Chapitre 3

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Tellement heureux de la réponse positive de Léo, Wyatt l'avait pris dans ses bras et s'était remis à sautiller comme une puce en emportant désormais son ami avec lui. Léo s'était laissé prendre au jeu et avait fini par sautiller lui aussi, tentant d'oublier un instant les angoisses qui menaçaient de le faire exploser. Il n'était même pas stressé par le tournoi qui les confronterait aux plus grands joueurs de France. Tout ce qui l'inquiétait, c'était sa rencontre avec Wyatt. Le passage du virtuel au réel qui pourrait gâcher leur relation.

"Alors les amoureux, on va se faire des câlins toute la soirée ? Vous préférez pas qu'on vous foute une raclée ?"

La voix stridente de Baptiste marqua la fin de leur instant de joie. Wyatt relâcha aussitôt son ami et baissa les yeux d'un air gêné. Était-il mal à l'aise à l'idée de faire un simple câlin à Léo face à des gens qu'il connaissait ? Léo espérait de tout cœur qu'il y avait une autre explication à sa réaction mais il ne put s'empêcher de fusiller les deux frères du regard pour avoir à nouveau interrompu un instant de complicité.

"On est prêts à vous battre", se contenta de répondre Léo d'une voix déterminée, n'ayant pas trouvé de réponse plus cinglante à balancer à leurs adversaires.

Mais cela suffit à Wyatt pour relever la tête et lancer à son tour un regard défiant aux deux idiots de frères.

"Alors, en route vers l'arène !"

Les deux escouades avancèrent donc en silence en direction de l'entrée du jeu. C'était une grande arcade romaine d'une dizaine de mètres de hauteur, intégralement remplie d'un liquide bleu dans lequel les joueurs pénétraient pour démarrer une nouvelle partie. Une sorte de portail interdimensionnel entre le lobby et l'arène. A cette heure-ci de la fin d'après-midi, peu de joueurs attendaient et leur groupe arriva rapidement face au mur de liquide brillant.

"Bonne chance, les losers !", balança Joshua avant de littéralement se jeter à l'eau et de disparaître en compagnie de son frère.

"On va les défoncer", murmura Wyatt en offrant un grand sourire à Léo.

Puis ils se lancèrent à leur tour dans l'arène, déterminés à donner une bonne leçon aux deux frangins.

* *

Une partie d'HOTAK regroupait trente escouades, soit un total de soixante joueurs. Chaque escouade débarquait sur un point aléatoire de la carte, à bonne distance de ses adversaires. Les initiés appelaient ces points d'atterrissage des "zones de loot", des lieux où les joueurs pouvaient trouver de l'équipement et remplir leur inventaire avant de se lancer dans le combat. Chaque partie était divisée en un maximum de cinq manches de quatre minutes. À la fin de chacune de ces manches, la taille de la carte se réduisait et obligeait les escouades encore en jeu à se rapprocher les unes des autres. Le jeu s'arrêtait seulement lorsqu'il ne restait plus qu'une escouade en lice. Celle-ci était alors déclarée vainqueur.

Léo et Wyatt avaient désormais l'habitude de gagner régulièrement à HOTAK. Chacune de leurs sessions de jeu comportait au moins une victoire. C'était bien moins que les plus grands champions du jeu mais visiblement suffisant pour être qualifié au tournoi national. Quelques mois plus tôt, chaque victoire était pourtant un miracle principalement dû à la chance du débutant. Aujourd'hui, les deux garçons misaient tout sur la stratégie et leur capacité à se comprendre d'un simple regard. Ils avaient fait un sacré chemin depuis leur première partie ensemble.

Pour cette nouvelle partie, le jeu décida de les déposer dans la cité d'Argos. Cette zone au nord-est de la carte était le lieu idéal pour démarrer. C'était une zone de loot suffisamment fournie et dans laquelle il n'était pas rare de trouver des objets puissants. Léo et Wyatt atterrirent dans une maisonnette aux murs de paille en bordure de cité. Wyatt n'attendit pas une seconde pour commencer à chercher de l'équipement. Quant à Léo, il opéra un léger mouvement de recul en découvrant que son ami portait le skin d'Hadès qu'ils avaient été voir la veille à la boutique. Son regard resta rivé sur le corps légèrement découvert de l'avatar. Ses pectoraux apparents étaient tout aussi attirants que son fessier légèrement bombé par le pantalon de cuir moulant.

HOTAK | ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant