Je t'aime, je te hais. |En correction|

Chapitre 39

Amélia.

Pour la énième fois, je me réveillais mais je n'étais plus dans la voiture ni même à la maison. J'étais dans une chambre sombre, parfaitement rangée mais Eliot n'était pas là. Je me levais difficilement, complètement courbaturée et remplie de tristesse bien qu'elle soit nettement moins dure à supporter. C'était triste mais suite aux nombreux décès dans ma famille, celui là m'affectait, bien sûr, mais moins, comme si la vague d'émotions que j'avais vécue a l'enterrement était passée. Ce qui me fit culpabiliser c'était de constater que ça sonnait comme une habitude pour moi désormais de perdre quelqu'un et je trouvais cela irrespectueux pour ma grand mère.

Je passais la tête par l'encadrement de la porte, un grand couloir se dressait devant moi avec un escalier sur la gauche. Je descendis les marches silencieusement, apeurée. Je ne connaissais pas du tout cet endroit. J'entendis rapidement une voix féminine et une deuxième. Puis celle d'Eliot résonna et me rassura aussitôt, relâchant la pression sur mes épaules. Je toquais timidement sur la porte ouverte qui donnait sur une grande cuisine ancienne principalement constitué de bois et de pierre. Je me serais attardée sur la magnifique décoration si je n'avais pas été aussi mal à l'aise face aux trois regards qui me dévisageaient.

Eliot vis tout de suite ma gène et se leva pour s'approcher de moi.

-Amélia. Je te présente ma mère. commença t'il doucement. La femme aux traits marqués et légèrement voûtés me lança un regard doux et plein de gentillesse avant de me sourire chaleureusement. Et voici ma sœur, Max. termina t'il en me désignant une fille un peu moins âgée que nous qui souriait aussi.

-La bombe du magazine ! s'écria t'elle, me prenant par surprise.

-Max. l'avertis mon copain.

Elle se tut aussitôt.

-Eliot ça va. Je vais mieux. annonçais-je calmement en faisant allusion au décès de ma grand mère. Je suis ravie de vous rencontrer toutes les deux mais quel magazine ? demandais-je curieuse.

Elle sauta de son tabouret et monta en vitesse à l'étage.

-Ne vous en faites pas mon enfant, Max est toute excitée à l'idée d'enfin rencontrer la petite amie de son frère. Faites comme chez vous, j'ai préparé à déjeuner si vous avez faim et si vous le souhaitez vous pouvez prendre une douche, je vous ai sortis des vêtements et une serviette propre qui sont dans la salle de bain.

-Merci pour votre hospitalité Madame. Je serais ravie de déjeuner en votre compagnie.

Elle souriait visiblement satisfaite de ma réponse et signe qu'elle m'appréciait. Eliot s'approcha de moi et m'embrassa la tempe avant que Max redescende avec un magazine, me dévoilant le cliché du soir de mon anniversaire. Nous étions beaux et j'oubliais ma peine au sein de cette famille très accueillante et bienveillante en repensant à cette douce soirée. Je pris ma douche avec mon copain avant de redescendre main dans la main à ses cotés et les cheveux mouillés. Le déjeuner fut très chaleureux et il me fit visiter la ville de fond en comble.

Nous rentrâmes pile à temps pour la diffusion, deux jours après avoir séjourné dans la famille d'Eliot. Le film fut plus que réussi. Bien sûr, me voir sur un grand écran me fit un drôle d'effet mais c'était assez gratifiant. Après tout le travail que nous avions fournis, toute l'énergie que nous avions mis dans ce projet, ça faisait chaud au cœur de voir un résultat aussi poignant. Le baiser final entre Eliot et moi qui représentait celui entre la Bête et Belle, provoqua des cris dans la salle et je rougis automatiquement.

Une semaine plus tard, les examens de fin d'année eurent lieu. Nous avions tous révisé sans relâche et nous étions épuisé. Le vendredi soir, après tout ce stress, nous avions été décompresser au club de Kyle qui avait été un peu collant. Finalement, Eliot l'avait recalé, lui montrant qu'il ne fallait pas se frotter à lui et malgré son âge plus poussé, Kyle tourna les talons et ne m'adressa plus la parole de la soirée.

J'eus un léger choc lorsque je vis Raphaël et Victoria franchir la porte du bar, main dans la main. Ce qui était perturbant c'était leur deux personnalités très différentes mais après tout, Eliot et moi étions dans la même situation. Rien ne nous réunissait au départ et avec le temps, à force de nous côtoyer, d'apprendre à se découvrir l'un et l'autre, nous avions finalement remarqué plus de similitudes qu'on l'aurait imaginé. Il était mon âme sœur, j'étais là sienne et peut être que Raphaël et Victoria l'étaient aussi. Ils avaient également droit au bonheur même après tout le mal qu'ils avaient causé et si je ne leur en tenait pas rigueur c'est tout simplement parce qu'ils étaient exactement comme Eliot et moi, ils cherchaient désespérément une personne a qui s'accrocher, une personne sur qui compter, qu'ils pourraient aimer sans relâche, de toute leur force. C'est bel et bien l'amour qui était la clé de tout et j'étais ravie d'avoir trouvé l'amour de ma vie.

Quelques jours plus tard, alors que nous étions posé dans l'herbe tous ensembles, c'est à dire Charlie et Mylan, Vicky et Raphaël, Chloé et son petit ami, Chase, ainsi qu'Eliot et moi, nous vîmes tous les étudiants se diriger vers le hall d'entrée principal. Les résultats de nos examens venaient d'être affichés alors nous nous levions, impatients de voir le verdict. Ce fut avec soulagement que nous obtenions tous nos examens. J'allais donc pouvoir rester dans cette université, aux côtés de mon copain et de tous mes nombreux amies.

Pour couronner le tout, à la fin de cette magnifique journée, je reçus un appel téléphonique. C'était l'agent d'Eliot qui avait vu le film du campus. Ayant adoré mes performances, il demandait une audition pour pourvoir jouer sur un nouveau projet qu'il préparait. Mettant ainsi en avant un couple phare, le célèbre Eliot et moi. La vie me gâtait enfin sous tous les angles et je n'espérais rien de plus. Tout était parfait.