Extrait saga fantasy #2

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Voilà maintenant deux jours que nous nous sommes arrêtés au bord d'une petite rivière. Je suis encore trop jeune pour comprendre toutes ces histoires d'adultes mais il semblerait que nous avions besoin de prendre du repos, nous les humains, mais les animaux aussi commençaient à montrer des signes de faiblesse. Alors que mon papa discute avec les grands messieurs, l'ennuie me gagne. Il est vrai que je suis la seule fille du groupe d'enfants et surtout la plus jeune. N'ayant pas eu la même manière de vivre que les autres, j'ai un peu de mal à accepter leur brutalité que je trouve parfois gratuite. Et les garçons ont dû le remarquer car ils se font un malin plaisir à m'embêter. Je commence à somnoler quand je suis soudainement réveillée par une petite chose qui me passe devant. Captivée par cet être inconnu, je me mets à lui courir après m'écriant enjouée :

— Je vais t'attraper joli papaillon.

La voix de mon père ne tarde pas à résonner :

— Ne vas pas trop loin Els.

Je ne prête même pas attention à ce qu'il me dit, voulant à tous prix attraper cette magnifique petite chose. Après plusieurs minutes de chasse et quelques tentatives ratées, je parviens enfin à la capturer, la bloquant entre mes mains. M'attendant à une sensation chaude et quelques chatouilles, je suis étonnée de sentir un truc lourd et froid. J'ouvre alors les mains poussant un petit cri sourd. Je regarde cette chose que j'avais en mains s'écraser au sol, m'étonnant de ce que c'est. Je me baisse, l'observe en silence avant de la ramasser et court vers mon père, toujours en pleine discussion.

— Papa ! Papa ! Regarde Papa ! Ce que j'ai !

Plus intéressé par sa discussion que par moi, il ne daigne tourner la tête vers moi pour me répondre :

— Bravo ma chérie. Tu l'as eu.

— Regarde ! Dis-je, en insistant.

— Le cadavre de ton petit PA PI LLON ridicule ne nous intéresse pas Elseira ! Gronde Tony, se prenant pour un grand !

— Mais c'est une pièce ! Dis-je brandissant fièrement mon trophée tout en lui tirant la langue.

Instantanément les adultes se taisent tous et me dévisagent de leur hauteur.

— Où as-tu trouvé cela Elseira ? Interroge Vince, le chef du clan.

— Je ne l'aies pas trouvé. Je voulais attraper le joli papa... papillon mais j'ai pas réussi. Y'avais ça à la place.

L'homme regarde mon père sans dire un mot. C'est Tony qui brise alors le silence.

— Est-ce les effets de la malédiction père ? Il parait que lorsque l'on tue une des créatures, les dieux nous remercient avec une offrande équivalente. Cette petite pièce vaut bien un petit papillon.

— Sommes- nous de nouveau maudit Jason ? Interroge le chef de clan. Voilà quelques années maintenant que nous n'avons pas eu de manifestations. La malédiction serait-elle de retour.

Mon père réfléchit un temps avant de répondre.

— Nous avons tous entendu les rumeurs sur les incidents isolés ici et là dans le royaume...

Voyant un autre papillon qui se pose sur ma tête, me faisant même louché, mon père est coupé dans sa phrase.

— Ne bouge pas Elseira. Demande Tony, concentré sur moi. Je vais l'attraper.

A peine il commence à bouger, que l'animal s'envole et qu'il me donne une tape.

— AÏE ! Je grimace de douleur avant de le fusiller du regard et de lui rendre le coup. T'es vraiment trop nul comme chasseur !

Comme pour le narguer, l'animal vole autour de nous avant de se poser sur mon bras gauche. Je le fixe quelques secondes avant de faire comme une cage avec ma main droite. Sentant de nouveau quelque chose de froid et lourd, je rage.

— Grrrr ! Encore raté !

La pièce glisse et tombe au sol alors qu'une troisième bête vient m'embêter. Puis une quatrième et après quelques minutes, nous sommes complètement envahie par les papillons. Après un énième échec et alors que Tony semble de plus en plus s'amuser à chasser, je m'agace :

— Je joue plus !

Personne ne m'écoutant, je hausse le ton mais encore une fois rien ne se passe.

— Cesse de faire ta rabat-joie Els. Viens jouer avec nous plutôt. S'écrit le jeune garçon.

— J'ai dit STOP ! Hurle-je.

Instantanément, toutes les créatures volants autour de nous, s'écrasent au sol. Et la seconde d'après les petits cadavres laissent place à des pièces. Spectateurs, les deux hommes se dévisagent et le chef annonce :

— Voilà longtemps que nous n'avons pas vu de tels phénomènes. Je pense que nous pouvons dire que la malédiction est belle et bien de retour.

— À notre plus grand désarroi. Ajoute mon père, les yeux rivés sur moi.

Histoires CourtesWhere stories live. Discover now