Dans une autre vie

Chapitre 2 : Quand une cachette en cache une autre

Cela faisait une petite dizaine de minutes que le colonel François-Jacob et le Soldat Isaak sont partis vers de nouveaux horizons près de la frontière Allemande, le silence était pesant au sein de la caserne, personnes n'avait bien dormi, pensant tous à leur passé qu'ils ne retrouveront jamais, tous ayant peur de recevoir une lettre leur indiquant d'aller au front. Alors les plus jeunes somnolaient, Alexis comme à son habitude la tête posée sur la table de bois, Marcel se trouvant à côté de lui dormant sur l'épaule de celui-ci. Alors que Charles un peu plus entreprenant c'était installé en califourchon sur le bassin du plus vieux de la caserne, sous le regard étonné des deux basques, néanmoins Henri ne le repousse pas, au contrairement il passa ses mains sur la taille du jeune garçon bougeant sa jambe de manière frénétique comme si Charles était un bébé alors que Louis à côté se mit à rire mangeant son bout de pain ou se trouvait une très légère couche de beurre accompagné d'une demi-poire.

- Hé bah Anaia , les mômes t'adorent hein ?

- Mon père ce vil homme a fait le tour du village pour délaisser sa semence dans toutes les femmes qu'il trouvait sur son chemin, je me suis retrouvé avec une dizaine de gamins qui sont venu en chialer comme quoi j'étais leur grand frère, alors ma mère m'a plus ou moins forcé à leur apprendre des choses basiques. Soupire Henri caressant les cheveux du belge qui se trouvaient sur lui.

- Ta mère toujours à cheval sur les traditions et les commandements ? sourit Louis.

- Toujours...

- C'est une bonne femme, chaleureuse et généreuse, avec plein de douceur et qui surtout aime faire partager son savoir aux autres...je doute même qu'un jour elle ait pu ressentir de la haine envers ton père mon cher

- Je n'en suis pas sûr non plus. Du moins pour revenir au sujet j'ai l'habitude de m'occuper des mômes, c'est pour ça qu'ils m'adorent.

- Hm...ça parle de quoi là ? Dit Marcel se redressant de sur l'épaule d'Alexis

Louis se mit à rire regardant Marcel dans les yeux, analysant chaque passerelle de son doux visage, ses yeux profonds et si enjôleurs, ses lèvres fines rosés qui ont l'air si délicieuse, ses cheveux roux brun qui donne envie de les caresser et de les serrer fortement dans une main. Le bâillement de Charles à côté fit sortir Louis de ses pensées. Quant à Alexis, lui aussi s'est réveillé et s'est directement levé pour aller voir au réfrigérateur puis se mit à trembler se tenant au mur qui le retient de ne pas tomber, Louis réagit tout de suite se redressant allant vers lui.

- Ça va ? t'es tombé ? T'es malade ? viens t'asseoir

- Non... ! Tu ne comprends pas ! Ici ! il y avait un pot ! un seul pot rempli de gel de lait fermenté aromatisé ! Et IL N'EST PLUS LÀ ! Dit Alexis avec une voix tremblante

- Tu veux dire le... Yaourt ? Marcel voulait le prendre et finalement à cause de la fatigue il en n'avait plus vraiment envie, et il m'a dit de le mangé, ce que j'ai fait, c'est quoi le problème ? Demande Louis.

- Oh oui bien sûr ! On le prend comme ça hein comme si de rien n'était ! après tout pour vous les Parisiens les yaourts ont les retrouves sur les places de marchés ! Tu sais ça prend combien de temps à faire fermenter du lait ? 24 heures ! J'attendais 24 heures pour manger un seul bout de Yaourt venant du laitier avant que les caisses soient envoyées à la capitale ! Je n'ai jamais pu finir un seul pot en 18 années d'existence ! et pour une seule fois où j'ai pu apercevoir de mes yeux de campagnard triste tu prends le SEUL Yaourt ?

Un long silence eut lieu au sein de la caserne, pour le coup cela avait réveillé pour des bons les deux Belges qui étaient maintenant deux sur les genoux d'Henri totalement pétrifié par la situation, Louis ne savait pas quoi vraiment pensé à ce moment-là, alors pour ne pas créer de dispute il prit cela à la rigolade et s'approche d'Alexis en souriant l'attrapant par la taille le soulevant contre lui.