppose que tu iras seul… Ça ira avec ton genou ? 

– Oui, je suis complètement guéri… Je suppose qu'arrêter le club m'a aidé… 

– C'est vrai mais tu pourras y retourner ! N'est ce pas ? Le médecin a dit qu'il n'y avait pas de problème. 

– Ah…, soupira le lycéen en s'asseyant sur le bord de son lit, je ne sais pas… Je verrai sûrement en arrivant… 

– Oui. Je te laisse te préparer. Ton uniforme est sur ton bureau. 

– Merci. 

Après le départ de sa mère, l'adolescent passa ses mains sur son visage fatigué. Cela faisait deux ou peut-être trois mois maintenant qu'il ne parlait plus à Iwaizumi. Oikawa se sentait toujours étrange quand ils se croisaient par accident dans un couloir, passant devant l'autre sans un regard ni un sourire. Ils étaient comme des étrangers. Tōru soupira avant de se lever pour se préparer. Il n'avait pas envie de s'y rendre et de faire face à l'effervescence des premiers jours de cours. Pour rester fidèle à son image, le châtain devra sourire toute la journée, saluer ces filles venant vers lui et faire comme si tout allait bien. Cependant, Oikawa n'en avait pas la force. Depuis son accident, sa vie a complètement changé. Il ne s'était pas rendu une seule fois au club de volley-ball et Hajime et lui ne s'étaient plus parlé depuis leur dispute. Il se sentait seul, il lui manquait deux des trois piliers de sa vie - sa famille étant le troisième. Et Oikawa était obligé de s'avouer que la présence et la voix - ou plutôt les cris - d'Iwaizumi lui manquaient. Il avait passé presque toute sa vie avec le brun et les voilà maintenant séparés. 

– T'es vraiment qu'un idiot… Bakawa… murmura Tōru en se regardant dans le miroir de sa salle de bain

L'adolescent ne se reconnaissait plus. Son physique n'avait pas changé mais il ne connaissait pas cette personne qu'il voyait dans le miroir. Un lâche qui avait fui après un obstacle. Tōru se trouvait dégoûtant. 

Sur le chemin pour Aoba Johsai, Oikawa marchait la tête basse. Il se contentait de fixer le sol en béton qui défilait lentement sous ses pieds tout en ayant l'impression de reculer. Il devenait sûrement fou, il l'avait toujours été un peu mais ces derniers temps, ces troubles semblaient s'accentuer. L'adolescent releva le regard vers le ciel, fermant les yeux pour profiter du vent frais sur son visage jusqu'à ce qu'il ne heurte un corps plus petit que le sien mais mieux bâti. Marcher les yeux fermés n'avait jamais été une très bonne idée et Hajime n'était plus là pour le lui rappeler. 

– Désolé, je ne regardais pas où… j'allais… fit-il éberlué en reconnaissant Iwaizumi. Son ami avait-il toujours été aussi beau ? Si… Iwa-chan… 

– Tsk, puis il s'en alla les mains dans les poches tentant de fuir le regard larmoyant d'Oikawa. Il avait toujours été faible en le voyant ainsi

SoulmateWo Geschichten leben. Entdecke jetzt