𝙽𝚘𝚌𝚝𝚊𝚖𝚋𝚞𝚕𝚎 [Kazutora]

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— Oh

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— Oh.

Cette exclamation de surprise s'était échappée de tes lèvres. Tu avais l'habitude de te rendre sur le toit de ton immeuble les nuits où tu n'arrivais pas à trouver le sommeil. Ça arrivait souvent, en ce moment. Tu ne connaissais pas la cause de tes insomnies, tu savais seulement qu'il y avait des périodes où elles étaient plus fréquentes, notamment en semaine d'examen. Sans doute le stress t'empêchait-il de fermer l'œil.

Lorsque tu t'étais découverte insomniaque, tu t'étais vite aperçue que tu ne tenais pas en place dans ta petite chambre d'appartement. Tu t'agaçais toute seule, à te tourner dans ton lit encore et encore sans parvenir à trouver le sommeil. En voulant te dégourdir les jambes, tu étais sortie de chez toi et tu avais pris les escaliers sans but précis, simplement pour marcher un peu et oublier cette frustration qui t'empêchait de dormir.

A cette heure-là, tes parents dormaient, tu avais vite compris que tu pouvais faire à peu près ce que tu voulais tant que tu ne les réveillais pas. Cette seule pensée avait suffi à te faire changer d'avis sur tes insomnies qui te pourrissaient l'existence : elles avaient peut-être un côté positif, après tout. Seule dans l'obscurité et le silence qui enveloppait ton immeuble, cette solitude libératrice t'était vite montée à la tête.

Tes insomnies ne te dérangeaient plus autant qu'avant. Tu avais cessé de t'énerver toute seule dans ton lit. Désormais, quand le marchand de sable refusait de passer dans ta chambre, tu te levais pour profiter de la sérénité que seules les heures les plus tardives sont capables d'apporter. 

Il t'arrivait rarement de quitter ton immeuble, tu n'étais pas très rassurée de te balader seule au milieu de la nuit, dans un quartier qui n'était pas très bien fréquenté. Il t'était déjà arrivée d'être assez courageuse pour aller t'acheter une glace au konbini du coin, mais tu revenais rapidement chez toi de peur de tomber sur une personne malintentionnée.

La plupart du temps, tu passais donc tes heures sombres à jouer dans l'immeuble, ta chambre t'étouffait. Tant d'espace était à ta portée pour toi toute seule, tu n'avais pas envie de t'en priver. Tu t'amusais à descendre les rampes d'escalier, à goûter à toutes les boissons du distributeur du hall de ton immeuble ou encore à effectuer des glissades sur le parquet dans les couloirs.

Mais ce que tu préférais, c'était monter tout en haut, jusqu'au toit. Tu poussais la porte en inspirant un grand coup, prenant une grosse bouffée d'air frais et de liberté. L'odeur de la nuit était indescriptible. Tu t'avançais jusqu'à la rambarde censée prévoir les chutes, et tu te penchais en avant pour observer la ville. 

Même à une heure qui était à la fois considérée comme très tard et très tôt, Tokyo était toujours animée. La capitale nippon ne dormait jamais. Un peu comme toi. 

Tu pouvais passer des heures à observer le vide, les voitures qui filaient à toute allure, les gens qui défilaient sur le trottoir sous la forme de petits points noirs, les autres immeubles dont certains fenêtres étaient encore éclairées. Tu t'imaginais ce que pouvaient faire les personnes à l'intérieur, s'ils travaillaient encore ou s'ils s'adonnaient à des activités plus... voluptueuses. Tu ne sortais de ta contemplation qu'une fois l'aube levée.

Tokyo DreamersWhere stories live. Discover now