Parcours du viol

Flash-back en permanence

Permanence. Je vois la salle autour de moi et j'imagine un scénario avec cet homme qui ne sera jamais mien.
Retour en arrière.
J'ai 15ans, je m'appelle Alice, je suis bonne et le reste n'a pas d'importance c'est la seule description qu'il pourrait faire de moi. On avait rien en commun. Que ce soit nos penchants politiques, nos visions du monde, nos combats, nos stades de vie, non vraiment aucun point commun, à part le fait que nous sommes humains, si nous le sommes ? En fait la seule chose que nous partagions et qui était en fait la source de notre relation c'était le sexe.
Voilà le seul point commun qu'on pourrait avoir :aimer le sexe, même si nous ne l'aimons vraisemblablement pas de la même façon. En fait, même quand un homme me demande si j'aime le sexe, je ne sais pas trop quoi répondre, ce que j'aime c'est me défouler trouver un échappatoire à cet enfer qu'est ma vie, de la connexion quand la seule que tu as c'est ta 4G.
Et oui, je mentirais si je disais que je détestais vraiment ça quand il me bouffait la chatte.
Pause. Revenons au base.
Je me suis longtemps questionné sur le consentement entre deux personnes avec plus de trois ans d'écart impliquant quelqu'un de mineur, et en fait, je n'ai jamais pu être sûr à 100% que c'est du viol et à 100% que ce n'en est pas, c'est une grande zone de trouble qui au final, empêche de consentir pleinement. De toutes les relations que j'ai vécu, de celles dont j'ai été témoin ou des histoires que j'ai écoutées, j'en suis arrivé à la conclusion publique que la pedocriminalité est du viol et que défendre l'inverse serait être complice d'un système qui pousse les mineurs à se taire face aux violences et pressions qui les entourent, à affirmer qu'ils consentent pour éviter ce genre de réaction dégueulasse, consciemment ou pas.
Ma définition n'est pas finie et j'ai encore du chemin à faire si je le fais.
Beaucoup de gens ne me comprennent pas, pensent qu'un viol c'est un inconnu qui te prend dans la rue alors que tu te débat, se jugent pour un décolleté ou une jupe, alors que le problème est très loin de là.
Des gens me disent que ce que je fais est une insulte envers les personnes qui ont vraiment été violées, mais dans ce cas là je m'insulte moi-même puisque j'ai subi des viols plus "valides" (de toutes façons pour eux il ne l'est jamais vraiment) et ils m'ont traumatisée, comme ceux dont les gens ne voulaient pas croire.
Retour sur la situation.
Lui. Il a 41 ans, une petite fille, il est prof et était venu en vacances à Lille, c'est là qu'on s'était rencontrés.
À République Beaux arts, cet arrêt que j'ai tant squatté, je croyais que je l'avais attiré avec mes vêtements très courts et mes bas resille mais depuis sa voiture, quand il m'a repéré, il a seulement distingué mes cheveux verts et ma veste violette et ça lui a suffit pour me suivre. Je ne comprends pas, d'ailleurs, je ne comprends toujours pas même en réfléchissant, pourquoi il est putain de venu me parler ?? A-t-il un fantasme avec les filles aux cheveux colorés ? Wtf