La demoiselle, elle, cherchait farouchement de l'aide. Son regard épuisé, d'un bleu océan emplit de détresse croisa finalement celui de la célèbre voyageuse et sans trop savoir pourquoi, Lumine avait l'impression de la connaître sans pouvoir déterminer des circonstances exactes.

Le temps de sa réflexion, l'expatriée était déjà face à elle. Légèrement plus petite, une frange rousse, un teint clair avec de légères tâches de rousseur et de longs cils où perlaient des larmes de frayeur.

« Aide-moi ! » supplia-t-elle, terrorisée.

Ne réfléchissant pas plus longtemps devant une telle détresse, Lumine attrapa la main de la jeune fille et s'enfuit à travers les rues étroites de la ville, profitant de la semi obscurité pour se dissimuler plus aisément dans les coins sombres de la ville basse tout au long de leur fuite.

La course poursuite dura un moment, mais heureusement, la voyageuse connaissait bien la ville à présent, et se cacher sous l'un des ponts était une option couarde, certes, mais qui donnait de bons résultats.

Serrant la rousse tremblante dans ses bras, l'anémo tentait de la rassurer un temps soit peu, attendant que tout le remue ménage qu'elles avaient créé ne s'estompe.

Après de longues minutes, leurs poursuivants semblaient avoir lâché l'affaire mais les derniers marins juraient de les retrouver toutes les deux et de leur faire payer cette humiliation.Lorsqu'elles sortiraient de leur cachette, les deux filles devraient rester prudentes.

Desserrant son étreinte, Lumine observa un peu mieux cette demoiselle. Elle lui faisait étrangement penser à Tartaglia, l'un des exécuteurs de la faction Fatui, mais également à son cadet, Teucer. Des yeux d'un bleu limpide, des cheveux roux, un visage mutin et des vêtements de Snezhnaya.

« Est-ce que... est-ce que tu ne serais pas Tonia ? » harda la blonde.

« Lumine ? » répondit-elle, stupéfaite.

Ainsi, sans même se connaitre, elles s'étaient toutes les deux reconnues, comme si leur destinée les y avait conduites.

D'un sourire rassurant, la voyageuse lui confirma son identité, ravie de faire la connaissance de la seule fille de cette famille. Cette dernière était d'ailleurs grandement soulagée de l'avoir trouvé si vite mais également gênée. Visiblement, quelque chose n'allait pas. C'était même certain, vu les circonstances de leur rencontre, bien différentes de celle du cadet, des mois plus tôt.

Alors que la pluie commençait à tomber, la plus grande lui proposa de la ramener en sécurité dans sa chambre. Là, elles auraient tout le loisir de discuter et de résoudre le problème qui l'avait amené à passer clandestinement la frontière. A croire qu'il s'agissait là encore d'un trait de famille.

« Tu vas venir avec moi. Je vais te prêter des vêtements, tu seras déjà plus discrète. » déclara-t-elle, fermement, « Ensuite, on ira chercher ton frère. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je pense qu'il sera le mieux placé pour t'aider. »

« Mes frères ne m'avaient pas mentis, tu es vraiment très gentille » murmura-t-elle tristement, « J'aurais aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. »

Le problème devait être sérieux, mais elles en parleraient plus tard avec le dernier intéressé. Pour le moment, il fallait vite retourner à l'auberge sans se faire remarquer avant qu'il n'y ait plus personne dans les rues pour passer inaperçue.

« Lumine ! » s'exclama Paimon lorsqu'elle entendit la porte de la chambre, « Tu en as mis du tem... C'est qui ? »

« Une longue histoire. » répondit gentiment la locataire en se déshabillant rapidement, trempée par la pluie.

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