Epilogue

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Le sifflement strident de la sonnerie fit sursauter Elven, qui se redressa de son travail.

Debout dans son atelier de mécanique, voûté sur la chaudière récalcitrante d'une rutilante automobile amenée par un dandy de la haute société, le jeune homme s'ennuyait déjà. Sa bulle de réalité lui paraissait trop étroite. Les automobiles, les machines industrielles, les automates qu'on lui amenait à réparer étaient toujours les mêmes. Chaque jour se répétait inlassablement, dans ce vieil atelier aux senteurs de graisse et d'huile que lui avait légué ce croûton d'Archi. Les gens qui venaient, aussi, étaient tous les mêmes. Guindés, polis, courtois, contenant leurs petits rires ou gloussements derrière des minauderies, vêtus de la même mode, parlant de la même manière. La ville avait beau être constamment animée, elle demeurait toujours la même, elle aussi.

Oui, il était las de cette réalité-là. Alors, cette sonnerie, si rare et impromptue, il sut. Au fond de son cœur, il savait déjà.

Il se hâta d'essuyer ses mains crasseuses et de décrocher le combiné de bronze ; il venait juste de se doter d'un téléphone, sans trop savoir ce qui l'y avait poussé, et ce fut ce rutilant appareil qui lui apporta la nouvelle dont il se languissait tant :

« Elven ? C'est le lieutenant Asufal ! L'Arcturus reprend du service, pour une mission de cartographie de la Haute-Lande financée par le Magistère des Cartes. Nous sommes à la recherche de notre mécanicien ! Tu en es ? »

Le jeune homme sourit. Enfin.

« Quand est-ce qu'on décolle, mon lieutenant ? »

 « Quand est-ce qu'on décolle, mon lieutenant ? »

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Le Secret du Cristal d'OpalineWhere stories live. Discover now