Chapitre 4 (réécrit)

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Le temps passe à une vitesse hallucinante. Nous sommes déjà Mardi et le week-end s'est écoulé en trois minutes, si bien que j'ai la forte impression de n'avoir rien fait, à part dormir et rattraper mon retard pour mes cours. En fait, j'ai l'impression de passer plus de temps à travailler au bar et au piano qu'à la fac, et j'admets que ma motivation à réviser avoisine de très près 0%. Mais pour une fois, je n'ai pas eu le choix, j'ai dû me rendre à l'évidence : surdouée ou pas, je ne peux pas magiquement et miraculeusement boire mes cours sans faire d'efforts. Alors j'ai dû rassembler toute ma volonté afin de parvenir à avancer. Bien heureusement, il ne m'a suffi que de quelques heures pour terminer, ce qui est certainement l'un des seuls avantages à être surdoué. Le problème qui se pose ici, c'est que j'ai beau essayer de me concentrer, mes pensées finissent toujours par s'égarer vers lui, ce qui fait que tout ce que j'ai lu, je ne l'ai pas retenu. Il faut réellement que je me l'enlève de la tête. Vraiment. Ça commence très sérieusement à devenir inquiétant et surtout ridicule. Je veux dire... qu'y a-t-il de si incroyable chez lui pour que j'en sois arrivée là ? Ce Colin de malheur refuse expressément de quitter mes pensées, quoi que je fasse et où que j'aille. Depuis samedi soir, j'ai l'impression d'avoir son nom tatoué dans la cervelle, et je refuse de le laisser empiéter dans ma vie de manière aussi... omniprésente. Le pire, c'est que lui a fort probablement oublié mon existence. Et puis, ça n'est pourtant pas mon genre de tomber sous le charme de n'importe quel garçon avec un beau physique.

Oh ciel. Est-ce que je viens juste d'avouer que je suis tombée sous son charme ? C'est insensé, déraisonnable, grotesque, idiot, puérile...

- Hey, y'a quelqu'un ? demande Amber en passant une main devant mon visage.

Nous sommes assises avec le reste du groupe sur le gazon du campus universitaire, et mon sandwich est suspendu dans l'air, intact. Il semblerait qu'encore une fois, mes pensées aient annihilé absolument tout le reste du monde, et j'ignore clairement depuis combien de temps je suis restée figée comme ça.

- J'étais entrain de louer tes mérites de pianiste à tout le monde là...

- Quoi ?

Ils éclatent tous de rire devant mon air ahuri, tandis que je reviens à la réalité. Je devais avoir l'air vraiment maligne avec mon sandwich dans l'air et mes yeux dans le vague pendant que je m'auto-insultais pour mon état d'adolescente amourachée.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as l'air... distraite, remarque Amber visiblement inquiète tandis que le reste de nos amis reprennent leur discussion.

- Rien de grave, ne t'inquiète pas, je réponds en m'efforçant de paraître dans mon état normal, ce qui n'est absolument pas le cas.

Elle sourit, visiblement rassurée, alors que je m'étonne qu'elle gobe mon excuse foireuse sans insister. Elle semble préoccupée par autre chose.

- Je voulais te prévenir : ce soir je ne viens pas au boulot, je dois aller voir ma mère, elle ne va pas bien.

- Oh, je suis désolée, j'espère qu'elle n'a rien de grave.

- Ne le sois pas, c'est sûrement un rhume ! Ma mère est hypocondriaque et elle m'appelle au moindre éternuement... Elle rétorque en levant les yeux au ciel.

Cette fois-ci je force un rire pour ne pas l'inquiéter, ce qui ne marche visiblement pas vu le regard qu'elle me lance.

- Mia, tu vas me dire ce qui ne va pas, bon sang ? Tu m'inquiètes.

Même si une part de moi la trouve un peu étouffante par moment, je ne peux m'empêcher de la trouver terriblement attachante lorsqu'elle se montre si protectrice envers moi. Je me sens considérée et c'est la première fois qu'une amie l'est pour moi.

Ne me quitte pas (Disponible en pré-vente chez Hachette, Black Moon Romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant