Daiko rêvait d'aventure. Et quand Daiko avait une idée il devenait impossible de la lui sortir de la tête. Il avait suffit d'une conversation pour que les choses prennent forme dans sa tête et d'une autre pour que les choses prennent forme en vrai.
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Daiko le regarda. Se demanda sûrement s'il faisait exprès puis répondit :
— Tu dis ça maintenant, alors qu'on vient de sortir d'un village où, justement, il y avait à manger ?
— On peut toujours faire demi tour.
La jeune femme soupira et marmonna une sorte de «bon de tout manière j'ai faim aussi » en regardant les alentours. Elle ralentit ensuite légèrement et tourna le volant.
— C'est comme ça que tu fais demi tour, toi ?
— Parce que tu vois un autre moyen de le faire ?
Après sa manœuvre, Daiko accéléra à nouveau et ils repartirent vers le village pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent.
Le village était construit autours de la route et au centre, un fontaine faisait office de giratoire. La fontaine paraissait plutôt jolie, si on ignorait les étranges bonhommes difformes qui envoyaient de l'eau avec leurs nombrils. Il n'y avait pas un monde fou sur les trottoirs et dans les petites rues adjacentes mais compte tenu de la quantité de maison, c'était pas mal.
Daiko n'eut aucun problème à trouver une place pour se garer et s'arrêta devant une terrasse bordée de parasol et de pots d'orchidées rougeoyantes, dont les tables, occupées par quelques clients, présentaient des assiettes de nourriture alléchante. Atsumu débrancha son téléphone et le glissa dans sa poche avant d'ouvrir la portière de son côté.
— Ça à l'air bon !
La conductrice lui emboîta le pas et il se présentèrent à l'entrée de l'établissement. Un homme d'une trentaine d'années vint les accueillir et leur proposa une table extérieure, placée dans l'ombre d'un parasol. Ils s'assirent et quelqu'un —une femme cette fois— leur demanda ce qu'ils désiraient puis reparti à l'intérieur.
Alors qu'ils attendaient que leurs plats arrivent, Atsumu pu, durant un instant, lire dans les yeux de Daiko un petit quelque chose qu'il reconnu tout de suite. Quelque chose qui lui indiquait qu'il devenait insupportable. Depuis le début de l'université, il le retrouvait de plus en plus souvent dans le regard de son entourage. Comme si les gens avaient grandit, mûrit, mais que lui non. Sa partenaire de voyage n'avait pas besoin de savoir ça, il ferait tout son possible pour qu'elle ne s'en rend pas compte.
Son omelette garnie accompagné d'une poignée de petites frites allumettes arriva sur la table en même temps que le grand bol de ramen de la jeune femme. Cette dernière ouvrit grand les yeux en voyant se qu'on lui servait, une fois le serveur parti, elle dit à voix basse :
— Je n'aurait pas imaginé qu'un bol comprenait autant de pâtes !
Même si aux yeux d'Atsumu ce n'était qu'une ration normale, il était habitué à ce que les gens autour de lui ne mange pas autant. D'ailleurs il remarquait que, depuis qu'il passait ses journées à cuisiner dans leur petite maison, l'estomac d'Osamu se tarissait à la même vitesse de tout ceux qui grandissaient.
