Partie 11 : Retrouvée (1)

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8 avril 2019 - 1h00

A pas de loup, Baptiste s'approcha de la porte arrière de la maison des parents de Salomé. Sans bruit, il s'adossa au mur et regarda subrepticement par la fenêtre de la cuisine. A la lumière de l'astre lunaire, il aperçut la vaisselle sale qui s'était accumulée dans l'évier, signe de la présence de quelqu'un ces derniers jours. De la lumière provenant probablement du couloir lui indiquait que cette personne était toujours présente à l'intérieur et qu'il devrait agir avec prudence.

Suivant les instructions d'Antoine, à qui il était bel et bien obligé de faire confiance, il attendit quelques instants que ce dernier sonne à la porte d'entrée. Il avait proposé de détourner l'attention de sa femme pendant qu'il explorait la maison à la recherche de Lucie. Il se pencha pour examiner les pots de géraniums alignés sur l'appui de fenêtre à sa gauche et trouva la clé de secours sous le troisième. Au même instant, le bruit de la sonnette retentit lugubrement depuis le hall.

Il ne perdit pas de temps et inséra la clé dans la serrure, essayant de faire le moins de bruit possible. Il se glissa ensuite silencieusement dans la cuisine et il se positionna derrière la porte menant au couloir. De là, il vit Salomé se diriger vers la porte d'entrée et jeter un oeil par la fenêtre avant de dire à travers le battant :

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Ouvre-moi, Salomé ! Il faut qu'on parle !, lui répondit alors Antoine depuis l'extérieur.

- Pas question ! Tu n'as rien à faire ici ! Va-t'en !

Le cœur de Baptiste tambourinait dans sa poitrine. Il ne se sentait pas l'âme d'un cambrioleur ! Aussi, il retint son souffle, espérant de tout cœur qu'elle allait rapidement ouvrir à son ami et que celui-ci l'éloignerait pour qu'il puisse se glisser à l'étage et fouiller cette maison.

- Je ne partirais pas... Je sais tout, Salomé ! Laisse-moi entrer !

Cette dernière affirmation sembla chambouler la jeune femme qui se décida enfin à ouvrir. Antoine se précipita à l'intérieur avant qu'elle ne change d'avis et elle ferma la porte derrière lui. Elle le dépassa ensuite en lui tournant résolument le dos et ils disparurent dans une autre pièce. Baptiste jugea que le moment était opportun pour poursuivre son exploration. Sur la pointe des pieds, il se dirigea vers la montée des escaliers. Il ne percevait maintenant plus que les bruits de quelques éclats de voix sur sa gauche. Le reste de la maison lui semblait silencieux.

Dans l'obscurité, il buta contre un meuble et étouffa un juron. Il s'arrêta un instant, le cœur battant, espérant ne pas avoir attiré l'attention. C'est alors qu'il perçut un faible gémissement. Il sentit son pouls s'accélérer.

"Lucie !", pensa-t-il immédiatement.

Un autre cri de douleur le fit se précipiter vers une porte donnant sous l'escalier. Il l'ouvrit et descendit prudemment les marches de vieilles pierres qui menaient aux caves. Baptiste savait le père de Salomé passionné de vins, Antoine lui en ayant parlé un jour, ainsi il ne fut pas étonné de se retrouver au milieu de dizaines de bouteilles prenant la poussière, rangées soigneusement dans des casiers le long des murs.

Dans la lumière blafarde de l'ampoule qui pendait lamentablement au plafond, il distingua une autre porte dans le fond de la salle et se jeta sur la poignée. Malheureusement, elle était fermée à clé.

- Il y a quelqu'un ?, demanda-t-il prudemment.

- Oui !, lui répondit-on faiblement. Je vous en supplie, aidez-moi !

Un immense soulagement envahit Baptiste : c'était elle, c'était sa voix de l'autre côté de la porte !

- Lucie ? C'est moi, Baptiste ! Je vais te sortir de là.

Un sanglot lui répondit et, terriblement inquiet, il chercha fébrilement autour de lui un moyen d'ouvrir cette fichue porte. C'est alors que son regard tomba sur une clé rouillée pendue simplement à un clou. Il l'arracha presque du mur en s'en emparant et, les mains tremblantes, il l'introduisit dans la serrure.

D'un coup d'épaule, il poussa la porte qui grinça faiblement sur ses gonds et le spectacle qu'il découvrit à l'intérieur de la "cellule" le laissa un instant sous le choc.

Où es-tu?Where stories live. Discover now