Chapitre 2 (réécrit)

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- Je suis ravie de te rencontrer. Je m'appelle Amber.

- Moi c'est Mia. Heureuse de te rencontrer, je réponds en souriant de même, d'un accent américain irréprochable.

Mon père est américain, natif de Californie, et il a toujours voulu que ses enfants sachent parler couramment l'anglais en plus du français. A la maison nous parlions la plus part du temps anglais, ce qui fait qu'aujourd'hui on ne pourrait pas faire la différence entre moi et un américain pure souche. Je rentre dans la chambre avec mes deux valises, mes yeux parcourant la petite pièce exiguë qui est censée me servir de « chez-moi » pour les prochaines années à venir... et je sens la claustrophobie s'emparer de moi. Je ne suis pas très exigeante en temps normal, j'ai même l'habitude de me contenter du peu qu'on me donne, en revanche je ne me vois pas du tout vivre ici pendant plusieurs années.

- C'est pas super grand mais j'espère que tu vas t'y plaire... et puis t'as de la chance : je ne ronfle pas trop, plaisante Amber en souriant, ses mains sur ses hanches et le regard joyeux.

J'ignore si c'est ma venue qui la met de si bonne humeur ou bien si elle est tout le temps comme ça, mais mes pensées s'envolent à mesure que je la contemple. C'est fou comme elle est belle. Elle donne clairement de quoi complexer avec sa chevelure blonde coupée en un carré indiscipliné et ses longues jambes de mannequin. Son visage angélique irradie dans la pièce, et, pour une raison que j'ignore, je sens qu'on va bien s'entendre.

- Alors si tu ne ronfles pas on va bien s'entendre toi et moi, je réponds sur le même ton tandis qu'elle rit franchement. Alors euh... qu'est-ce-que tu étudies ?

Je m'efforce de faire la conversation afin de vaincre ma timidité, qui n'est en réalité qu'un manque de confiance maladif en moi. C'est plus fort que moi, j'ai toujours été très renfermée sur moi-même et du genre à éviter les miroirs pour ne pas croiser mon reflet, que j'ai toujours trouvé déplaisant. Le pire dans tout ça, c'est que ce manque de confiance n'est pas seulement sur le plan physique, mais aussi psychique. Je me suis toujours sentie inférieure aux autres, moins intéressante et pertinente, et ce malgré mes capacités intellectuelles. Alors voir cette fille si jolie et sûre d'elle en face de moi m'impressionne et me donne du fil à retordre dans cette lutte acharnée contre mon insociabilité.

- Je suis en première année de médecine. J'étais supposée être dans la même chambre qu'une de mes amies mais elle a finalement emménagé avec son petit-ami, alors te voilà ! Et toi ?

- Pareil que toi, je me lance en médecine. Tu viens de New-York ? J'imagine que c'est pas le cas, autrement tu ne serais pas dans le campus, non ?

- Bonne déduction, mais je viens bien d'ici sauf que je vis à l'autre bout de la ville et que c'est beaucoup plus simple pour moi de vivre directement sur place. Je suis du genre feignasse.

- Oh je vois, je dis en riant. On est deux dans ce cas !

- Et toi, d'où tu viens ?

- Paris.

Elle a l'air très étonnée.

- Paris comme le Paris de France ?

- Oui, celui-ci même, à moins qu'on ne l'ait déplacé ! Je réponds en riant de plus belle.

- Waouh et bien je peux te dire que tu n'as pas du tout l'accent français ! En fait je pensais que tu étais américaine.

- Oh je le suis du côté de mon père, il vient de Californie.

- Tout s'explique ! Elle s'exclame. Bon, je devrais te laisser t'installer, je vais faire un tour. On se revoit sûrement en cours tout à l'heure.

Ne me quitte pas (Disponible en pré-vente chez Hachette, Black Moon Romance)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant