0 - Prologue

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Ceci est ma participation à ton défi 18 dans Sortez votre plume, Danslalune123. Si tu ne trouves pas que mon chapitre est hors sujet par rapport à ton appel à texte, je te l'enverrai en MP. Sinon, tant pis pour moi X)

Rappel des conditions : Racontez-nous votre idéal, ou celui de l'un de vos personnages. Moins de 1000 mots.

J’en ai fait un prologue de moins de 700 mots pour Mon joli papillon, j’espère qu'il intriguera les lectrices de cette saga, pour lesquelles je conjugue comme les fées. Le ton de Maewon est différent de celui auquel vous êtes habituées, surtout par rapport à celui qu'il avait au début avec Merle, et celui qu'il utilise depuis qu’il parle à Tom sans plus considérer sa condition royale. Mais ici, il s'agit de sa façon générale de s’exprimer en public, un peu hautaine, avec des phrases longues. C’est d’ailleurs comme ça qu'il s'est adressé au petit prince pendant quelques chapitres de Mon oiseau blessé, pour mettre de la distance entre eux. Et dans Mon joli papillon, il le fera encore de temps en temps, par taquinerie ou ironie.

Comme je devais produire un texte compréhensible pour les personnes ne connaissant pas Maewon, j’ai posé à nouveau son contexte social, familial, etc. N’hésitez pas à me dire si la mise en place est longuette, j'allègerai.

 N’hésitez pas à me dire si la mise en place est longuette, j'allègerai

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Mon idéal dévoyé

Lors d'un entretien, il y a moins de six mois, on m'a posé une question qui semblait pertinente et profonde. En théorie. Le journaliste préparait un papier sur la progéniture des dirigeants de multinationales florissantes. Peut-être les deux derniers termes sont-ils redondants.

Dans la pratique, la question m’était bien familière. Et insipide. « Vous qui êtes considéré comme le modèle idéal de réussite, quel est votre idéal ? »

J'aurais pu en rire si l’interrogation n’avait pas été si navrante. Il faut savoir que mon père, parti de rien, est à présent multi-milliardaire. La réussite d'un individu devrait être séparée de celle de ses parents. Dans la poursuite de cette exemplarité, j'ai obtenu par moi-même un travail prestigieux et bien rémunéré. Cependant, serais-je parvenu, seul, à payer les études m'ayant permis d’acquérir par moi-même le savoir indispensable pour atteindre un tel confort matériel ? Rien n'est moins sûr.

Régulièrement, mon assistant m’annonce – tout à la fois moqueur et compatissant de mon dépit – la parution d'un article me traitant de « gendre idéal » ou de « prince héritier ». Encore faudrait-il que je sois attiré par la gente féminine ; condition pour devenir le beau-fils dont rêvent les parents d'une candidate au mariage. Et il n'y a pas moins royal que mon héritage génétique : mélange de deux ethnies qui vivent apparemment en harmonie dans un état en paix et prospère, je reste discriminé par les deux côtés. Les préjugés ont la dent dure.

Mon statut social et financier me garde des attaques frontales que j’ai eu à combattre, un peu trop violemment de l'avis de mes parents, lorsque j’étais enfant. À présent, il me permet de tourner en dérision, par mes réponses sarcastiques, toute attaque insidieuse faite sous couvert de flatteries vénéneuses. Et mon passé me préserve de tomber dans le piège innocent des personnes qui – pire que tout – éprouveraient une attirance insensée pour mon physique métissé, sans connaître ni ma personnalité, ni mes préférences amoureuses.


Je suis bien loin de l’étiquette de l’homme idéalisé qu'on souhaite m’imposer. C’est pour cette raison que je m’efforce à la perfection. Si la société me perçoit comme parfait, et non plus idéal, elle m'acceptera. Si les potentiels prétendants à partager ma vie me perçoivent comme parfait, peut-être me laisseront-ils tranquille dans ma solitude. Voilà celui que j’étais encore l’année dernière. Parfait et loin d’être idéal. Tout simplement loin de mon idéal.

Être adoré plus que de raison, et aimer excessivement en retour. Quel terrifiant bonheur, ce serait ! Je possède une pleine conscience du ridicule dangereux de ce fantasme. Par honte, je l’ai toujours caché à tous, surtout à mes proches. Mon idéal immodéré.

Pendant si longtemps, pitoyable et incorrigible romantique, j’ai conservé, dans un coin de mon cœur, ce désir insensé. Être le premier et dernier amour de quelqu’un. Être le tout, l’absolu pour une seule personne. Quelqu’un qui ne verrait que moi, qui n’aimerait que moi, qui n’hésiterait pas une seule seconde à déposer son être entier entre mes mains. Mon idéal névrotique.

Comment aurais-je pu imaginer un seul instant que, sous couvert d’un accident aviaire, puis d’une circonstance géopolitique hors de mon contrôle, un petit être allait m'imposer la situation actuelle ? Mon idéal censément inatteignable, que m’offre quotidiennement mon petit prince.

Ses déclarations d’amour sont magnifiques et terrifiantes ! Toute sa personne est terrible et sublime ! Parfois, j’éprouve des difficultés à comprendre comment j’ai pu atteindre mon idéal irrationnel. J’ai mis tant d’énergie à le refuser et à me fuir. Comment un tel miracle a-t-il bien pu se produire ?

Dès le début, il m’avait déclaré affectueusement qu'il me laisserait lui arracher la vie si cela pouvait prolonger la mienne. Maintenant, il m'a démontré qu'il était prêt à broyer son existence pour moi. Comment un tel cauchemar a-t-il bien pu arriver ?

Mon idéal monstrueux.

Mon effroyable et merveilleux amour, je ne sais plus quelle est ma pire crainte. Ai-je peur pour toi ou de toi ?

 Ai-je peur pour toi ou de toi ?

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Mon joli papillon (Conte de faits Tome 2)Where stories live. Discover now