L'Élite Royale.

Visite de la Capitale.

Elle avait envie de pleurer, elle se sentait un peu nostalgique, mais elle ravala la tristesse qui se trouvait en elle et se concentra de nouveau sur le visage blafard d'Edwin. Celui-ci la regardait d'un air préoccupé, et elle savait pourquoi il lui gratifiait de ce regard là. Elle devait avoir une mine horrible à l'instant, après avoir fait ressurgir tant de souvenirs douloureux.

Elle lui sourit timidement, mais il fronça les sourcils, sceptique. Elle s'essaya encore à sourire, mais ne réussit encore que la grimace de l'aveu.

- Que t'arrive-t-il mon enfant ? J'aurai crû entendre de nombreux récits intéressants en te retrouvant, mais pas un son n'est sortie de ta gorge, il y a-t-il quelque chose qui te chiffonne ?

Les lèvres d'Avalon s'abaissèrent doucement, résolues à obéir à son humeur maussade.

- Je suis la fille la plus heureuse du monde, dit-elle alors que les mots qu'elle venait de prononcer ne se mariaient guère avec l'expression de son visage pâle.

- Et pourquoi la fille la plus heureuse du monde est-elle aussi triste ? Ironisa Edwin.

Elle poussa un long soupir lasse, parfaitement capable d'analyser tout ce qui la contrariaient, mais incapable de le dire à haute voix sans que cela ne blesse son ami.

- J'ai...un petit moment de défaillance, mais croyez-moi, le temps remplira de nouveau mon visage de joie et de bonheur.

- Vous mentez très mal vous savez ?

Il avait un ton réprobateur, et Avalon savait que la plaisanterie avait assez duré.

- J'ai juste, l'impression de ne pas être à ma place. Enfin, ce n'est pas réellement une impression, c'est plutôt une constatation, rectifia-t-elle.

- Pourquoi ne le serez-vous pas ? Vous méritez autant votre place ici que n'importe quelle autre jeune fille.

Avalon eu un rire sans joie. La blague, elle était bien la fille la plus apte à ne pas se trouver ici justement. Elle faisait tout de travers... que ce soit en matière de tenue ou de relation sociale.

- Je ne suis pas à l'aise ici, c'est tout. Pour moi, tout ça n'est qu'artifice et superficialité. Je ne suis pas comme ça, je déteste les froufrous et les colifichets. J'aime plus la nature et la vue d'une belle fleur que celle d'une longue robe bleu sertie de diamants. Je suis désolée, je ne colle pas à ce que l'on attend de moi. En plus ma famille me manque, ajouta-t'elle en levant les bras, désespérée.

Bon elle avait un peu menti, c'était Shéridan qui lui manquait le plus, mais elle ne mentait pas sur la première partie de sa réplique.

- Tu vas te trouver une place, c'est sûr, Et tu ne peux encore rien dire, tu n'a même pas encore rencontré le prince. Il se pourrait qu'il te plaîse vraiment, et vice-versa.

Edwin semblait tellement enthousiaste qu'elle ne put argumenter la dessus. Il avait peut-être raison, elle attendrait au moins de voir le prince avant de porter des jugements trop hâtifs.

- Eh puis, dit-il, vous m'avez moi, vous êtes libre de me poser toutes les questions qu'il vous plaira, lui informa-t-il fièrement.

Piquée par la curiosité, Avalon ne se fit pas attendre.

- avez-vous déjà vu le prince ?

Edwin sembla d'abord décontenancé, de s'être fait prendre au piège des questions dès la seconde d'après, mais un sourire ourla bientôt ses lèvres. Il était sans doute content qu'elle ait repris du poil de la bête.

- Hum.. C'est un jeune homme très charment, qui a le sens des responsabilités, mais qui aime tout de même se divertir dans plusieurs activités. Il n'est pas grincheux comme la plupart de ses frère, vous avez de la chance, sourit-il.