48 minutes / 10h04

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L'on s'était réfugié dans une maison à quelques rues de notre point de départ. J'étais assise, les jambes pliées et écartées, les mains dans les cheveux et les joues humides, ma respiration étant désormais légèrement plus calme mais toujours hachée.
Le garçon faisait les cents pas devant moi, longeant la pièce et me donnant le tournis.
Nous avions récupéré nos vêtements originaux, cet a dire un uniforme d'écolier pour lui et les vêtements de la prison pour moi.

Cinq : dans ton subconscient ? Mais qu'est-ce qu'on fait dans ton subconscient ?! On était dans celui de l'homme il y a à peine 10 minutes !
Celia : je ne sais pas...
Cinq : c'est toi l'experte non ?!

Je ferma les yeux et sursauta légèrement en entendant quelques choses de fracasser sur le mur de la chambre. Il était énervé. C'était compréhensible mais ça ne nous aiderais pas.
J'essayais en vain de comprendre pourquoi on était ici et de trouver comment nous en sortir mais toutes les issues que je visualisais partaient en fumée.

Cinq ; fait chier !

Je déglutis difficilement puis replia mes jambes contre moi et passa mes bras autour d'elles avant de trier méthodiquement toutes les images qui me venaient en tête.
J'analysa 5 points.
1 - ceci était mon inconscient, mais pas le monde que je m'étais imaginé. J'en déduis que cela doit naître du souvenir.
2 - les éléments que j'ai inventer se sont quand même placé dans une partie de ce monde, donc ma mémoire est entièrement prise en compte.
3 - les personnages peuvent ils tous interagir avec moi ? Si oui, sont ils tous des personnes de mon passé ?
4 - cette femme était ma mère.
5 - est elle toujours vivante ? Pourquoi le sang ?

Celia : il faut que j'en sache plus.
Cinq : pardon ?
Celia : ceci est ma mémoire à long therme, tout y est stocké, et ce même avant que je me fasse interné. J'avais besoin de savoir qui j'étais.
Cinq : il faut surtout qu'on sorte d'ici.
Celia : justement. Je suis presque persuadé que le déclic se fera quand je réussirais à me souvenir et que j'aurais compris pourquoi je suis ici.
Cinq : pourquoi tu ne nous réveille pas tout simplement ?
Celia : tu crois vraiment que je n'ai pas déjà essayé ?

Mon piège s'était refermé sur moi même. Me voilà moi aussi bloqué dans ma mémoire à long therme, mon subconscient, avec un tas de souvenirs autour de moi, qui n'attendaient qu'une chose, que je me souvienne d'eux.
C'est marrant hein, la mémoire, elle nous joue souvent de drôle de tour. Comme te faire penser à quelque chose de stupide mais te faire oublier le détail important que tu devais absolument retenir. A peine me voilà sortie de prison que je retourne dans une tour d'argent. La mienne en plus, donc le pire c'est que je ne peux m'en vouloir qu'à moi même.

Celia : je suis désolée Cinq... Je n'aurais pas dû t'embarquer là dedans. Pas sans avoir évaluer tous les risques.

C'était sincère. J'étais désolée. Désolé de le bloquer ici, désolé de l'empêcher à arrêter la fin du monde, à retrouver sa famille, désolé de devoir le tuer. Mais quand votre vie était en jeu, votre vision des choses changeait radicalement. Et ce n'est pas des excuses qui changeront les choses.
Il n'y répondit pas, se contentant de me regarder. Il ne me dévisageait pas, son regard n'était pas mauvais, il était juste posé sur moi, comme si dans sa tête une balance avait prit place et calculait les charges pour savoir qu'elle réaction adopter.

Pendant un instant, je visualisais un échiquier représentant la situation actuelle. Comme si les deux côtés étaient à un coup du mat et que déplacer n'importe quel pion nous ferait perdre. Dans ces cas là, soit la partie était nul soit l'un des deux devait abandonner.

Celia : mais je vais trouver une solution, une putain de sortie à ce fichu labyrinthe. Je t'ai entraîné là dedans et c'est à moi de t'en sortir.

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